Ducati S4R Testastretta (998cc)
Monster S4R Testastretta / Monster 1000Sie (mon ancienne) ; premières impressions après 1100km de rodage.
Pour le moment, je n’en suis qu’au rodage (le manuel précise 6000tr/min maxi jusque 1000km mais pour ma part, j’ai préféré être un peu plus progressif et m’autoriser que 4000tr/min les 100 premiers km, puis 5000tr/min maxi jusque 500km et n’aller chercher les 6000tr/min que sur de courts transitoires sur les rapports intermédiaires de 500 à 1000km). Passé les 1000km, un peu moins besoin de regarder le compteur avec un peu plus de 7000tr/min autorisés.
Bref, coté moteur, je n’ai pour le moment vu que la moitié basse du compte-tour… et la moitié de la rotation de la poignée aussi, car pour ne pas dépasser 6000tr/min, faut tout juste effleurer les gaz : même la cale de bridage ne me gène encore pas.
De ce que j’en ai vu donc, le testa est plus souple que le 1000DS, plus onctueux, il décolle la moto sur un filet de gaz sans donner l’impression d’être assis sur un marteau-pilon, il vibre moins, cogne moins : un bon moteur Honda quoi… naaaaan nan, j’exagère ! C’est « souple », mais on parle quand même d’un gros twin là, et ça reste quand même rugueux et difficilement gérable à basse vitesse : inutile par exemple de vouloir rouler sous 3000tr/min sur les 3 premiers rapports et même 4000tr/min en sixième (soit 110km/h). Passé 4000~4200tr/min, ça part d’un coup, ça s’envole et ça catapulte l’aiguille du compte-tour qu’il convient alors de surveiller en permanence pour ne pas déroger aux bons principes du rodage. Autant vous dire que j’ai le pied gauche un peu ruiné à devoir jouer de la boite en moyenne toutes les trois secondes, mais c’est pour la bonne cause et la future santé de mon moulbif (enfin, j’espère).
Gros écart de comportement par rapport au 1000DS en revanche, le frein moteur ! Ben là, il est aux abonnés absents, ils ont oublié de tendre le câble, il n’y a pas d’abonné au numéro que vous avez demandé, veuillez ne pas quitter, nous recherchons votre correspondant, tut tuuuut, tuuuuuu… bref, y ‘a rien, nada, que dalle : enfin, quand on est habitué à sentir les 18 socles de la charrue du 1000DS se planter dans le bitume dès qu’on a le malheur de lâcher la poignée de gaz, ça surprend (mamaaaaaan au secours !!!!) et on tend vite à rentrer deux rapports au lieu d’un (Gaffe au régime, gaffe au régime ! Même au rétrogradage) ou à utiliser le gros levier de droite qui fait peur. Le coup de gaz au rétrogradage s’avère presque plus accessoire que nécessaire et pour enrouler paisiblement, il faut désormais jouer des freins, tandis qu’en conduite plus soutenue, on tend à rentrer plus vite en courbe, sur l’élan (Pourvu qu’ça passe, pourvu qu’ça passe !). C’est un coup à bouffer moins de pneu arrière ça (c’est pas un mal avec la consommation gargantuesque que j’en faisais), mais un avant pour un arrière !
Coté sonorité, le petit sifflement aigue au ralenti du 4 soupapes déçoit au premier abord : les pulsations de baryton du 1000DS cèdent ici place à une voix de ténor mais dès qu’on tourne un peu la poignée en charge, ça gronde, ça éructe, ça souffle, ça aspire sous le réservoir et ça reprend gras dans les bas régimes « malgré » les 4 soupapes par cylindre et dans une certaine mesure on retrouve quelques consonances ressemblant au doux feulement d’un V4. Avec les bouchons d’oreilles (oui, j’ai les tympans sensibles), ça filtre les aigues et le sifflement du vent et il ne reste que le grondement moteur et les résonances sourdes et rauques de la boite à air ; y’a bon !!!!
Coté technique, le refroidissement liquide aide à une montée en température bien plus rapide que sur le 1000DS à refroidissement par air mais pour autant, ça ne chauffe pas du tout en roulant : tout juste un petit 70°C de température d’eau en stabilisé sur route, mais ça prend vite 10° de plus dès qu’on aborde un peu de ville : autant dire que les deux gros ventilo s’ils ne tournent pour le moment qu’entraînés par le vent risquent bien de s’avérer indispensables en usage urbain ; mais je ne suis pas pressé de tester ça.
