Essai casque modulable Schuberth C3

15.000 kilomètres avec le C3

Le Schuberth C3 est l'évolution du C2, modulable haut de gamme de la marque allemande, toujours pourvu du système Anti-Roll-off (A.R.O.S.). Le C2 était un excellent casque, confortable, « léger » (pour un modulable), particulièrement silencieux mais qui péchait terriblement pour son traitement anti-buée fragile, et sa vision sous la pluie. Quid de l'évolution ? Vrai nouveau modèle ou simple correction des défauts de « jeunesse » ?

Découverte

Ce qui frappe immédiatement avec le C3, c'est sa forme compacte et son design, proches d'un intégral standard et non pas d'un modulable. Au lieu de voir un casque massif, on a un casque profilé, moderne, esthétiquement réussis.

A la prise en main, on a une deuxième bonne surprise, car le casque se révèle beaucoup plus léger que le C2, avec l’impression d’être du même poids qu'un intégral standard, alors qu’il pèse quand même 1570 grammes. Pourtant, l'écran solaire – toujours synonyme de poids supplémentaire - est toujours intégré.

Le film anti-buée très fin du C2 a fait la place à un pinlock. C'est une vraie bonne nouvelle car le film du C2 était très fragile et ne résistait vraiment pas très longtemps, même en y prenant soin.

L'attache est de type micrométrique et se manipule naturellement. Une patte passe en-dessous et permet d'avoir toujours une pièce velours sous le cou; agréable au jour le jour.

Enfilage

L'avantage d'un modulable est qu'on peut le mettre sur la tête, ouvert, comme un jet, sans s'arracher les oreilles. C'est le cas du C3. De toute manière, on ne peut l'enfiler, qu'ouvert ! La face avant se rabat naturellement et facilement, avec un seul clic (contre 2 clics latéraux sur le C2). La fermeture est ainsi plus facile et rapide (il arrivait avec le C2 de devoir forcer pour fermer la deuxième fermeture, pas toujours synchrone).

Le casque se révèle confortable dès le début. Le visage est bien maintenu sans être compressé. Les lunettes se placent facilement malgré l'appui. En fonction des modèles de lunettes, il peut être plus facile de mettre ses lunettes après le casque, même si dans la majorité des cas, le casque peut se mettre alors que l'on a les lunettes sur le nez.

Le revêtement intérieur est agréable. Dès l'enfilage, le bruit ambiant est nettement diminué et on retrouve l'impression de silence déjà offerte par le C2.

La visière se manipule facilement et possède 5 crans permettant de la placer dans plusieurs positions. En fait, dans la pratique on se contente de 3 positions : la plus importante, visière complètement relevée, la visière abaissée avec un léger filet d'air, et la visière complètement hermétique.

De fait, si on abaisse naturellement la visière, celle-ci laisse passer un tout petit filet d'air. Il faut forcer très légèrement pour la clore complètement. Utile en hiver et par temps de pluie, quand malgré le pinlock, un peu de buée se forme, notamment pour les porteurs de lunettes. En fait, ce qui impressionne, c'est l'écart de bruit entre la visière en position filet d'air et position fermée; le silence est vraiment important une fois la visière fermée complètement et bloquée.

L'écran solaire se manipule désormais sur le côté gauche bas du casque (et non plus sur le côté arrière comme le C2), permettant d'avoir la main moins éloignée du guidon. Côté practicité, c'est différent, mais ni mieux, ni moins bien... juste une question d'habitude à prendre.

Le casque s'ouvre désormais de façon centrale (et non plus des deux côtés comme pour le C2), et ne nécessite plus qu'une seule main. C'est beaucoup plus pratique et sécurisant au jour le jour. Par contre; la petite bavette centrale souffre d'être souvent tirée en même temps et a une tendance à se déclipser, tout au moins d'un côté. Il se maintient très bien en position haute, même avec des mouvements brusques. Il n'est toutefois pas homologué en jet, c'est-à-dire pour rester en position ouverte, en roulant (comme peut l'être le Shark Evoline par exemple).

Une fois fermé, le casque offre un excellent champ de vision.

Essai dynamique

Le casque se révèle agréable en dynamique, quelle que soit la moto et la vitesse. Aucun bruit parasite ne vient perturber la conduite.
Fournis d'origine avec un windstopper, mini bavette, celle-ci assure son rôle de façon efficace contribuant au silence intérieur. Le confort est donc réel, à la fois intérieur, mais également extérieur lié au bruit. On note toutefois une impression de bruit supérieure à l'intérieur du C3 par rapport au C2 alors qu'en théorie le modèle offre -2db qui devraient assurer encore plus de silence (théoriquement 82db à 100 km/h contre 84db pour le C2). Il est vrai que la forme intérieure est différente et les oreilles placées différemment; ceci pouvant expliquer cela en fonction des morphologies.

