Essai comparo Kawasaki Z : de la Z650 à Z900 en passant par les RS et SE

AnniverZaire familial avec les Z650, Z650 RS, Z900, Z900 RS et leurs variantes SE

Laquelle est faite pour vous ? Essai comparatif, vidéo incluse

1972 – 2022, c’est 50 ans de modèle Z Kawasaki. C'est l'occasion de fêter cet anniversaire en essayant tous les modèles de la famille Z des Z650 aux Z900 en passant par les modèles néo-rétro RS sans oublier leurs variantes SE et en nous rendant en Suisse, à Härkingen, où se cache un extraordinaire musée moto. Particularité, tous les modèles exposés sont virtuellement neufs, n’ont jamais roulés autrement que pour aller à l’atelier être entretenus. Et bien sûr, dans cette centaine des machines trône une Z1, la fameuse, l'originelle.

Au début des années 70, l’ère du roadster japonais impose ses codes esthétiques et mécaniques. Fiables, performantes, les machines du soleil levant s’imposent à tous. Si la Honda CB750 met fin au projet Kawasaki N600, elle va aussi créer une réponse magistrale du constructeur d’Akashi. Le constructeur se remet de suite au travail pour créer un modèle encore plus performant. Bien plus qu’une cylindrée 750, maximum autorisé au Japon. Car Kawasaki a analysé le marché mondial. C’est à l’Amérique et son marché enfiévré où s’écoule 51% des motos nipponnes que se destine en majorité sa future légende.

En secret est développée une machine de 1 000 cm3, qui, pour des raisons de fiabilité, adoptera un bloc de 903 cm3. Son nom, la Z1. Selon la théorie admise, « Z » dernière lettre de l’alphabet et « 1 » le tout premier chiffre constitue ensemble une sorte d’alpha et oméga sur 2 roues. Développée par des pilotes professionnels et détentrices de records de vitesse, la Kawasaki est un succès mondial. Elle augure celui des modèles à venir.

En 2003, c’est la Z1000 qui défraie à nouveau la chronique. Mais ce sont surtout ses déclinaisons midsize qui feront à nouveau la renommée des Z. Les quatre cylindres de 750, 800 puis 900 cm3 se doublent enfin de versions 650 bicylindre en 2017. Et ce symbole de vitesse et performance adopte une traduction néo-rétro fort à propos, avec les RS dès 2018 en 900, et 2022 en midsize... sans oublier leurs versions A2.

Cette année est donc une année anniversaire pour la Z. Pour celle-ci, Kawasaki crée également une série limitée, dotée d’une livrée rouge spécifique, hommage à la première Z1. Seulement quelques centaines de Z650, Z900 et RS adoptent ce dressing code. Dommage pour les retardataires, elles sont déjà toutes vendues…

La firme d’Akashi propose toujours les Z900 et Z900RS en version SE (Special Edition). Étriers avant Brembo M4.32 et amortisseur Öhlins à réglage de précharge hydraulique pour les deux. Le roadster Sugomi adopte en plus un maitre cylindre radial, déjà présent sur la RS. En version SE, cette dernière,se pare d’un coloris jaune.

Bref, y’a du monde à la birZday Party et nous en prenons les commandes pour faire un comparatif, en dynamique, de la filiation de la Z1, en 650 et 900.

On passe sur les parties techniques et mécaniques de chacun des modèles, largement abordés dans les essais spécifiques, vidéos incluses, pour se concentrer sur la conduite et les sensations.

Z650 et Z650RS

Bien connus des jeunes permis (oui, elles existent aussi en version A2), les roadsters midsize Kawa ont pour première arme un twin parallèle pétillant de 649 cm3. Certes, il vibre un peu, mais sans désagrément et communique ainsi une vie mécanique appréciable. À leur bord, on fait parler leur bloc. Toujours volontaire avec ses 64 Nm de couple, il tracte dès les mi-régimes sur le dernier rapport. Et sur les intermédiaires, les grondements de la boite à air délivrent une sensation sportive réjouissante. Enfin, menées un peu plus haut dans les tours, les 650 font sortir leurs 68 chevaux du moulin sans trainer. Et leur poids contenu de 187 kg participe à l’agrément. Identiques en partie-cycle, les petites Z offrent un comportement routier de premier ordre en dépit d’éléments de suspension non ajustables. Même à très bon rythme, elles restent saines et précises. Enfin, leur freinage puissant, peut-être un poil trop mordant, est largement dimensionné pour leur capacité. C’est en ergonomie que les sœurs se différencient. Et pas qu’un peu.

