Histoire de motard : ma saison WERC - Le Vigeant
Finale des WERC - 1,2,3 et 4 septembre 2011
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas David qui s'occupera du récit ou des photos mais moi, Alexis, journaliste du Repaire.
L'épreuve du Vigeant marque la fin de la saison des WERC et pour l'occasion j'accompagne notre pilote qui pourra ainsi se concentrer uniquement sur ses courses.
Préparation du week-end
Je rejoins donc David Nivet, pilote du team 2D sponsorisé par le Repaire, jeudi en début d'après midi. Arrivé chez lui, cette journée placée sous le signe de l'attente débute avec la venue du camion. Prêté par l'autre sponsor du Team, SBR menuiserie, celui-ci est en cours de nettoyage et se fait désirer. Au moins la moto et les affaires ne voyageront pas dans la sciure.
La camion arrive finalement sur le coup de 15h30. On va pouvoir le remplir rapidement et prendre enfin la route avant que les routes parisiennes ne soient bondées. Je jette un coup d'œil à l'intérieur, c'est bon : il y a largement la place.
Dernier tour du garage pour vérifier que l'on n'a rien oublié d'essentiel … ooops ! le scotch américain est toujours à sa place ! GRAVE ERREUR ! Sur le paddock, il servira à tout et n'importe quoi.
Le chargement débute enfin, la R1 est installée et c'est à ce moment que je réalise qu'il n'y aura pas tant de place que ça. Surtout que, confort royal oblige, il faut également ranger le frigo.
Débute ensuite une partie de Tetris géant, un peu à la manière de la préparation du coffre lors d'un départ en vacances, lorsque madame a décidé d'emmener toute sa garde robe et que le petit veut prendre son vélo, sa trottinette et tous ce qui va avec … roues, pneus, barnum, chaises, tentes, boustifaille et autres équipements.
En route pour Le Vigeant
Il est 16h30 et la route nous appelle, première étape faire le plein ensuite on s'attaque à la traversée de Paris. Comme tout francilien devant traverser la capitale à 4 roues plusieurs choix s'offrent à nous : aller s'enterrer 1h sur le périphérique ou joué à quitte ou double avec l'A86 ou la francilienne.
Pas de chance, en tentant de gagner du temps en faisant la grande boucle extérieur on se retrouve pare-chocs contre pare-chocs pendant plus de 2h alors que l'on devrait déjà approcher d'Orléans...
On ne se démoralise pas, on arrivera un peu plus tard mais ça devrait le faire, d'autant que maintenant la route est déserte. C'est étrange quand même de ne croiser personne sur l'axe Paris-Orléans … c'est là qu'on réalise que nous sommes partis prendre un petit raccourci, direction Nevers. Pas de chance, ce week-end la course est au Vigeant, pas à Magny-Cours. Et, l'air de rien, entre les bouchons et cet itinéraire bis, la faim vient se mêler à un début de fatigue, bercés par le ronronnement brutal du camion.
On repart donc sur un itinéraire "bis bis" direction Montargis pour rallier Vierzon et entrevoir enfin le circuit du Val de Loire. Une fois sur le bon chemin, même si on ne pas dire que nous nous soyons totalement trompés, nous prenons le temps d'une pause pour casser la croute. Ça fait 6h que l'on est parti et il reste encore 3h de route environ.
Là l'orage fait son apparition, illuminant momentanément la pénombre la plus totale dans laquelle nous nous trouvons, le montage du stand et des tentes s'annonce sous les meilleurs hospices. C'est alors que nous quittons l'autoroute pour de plus petites voies, sombres et sinueuses, au cœur de la Vienne.
David, qui aura conduit tout le trajet semble au bord de l'épuisement, demain il devra rouler à 10h, pas de quoi récupérer le manque de sommeil. On aperçoit alors les panneaux indiquant le circuit, comme une délivrance, la fin du périple approche enfin.
La pluie s'est arrêtée, le paddock est plongé dans un profond silence, il faut dire qu'il est déjà 2h00. Après un court passage au stand Motors Events, entrecoupé par les blagues incroyablement fines d'un commissaire de course belge, nous trouvons un emplacement libre.
Le déchargement et le montage du stand n'auront pas connu de difficultés particulières, boostés par l'optique d'un repos bien mérité qui se profile enfin !
Canicule et frustration
Complètement assommé par la route d'hier je me réveille dans un véritable sauna, il n'est que 8h30 et pourtant le soleil cogne déjà fortement sur la tente.
A peine le temps d'émerger qu'il faut déjà se préparé pour la première séance de roulage, prévu à 10h05. Heureusement que nous avions monté le stand la veille, le timing est déjà très juste. On fait aussi vite que possible, cherchant les affaires, encore un peu dans le gaz. David est finalement prêt à l'heure et s'élance vers la piste, le temps pour moi de mettre en forme le récit du week-end.