Après un long roulage, le C3 confirme son poids plume, et la qualité de son aérodynamique, n'entraînant aucune douleur au niveau des cervicales, même sur de longs trajets et à vitesse soutenue en roadster. Au jour le jour, il est plus proche des qualités aérodynamiques d'un intégral, avec les avantages du modulable.

Même sans être homologué en position jet, le C3 reste bien en position ouverte, même à vitesse élevée (légale), sans fermeture parasite. Sa position ouverte n'étant toutefois pas aérodynamique par contre, ceci engendre une prise au vent supérieure et une gêne sensible par rapport à la position fermée.

L'amélioration de l'aérodynamique du C3 par rapport au C2 se fait nettement sentir sous la pluie. La pluie avait sur le C2 la fâcheuse manie de restée collée à la visière, gênant réellement la conduite. Le C3 est désormais presque aussi bien que les meilleurs intégraux à ce niveau là avec un vrai confort de vision.

Côté buée, le pinlock prouve son efficacité. En roulage normal, même à vitesse lente par temps de pluie et/ou froid, il n'y a aucune buée. Il faut vraiment des conditions particulières d'humidité et être à l'arrêt pour que la buée apparaisse, notamment sur les lunettes. C'est la raison pour laquelle le C3 dispose d'une position « filet d'air » qui suffit à dissiper la buée dans ces cas-là, sans pour autant apporter la vent froid d'hiver ni geler le visage. J'avais un à priori négatif sur cette position, avec juste un petit clips pour l'assurer, me disant qu'elle ne survivrait pas dans le temps. Pourtant, même après 15.000 kilomètres, cette position est toujours bien effective et sans défaut.

La visière pare-soleil se manipule facilement avec un peu d'habitude, même si je préférais la position du dessus du C2. Elle offre surtout la possibilité de régler la position et la hauteur de l'écran par rapport aux yeux. Un plus par rapport au C2 où c'était moins évident. Çà ne vaut pas la qualité de filtre apporté par des lunettes de soleil et çà obscurcit notamment sensiblement la vision, enlevant de la netteté par rapport à des lunettes de soleil. Maintenant, quand on a le soleil dans le nez, on voit mieux et avec plus de sécurité qu'en son absence. Surtout, lors des essais effectués les soirs en ville, on peut passer d'une rue à l'autre du noir au soleil éblouissant et la visière permet d'alterner très facilement le passage de l'un à l'autre. C'est donc un plus utile, mais qui ne doit pas faire renoncer à une vraie paire de lunettes de soleil pour les trajets longs.

On pense souvent aux avantages d'un modulable pour la ville, et la facilité lors des arrêts. C’est également un avantage notable en voyage pour tous les arrêts photos. Il n'est plus nécessaire d'enlever le casque. Le reflex se place à l'oeil volontiers sans gêne, l'ouverture offrant toute la place nécessaire. Et vu les milliers d'ouvertures/fermetures effectuées avec ce modèle, le système tient réellement dans la durée et nettement mieux que le C2 notamment.

Conclusion

Le C2 était considéré comme un must mais avait des défauts, notamment au niveau pluie et buée. Le C3 corrige tous les défauts du C2 et apporte en plus un look moderne et allégé. Même lors des dernières promos C2 où 150 euros pouvaient séparer les deux modèles, la différence de prix au profit du C3 était largement justifiée. Le seul - gros - défaut du C3 reste désormais son prix, très élevé – même si justifié – à près de 600 euros, soit près de 10% du prix d'une moto de type roadster. Par contre, par rapport à de nombreux modulables, plus lourds et moins aérodynamiques, il mérite vraiment de considérer le prix supplémentaire à payer pour avoir tout simplement le meilleur.

Points forts	Points faibles
Confort Insonorisation Système anti-buée d'origine Poids plume pour la catégorie	Prix

note : 9/10

Caractéristiques techniques

calotte STRONG (Duroplast Matrix renforcé par de la fibre de verre)
visière : écran Pinlock, visière solaire, anti-rayure, claire et anti-buée
ventilation : débit d’air ajustable : menton et calotte
intérieur : tissu Coolmax démontable et lavable à la main, mousses tête et joues
attache : réglage micrométrique
norme : ECE 22-05
coloris et tailles : argent (tailles 52 à 62), anthracite (tailles 52 à 64), noir (tailles 52 à 62), noir mat (tailles 52 à 64), blanc (tailles 54 à 62).

Prix public TTC conseillé : 595 euros