Essai longue durée : casque jet X-Lite X402 GT

Six années d'utilisation intensive, du périphérique parisien aux sommets de l'Himalaya

Un jet efficace, polyvalent et bien construit

C'est en 2010 que X-Lite a doublé son casque jet X402 d'une déclinaison GT : au programme, c'est surtout l'apparition d'une mentonnière amovible qui le distinguait de la première version. Le X402GT se positionnait ainsi comme un casque plutôt haut de gamme, en témoignait son tarif relativement élevé et proche de 400 €, mais en donnait pour son argent avec une coque en fibres, un écran solaire interne, un écran descendant assez bas et disposant d'ergots pour un Pinlock, trois tailles de calotte, la possibilité de recevoir le système de communication N-Com.

Je roule donc avec ce casque jet depuis 6 ans. Et quand je dis je roule, je roule ! Contrairement à nombre de mes collègues, cela ne me gène pas de rouler en jet au quotidien, mais aussi et surtout lors de voyages au long cours. En fait l'intégral ne sort vraiment que lorsque ça caille (disons de décembre à février), quand je roule sur des motos très performantes ou, bien entendu, sur piste. Le reste du temps, c'est en jet.

Pour ne rien faire comme les autres, je n'ai pas vraiment utilisé la mentonnière livrée avec ce X402 GT, pas plus que l'écran solaire interne. Il a été équipé d'une visière fumée avec laquelle j'ai roulé en permanence, été comme hiver et la nuit, aussi... Faut pas chercher à comprendre, c'est comme ça.

L'usage a été varié et trop riche pour se souvenir de tout, mais ce casque a été utilisé au quotidien (une quarantaine de kilomètres aller / retour quand je vais au bureau), lors des grandes virées du week-end (Morvan, Ardennes, on va dire quatre ou cinq par an), ainsi que lors des voyages et des grandes vacances. Deux fois dans le désert des Bardenas, une traversée complète des Pyrénées d'Est en Ouest, une exploration intensive de la Forêt Noire, une descente au Maroc à la lisière du Sahara et même une virée de New Dehli au Kardung La, en franchissant cinq des plus haut cols du monde. Bref, du varié, mais aussi et surtout de l'intense. Quant aux machines, ce casque a roulé sur des trails, des customs, des routières sportives, a fait plus de 13 000 kilomètres en Royal Enfield et a même dompté les 57 m/kg de couple d'une Boss Hoss V8.

Une véritable polyvalence

Cet inventaire à la Prévert est révélateur d'une chose : si le X-Lite X402 GT a subi un usage aussi intensif et aussi vaste, c'est que sa première qualité réside dans sa polyvalence. Parfait en ville grâce à son large champ de vision, je n'ai jamais hésité à le prendre pour un long trajet routier, sachant pouvoir compter sur son confort de porté et la protection offerte par l'écran qui descend vraiment bas, même en cas de pluie ou de petit frimas. Ok, je ressors l'intégral par grand froid, mais avec un tour de cou doublé en polaire, il resterait utilisable.

Parmi ses autres qualités, on note une bonne tenue à haute vitesse, avec peu de turbulences et aucun trouble de la vision quand ça devient déraisonnable (j'ai pris plusieurs fois plus de 240 km/h avec... en Allemagne bien sûr). Le seul bémol vient du bruit et des sifflements aéro, qui deviennent pénibles lors d'un long trajet autoroutier, encore plus avec une machine qui protège moyennement et qui renvoie des flux d'air directement sur le casque.

Malgré tout, les bonnes qualités aéro et l'excellent confort de ce casque font que jamais je n'ai ressenti le poids, élevé dans l'absolu à 1550 grammes, comme une gène.

Quant aux aspects pratiques, j'avoue ne pas les avoir trop sollicités : l'écran solaire interne est quasiment toujours resté dans sa calotte (en même temps, avec l'écran externe fumé, quel intérêt ?).

Les aérations sont efficaces en été et se manipulent toujours aussi franchement. La boucle double-D fonctionne comme au premier jour et le "plip" pour accrocher l'extrémité de la jugulaire est toujours présent.

Dur au mal !

Je dois faire un autre aveu : contrairement à mes autres intégraux haut de gamme qui sortent peu de leur housse mais qui sont toujours bichonnés, ce casque du quotidien a bénéficié des faveurs accordées aux objets tellement quotidiens qu'on finit un peu par les oublier. C'est à dire, en fait, aucune : j'ai peu démonté l'écran, d'abord parce que je ne me suis servi que de celui là et qu'en dehors de quelques micro-rayures sur sa face extérieure, il fait encore bien le job et ses qualités de vision sont intactes. Ensuite, parce que cet écran est capable de rester en position haute jusque près de 140 km/h sans faiblir. J'ai quand même resserré les platines en 2014 parce qu'il commençait à descendre tout seul dès 50 km/h. C'est arrivé une fois en 6 ans et depuis, tout est rentré dans l'ordre et les crans de l'écran sont toujours aussi francs. Car oui, j'aime bien rouler avec l'écran ouvert.

Alors certes, 6 ans après, il porte les stigmates d'un dur labeur. Il y a des marques sur la calotte mais la peinture, globalement, n'est pas éclatée, sauf au niveau de la commande de l'écran solaire interne, commande qui a lâché lors de la séance photo.

À l'exception de deux petits trous à la base du casque (on dirait qu'elles sont l'action de mites), la garniture et les tissus intérieurs n'ont pas bougé.

Les joints sont toujours en place, rien ne s'est décollé ou déchiré, sauf quelques fibres au bord de la jugulaire, qui commence à s'effilocher.

On voit qu'il a vécu, mais il fait toujours (bien !) le boulot. Seul indice qui laisse à penser qu'un remplacement s'impose bientôt : depuis un an environ, les mousses se sont bien tassées et il a probablement gagné une demi-taille. The show must go on, mais pour le reste, carton plein.

Le X-Lite X402 GT n'est plus au catalogue. Il est remplacé par le X403 GT qui possède toujours une mentonnière (avec ventilation), un nouveau système de ventilation et, bien entendu, un pré-équipement N-Com. Il est disponible à partir de 429.99 €. Toujours du haut de gamme, donc, mais si la qualité de construction est identique, la polyvalence est garantie pour longtemps...

Conditions d’essais

• Itinéraire: au quotidien depuis 5 ans (sauf un ou deux mois par an pendant l'hiver), porté durant tous types de trajets sur tous types de motos. Est allé deux fois dans le désert des Bardenas et est même monté au Kardung La, à 5602 mètres d'altitude, sur la plus haute route du monde ! Un test intensif et peu regardant avec l'entretien.