A peine quelques minutes après son départ, je vois David revenir et me demande tout suite ce qu'il a bien pu ce passer... Le constat ne se fait pas attendre, la R1 subi un problème récurrent dès qu'elle est chargée : le moteur et l'aiguille yoyottent entre 8 et 9 000 tours. Ce problème a déjà pointé le bout de son nez tout au long de la saison mais de façon ponctuelle, là c'est systématique. Ne connaissant pas la source du problème, direction sur le stand de Thorn Bikes, avec qui David a pu courir sur la FZ8 à Carole, afin de dresser un diagnostic plus précis.
Affairé à la réparation de la FZ8, ruinée la veille par l'équipe de Moto et Motard, Franck se penche rapidement sur le problème et nous explique qu'il faudrait tout démonter afin de trouver l'origine du problème. Celui-ci pourrait simplement provenir d'un problème de connectique comme être lié à l'injection … on croise les doigts et on espère pouvoir remédier au problème.
De retour au stand c'est l'heure de démonter la moto et de tout vérifier.
Pendant ce temps je récupère un scooter de Motors Events pour aller faire un tour de la piste, une reconnaissance des coins photos et les premiers clichés. Le soleil et la chaleur sont toujours de la partie, plus ça va et pire c'est, notamment sous le barnum où la moto ne peut pas refroidir.
Quand ça ne veut pas ...
Je rejoins alors David en espérant qu'il ait trouvé la cause du problème. La panne pourrait venir du Power Commander, David vient de le débrancher et s'élancera dans moins de deux heures pour la seconde séance de roulage qui devrait permettre de déterminer s'il prendra ou non le départ.
A peine est-il parti que je vois David rentrer, c'est mauvais signe, la panne doit provenir d'ailleurs mais il faudrait tout démonter pour trouver le problème. Autre déconvenue les réservoirs sont vides, tout comme le frigo, direction l'hyper le plus proche pour ravitaillement. Maintenant, on est à 1h de la dernière séance d'essai, ce petit break permet de se redonner espoir. C'est donc reparti pour une séance de démontage du carénage, de la selle et du réservoir. On rebranche tout, on vérifie les connexions et on referme.
Je vais me poster au dernier virage du circuit, là j'ai une bonne vue, c'est rapide d'accès et je pourrai shooter David. Je le vois passer le premier tour … il ne s'arrête pas au stand, nickel ça à l'air de fonctionner. Deuxième tour, le groupe passe mais sans David … aucun drapeau qui ne s'agite... et m***e... il arrive doucement et prend la direction du paddock.
Quand ça ne veux pas, ça ne veux pas. La frustration est bien là et David décide d'abandonner. La panne vient du capteur de la rampe d'injection, nous n'avons pas la pièce et le changement demanderait du temps. C'est le moment d'appeler Christophe, l'autre membre du team qui devait arriver demain matin pour lui annoncer la nouvelle et lui éviter un déplacement.
Qualifications, courses et apéro
Si David hésitait encore un peu à refaire un essai de la moto lors des qualifications, l'orage qui nous réveil l'en dissuade. La journée s'annonce maussade, le temps ne cessant d'alterner pluie, soleil et vent. David me rejoint pour les photos et nous passons la journée à arpenter les 4 km du circuit.
Les premières courses se disputent et les Champions sont désignés en Twin Cup et Promotion Cup 1000. Le soir, nous prenons la direction du camion de Motors Events pour le dernier punch de la saison. Sur place l'ambiance est à la fête malgré la pluie. Les pilotes refont la course et la saison, on arrose l'événement comme il se doit. Pendant le discours de Marc Mothré, Gilles Bernard, pilote de Classic 17, débarque déguisé en Jésus avec un panneau "Pôleman choisi par Dieu", lui qui vient de signer le meilleur temps des qualifications.
Le réveil se fait encore grâce à la pluie. Le matelas, une nouvelle fois dégonflé me permet de sentir les rugosités du bitume dans mon dos... une belle journée, la température à chuté de plus de 15 degré en 2 jours et l'humidité est omniprésente. Aujourd'hui c'est aussi l'anniversaire de David. Après de nouvelles photos, c'est le moment de démonter le stand, avec l'arrivée d'un orage si possible. Le retour parait long, toujours déçus de cette impossibilité de prendre la course mais néanmoins heureux d'avoir partagé un bon moment au sein des paddocks et du circuit pour la dernière des WERC 2011.
Un grand merci à David, qui m'a présenté à tout le monde et fait découvrir les WERC, au team 2D et aux sponsors et partenaires : le Repaire des motards, SBR Menuiserie, NGK Spark Plugs, Leader Bikes, Emprinte.
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