Coté ergonomie maintenant ; ben que dire, vous êtes bien assis sur un Monster ! La selle à hauteur modérée, plutôt étroite, les bras sont écartés et en avant, les pieds en arrière : rien de très dépaysant pour moi. Seul le guidon (Magura « à section variable » qu’on ne sait toujours pas à quoi ça sert mais ça fait bien) m’a semblé un poil plus haut par rapport à mon ex-1000 qui était il est vrai réglé avec un arrière rehaussé donc plus en appui sur l’avant, traitement que subira probablement le S4R aussi. Les commodos sont aux standards de la marque, l’accélérateur à main (souvent appelé à tord starter) disparaissant toutefois. Coté leviers (réglables en écartement évidemment), on a affaire encore à du Brembo, mais avec des maître-cylindres radiaux à droite comme à gauche.
La seule différence majeure par rapport aux Monster classiques se situe au niveau des cale-pieds : coté droit, on a l’intérieur du pied en appui contre les caches thermiques de la ligne d’échappement remontant du catalyseur tandis que coté gauche, on ne semble pouvoir prendre appui contre l’intérieur de la moto tant le cache est petit. Bref, si on est habitué à serrer la moto avec les bottes, on se sent un peu asymétrique, mais rien de rédhibitoire me concernant, je préfère appuyer sur les extrémités des cale-pieds.
Coté partie cycle maintenant : au premier abords, la S4R m’a semblé un poil plus pataude à emmener sur l’angle que mon Monster 1000S. La faute au Michelin Pilot Power du S4R plutôt qu’aux Dunlop Qualifier plutôt usés (en pointe) ? A l’arrière de mon ex-1000 rehaussé ? A un bon mois d’inactivité moto ? Je ne sais trop dire, mais la différence m’a toutefois semblé minime et le ressenti c’est bien vite estompé avec les kilomètres.
Coté suspensions, il semble encore difficile de juger tant la moto est encore raide de neuve : c’est ferme, sec et ça chahute pas mal sur le bosselé même si la bête semble quand même garder sa trajectoire. Il faudra avoir si ça s’assouplie un peu avec le rodage, ou bien revoir le setting pour assouplir un peu tout ça et profiter de la pleine course de la fourche notamment.
Un petit point sur le freinage : Brembo radial 4 pistons, 4 plaquettes, maître-cylindre radial. Autant dire que déjà sur le papier, ça cause. Ben en vrai, ça a même une sacrée conversation !! Popopopopôôôô, mamamiaaaaaa comment ça te scotche le museau sur le compte-tour, le trois pièces cuisine sur le réservoir et les neurones dans l’front. Un bon feeling sur l’amorce du freinage quand on ne cherche qu’à faire lécher les plaquettes, puis si la pression s’accentue sur le levier, c’est aérofreins, rétrofusées, aide au freinage d’urgence et enclenchement de la marche arrière sur la roue avant !! Va falloir penser à laisser deux doigts sur les gaz, y’en a pas besoin de quatre sur le levier.
En résumé pour le moment, presque que du bon. Une grosse main qui te pousse dans le dos, des freins de débile mental, des suspensions en bois, un look d’enfer (je n’avais pas fait 200 mètres en sortant de la concession avant de me faire féliciter).
Seuls défauts constatés pour le moment: l’impossibilité à greffer une paires de sacoches cavalières sur le dos de la mule à cause des pots hauts latéraux (ça je savais) et sans doute un petit challenge technique pour mettre un Scottoiler sur ce bras oscillant biscornu.
Une tres belle moto que voila.
Merci pour cet essai, je me suis cru dessus pendant un instant.
Malheureusement, j'ai abandonné les roadster au profit des petits missiles sol-sol japonais.
Nan mais là c'est du lourd......c'est du B52 minimum
salut Prowler,
En fait, ta description des freins est exactement ce que j'ai resenti quand j'ai testé pour la première fois ma 750SS, freinage Brembo Or, mais pas radial, et seulement 2 plaquettes par étrier ...
Question entretien, j'espère que tu nous feras un topo comparant le DS grosses soupapes, avec le Testastretta
'Va falloir que j'essaye
Bonjour,
Chouette moto, vive le célibat.
Amitiés.
Dominique.
tu t' es fourvoye prowler ........."le look des des sxr j' aime pas" .......t' as craque quand meme .........joli recit et joli machine en tout cas
Le look n'a jamais été ma priorité principale dans le choix d'une moto ; sur que je préférais le look des Monster "classiques" mais ils font plus
Alors bon, on fait avec... et puis cette fois y'a de la garde au sol en plus