Essai de la Kawasaki Z650 50th sur route

Sur la version manga, le roadster fait la part belle au dynamisme. Réservoir échancré, assise étroite, repose-pieds reculés et guidon placé bas… la machine s’adresse aux plus sportifs dans l’âme. À l’image de son esthétique. Même principe avec la RS, qui décline son style sur sa prise en main. Tout y est plus avenant et confortable. Assis droit sur une longue et large selle, le buste est à peine penché en avant un cintre relevé. Ses évolutions n’en sont pas moins dynamiques, l’attitude classique en plus. Et surtout, cette Z650RS est plus confortable au quotidien et permet un duo très correct…

Z900 et Z900RS

Avec les Z900, on entre dans un tout autre univers. Celui du quatre cylindre Kawasaki. Architecture reconnue et de forte personnalité, cette mécanique de 948 cm3 est tant une ode à l’histoire qu’une brillante preuve de l’évolution des screamer Kawa. Le roadster sport crache 125 chevaux qui aiment marcher à l’avoine. Ça souffle dans les tours et la Z900 aspire le paysage avec une respiration de furie Zélée. Elle peut compter sur ses étriers axiaux pour stopper sa course et rentrer en courbe avec vigueur. Son train avant précis place la machine avec précision. Également, on bénéficie d’un amortissement de qualité et la fourche contient la décélération. Et quand vient la réaccélération, on apprécie l’anti-patinage KTRC qui limite les dérives de l’enveloppe arrière. Avec le 98,6 Nm, le couple largement disponible assure des relances musclées. Là encore, la Z900 est une sportive, orientée vers les performances. Peu de confort à bord. Selle profilée, repose-pieds relevés et reculés, guidon droit placé bas… oui, c’est comme la 650, mais en plus bestial. Son réservoir laisse une grange latitude de mouvement et l’on imagine bien l’emmener sur circuit. Dommage, ses Dunlop Roadsport 2 à la carcasse trop rigide limitent le retour d’information. Avis aux fans, elle est disponible pour les permis A2.

Essai de la Kawasaki Z900 50th sur route

La Z900RS propose, bien plus encore que la 650, une envolée de charme. À son bord, le voyage est presque intemporel. Plus massive, elle impressionne également de qualité perçue et de légitimité dans ses lignes. À nouveau, on retrouve une ergonomie plus naturelle. Longue selle plate, bottes dans l’alignement du corps et un cintre relevé. Moins engagée, la position induite offre un confort très correct. Toutefois, l’assise peut se révéler un peu trop souple sur ses flancs. On emmène donc cette version new age avec aisance. Hyper disponible, le bloc emmène hardiment le roadster presque quel que soit le rapport engagé. Sur les intermédiaires, il donne une excellente dynamique. Mais sa puissance est un peu moindre, fixée à 111 ch. Pas de quoi laisser partir trop loin sa demi-sœur. Ses pneus Dunlop GPR 300 assurent un grip correct, mais perfectible sur sol froid. On leur préfèrera une monte plus qualitative par la suite si l’on taquine la poignée droite. Et ses étriers radiaux Nissin, à commande radiale et durites avia ne semblent pas meilleurs que le matériel moins « noble » de la Z. Mais avec cette moto plus classique, on a encore le droit à la valse des aiguilles. Ses instruments analogiques soignent les rétines et l’esprit, ajoutant à la séduction. Certes, la dalle TFT de la Z900 permet de connecter la machine au smartphone. Mais la RS, elle, se connecte davantage à vos sens… et à ceux de votre passager…

Essai de la Kawasaki Z900RS 50th sur route

Z900 SE et Z900RS SE

Pour aller plus loin avec ces deux modèles, Kawasaki propose donc deux versions Special Edition… ! Z900 SE et Z900RS SE sont sensiblement plus performantes. Leur amortisseur haut de gamme et des réglages de fourches adaptés leur assurent une meilleure tenue en hydraulique. Les transferts de charges sont sensiblement limités. Un bon point alors que, parallèlement, les SE adoptent des étriers Brembo M4.32. Sur la Z900, la différence est sensible. On bénéficie d’un freinage bien plus modulable, une attaque moins franche, mais aussi plus de consistance. Même constat sur la RS SE qui se fait plus délurée avec ces équipements. Toutes les phases de pilotage sont plus efficaces. ET ce coloris jaune… ! Une vraie robe de diva.

Essai de la Kawasaki Z900 RS SE sur route

L'essai en vidéo

Conclusion

La famille Z s’est bien agrandie et permet à tous motards de trouver sa machine naked chez Kawasaki. Si les permis A2 s’orienteront les premiers vers les 650, la Z900 peut également les séduire en version adaptée. Mais midsize et presque litre de cylindrée conviennent à tous. Les plus sages préfèreront les premières, plus économiques, mais sans compromis de performances ni sécurité. Les plus aguerris seront envoutés par le quatre cylindres énergique et la partie cycle efficace des secondes. Leurs versions SE optimisent leur performance et apportent à la RS un supplément de séduction en habit de lumière. L’esprit Z1 est sauf : esthétique, performances et technologie dans un grand écart de style.