Essai Kawasaki J125
Souris verte des villes
Après le J300, Kawasaki étend sa gamme de scooters sur le segment hyper concurrentiel des 125 cm3, mais avec la même stratégie : développer le style en interne et laisser la réalisation du modèle à un constructeur mondial reconnu sur le plan des scooters. Le J125 est donc conçu par Kawasaki et réalisé par Kymco, sur base de déclinaison du Dink Street 125 i.
Il faut dire que le J300 a malgré tout été diffusé en 3500 exemplaires dont un peu plus de 500 en France depuis son lancement, permettant ainsi à Kawasaki de proposer aux motards habitués à la marque et à ceux rêvant d'enfourcher un modèle de la marque verte un scooter des villes.
Découverte
Le J125 offre une ligne dynamique de celles appréciées en France avec un look plus sportif que business, dans l'esprit de la marque verte et arborant fièrement le logo de la marque sur le carénage. Et il apparaît par contre volumineux et plus cossu par rapport à bon nombre de 125 cm3. On pourrait même croire qu'il s'agit d'un 250. Le tout offre un aspect valorisant à son conducteur.
On retrouve les détails Kymco dans la qualité des plastiques, du verrou de contact ou de la boîte à gants.
Sous les yeux on trouve un compteur joliment rétro-éclairé de bleu avec compteur, compte-tours, jauge à essence, double trip, horloge. Par contre, les boutons de réglages ne sont pas facilement manipulables.
On retrouve sous le plumage un monocylindre de 125 cm3, 4 temps à refroidissement liquide, offrant 14 ch à 9.000 tr/min pour un couple de 11,5 Nm à 7.500 tr/min.
En selle
Le conducteur d'1,70 pose à peine le bout des pieds à terre, même en extrémité de selle, à cause d'une selle à 775 mm, aussi haute que celle d'une moto. Les mains se posent - voire se lèvent presque - alors sur le guidon qui semble légèrement en hauteur par rapport à nombre de scooters où les mains se posent plus bas.
On découvre alors sous les yeux un tableau de bord usuel avec double compteur, la vitesse à gauche et le compte tours à droite.
Les pieds se relèvent sensiblement une fois posés sur le plancher, offrant une position usuelle chez Kymco, c'est à dire plus recroquevillée par rapport à d'habitude. Les petits gabarits s'y feront mais les plus grands apprécieront plus d'espace.
Contact
Le J124 s'ébroue doucement et sans vibrations particulières. Au démarrage, L'accélération est douce, en léger décalage avec le vrombissement du mono cylindre qui monte immédiatement dans les tours jusque 6.000 tr/mn avant de redescendre; c'est alors que le scooter réagit vraiment. Au premier feu rouge, on se fait donc déposer par les XMax mais également par les PCX, même en mettant la poignée dans le coin. Le scooter prend ensuite ses tours pour les rattraper petit à petit.
Le J125 offre donc le même comportement que le DinkStreet avec des commandes naturelles.
En ville
Plus cossu que non nombre de scooters, le J125 reste malgré tout un 125 avec la maniabilité d'un 125. Le scooter se faufile donc aisément entre les files de voitures et se glisse facilement de une file à l'autre. Les manœuvres à basse vitesse sont également faciles.
Sur autoroute
Plutôt doux en ville, le J125 se rattrape sur autoroute avec une allonge appréciable. Quand certains 125 culminent à 90km/h, le modèle Kawasaki accroche assez naturellement un 110 km/h voire est capable d'aller titiller un 115-120 km/h bien lancé (compteur, 10 km/h de moins au GPS) en descente. Même à sa vitesse maximale, le scooter offre une bonne stabilité et ne souffre pas des remous causés par les camions en dépassement.
Sur départementale
Le J125 s'apprécie de fait sur les petites routes où son châssis offre un comportement sain et agréable, alors que le rythme est plutôt entre 30 et 80 km/h, soit ses régimes préférés lorsqu'il est déjà bien lancé. Il peut enchaîner les virolos à un bon rythme, que ce soit en solo ou en duo, avec un bon équilibre général qui le rend agréable à conduire. Sa garde au sol offre ensuite suffisamment de marge pour enquiller même relativement fort sans pour autant gêner à aucun moment.
Freinage
Pratique
On loge un bon casque intégral sous la selle (mais pas deux), ainsi qu'un petit sac ou un ensemble de pluie pantalon et veste.
On apprécie la prise 12V dans la boite à gants, qui peut protéger un téléphone portable.
Un crochet central au niveau du tablier permet d'accrocher un sac.
On regrette l'absence de frein parking, que l'on ne retrouve ceci dit que rarement sur des 125.
Confort/Duo
Le J125 accepte volontiers un passager, sans générer de ballant supplémentaire. Le différentiel de dynamique en duo est d'ailleurs à peine amoindri. Les poignées sont pratiques et la position du passager appréciable.
Si le confort est bon sur chaussée plane et parfaite, grâce à une selle presque moelleuse, on passe rapidement à des réactions très sèches dès que le bitume se dégrade. Du coup, on évite avec attention tout défaut de la chaussée afin de ne pas avoir de coup de raquette dans le dos. Le problème diminue en duo, lorsque l'amortisseur arrière est plus comprimé. On réglera donc avec précision les doubles amortisseurs arrières, réglables en précharge sur 5 positions pour lui préférer le plus souple, sans pour autant trop perdre en rigidité et comportement routier.
Freinage
La prise en main est facile et le freinage se révèle efficace, avec un bon mordant et du feeling juste ce qu'il faut, pour s'arrêter proprement, aidé en cela par les deux disques de respectivement 260 mm à l'avant et 240 mm à l'arrière.
Consommation
Avec une utilisation normale, principalement urbaine, le scooter consomme aux environs de 3,5 litres au cent, soit une autonomie maximale tournant autour de 300 km grâce aux 13 litres du réservoir. L'ABS vient compléter le tableau, avec une intervention à bon escient, essentiellement sur le mouillé.
Conclusion
Le J125 brille par son look et son allonge, qui le feront préférer par ceux qui ont besoin de faire du péri-urbain et veulent un scooter valorisant. Le logo sportif Kawasaki est la cerise sur le gâteau pour celui qui veut garder son appartenance à la famille des motards alors qu'au feu rouge son look accroche les regards. Ce n'est pas le plus sportif des scooters mais il a son look bien à lui. Seul son tarif à 4.199 euros (prix de lancement qui devrait grimper à 4.599 euros ensuite) soit en frontal face à un XMax ou un Forza peut faire réfléchir l'acquéreur. Mais il est vrai qu'il accède ainsi au monde Kawasaki.
Points forts
- Look
- Allonge
- Tenue de route
Points faibles
- Dynamique au départ arrêté
- Position de conduite
Conditions d’essais
- Itinéraire: ville, petites routes variées + autoroutes autour de Paris
- Kilométrage effectué : 300 km
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