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Essai Bultaco Albero 4.5

Essai Bultaco Albero 4.5

La marque espagnole Bultaco renaît de ses cendres après une réelle histoire de victoires notamment en tout terrain. Disparue pendant des années, elle a été rachetée par une nouvelle société espagnole en 2010, partageant les mêmes racines de passion et d'innovation. Et qui dit innovation aujourd'hui, dit électrique. C'est donc toute une stratégie de mobilité électrique que le constructeur développe désormais. Et après le modèle plus orienté tout terrain Brinco dévoilé en 2015, 2017 voit l'arrivée de l'Albero, un modèle définitivement orienté route et complétant ainsi la gamme naissante. Une gamme en développement puisque la marque annoncé trois nouveautés à venir et à découvrir en 2018. Motobike ! Que l'on pourrait traduire par vélomoto ou motovélo. Car Bultaco insiste sur le fait d'avoir créé un nouveau segment, avec des modèles empruntant à la fois au vélo et à la moto. Un pari réussi ? Essai à Malaga sur les terres du constructeur.

Coloris Bultaco Albero 4.5

Découverte

Bultaco, c'était des modèles enduro notamment légers. L'Albero ne déroge pas à la règle avec une allure générale légère même si la grosse poutre centrale renforcée par la batterie sous jacente épaissit l'ensemble. La fourche avant inversée se rapproche d'une fourche de moto alors que l'amortisseur central fait plus ressembler à un gros VTT. Les disques avant même se rapprochent de disques de vélo haut de gamme, malgré leur 203 mm avec des étriers 4 pistons qui font penser à des disques de moto.

Vélo ou moto électrique Bultaco Albero 4.5

La selle est par contre une vraie selle de vélo comme la chaîne ainsi que les vitesses (9) avec le dérailleur qui va avec et naturellement les pédales. On change d'ailleurs les rapports au guidon au commodo gauche, comme sur un vélo. Mais on accélère aussi avec la poignée d'accélération à droite. Le compteur de vitesse fait penser à un mini compteur de moto, quand certaines motos ont actuellement des compteurs faisant penser à des compteurs de vélos. Les informations sont minimales avec le totalisateur, le niveau de batterie et l'indication du mode ride-by-wire. Car oui, l'Albero propose trois modes entre eco, touring et sport.

Compteur minimaliste avec niveau de charge et mode de conduite

Quand à l'éclairage, 100% à led, il permet vraiment de voir la route de nuit au-delà de signaler sa présence, comme c'est le cas sur un vélo. Et on appréciera la bouille très tendance du phare avant et de la ligne de leds à l'arrière, qu'aucun hipster ne reniera.

Bref, on y perdrait presque son latin. Mais Bultaco insiste surtout sur les sensations au guidon. Alors, n'épiloguons pas et essai.

Bultaco Albero 4.5 en ville

En selle

Si on peut régler la selle en hauteur, on grimpe sur l'Albero comme sur un vélo avec la même impression de légèreté qu'un vélo. Le guidon bouge tout aussi facilement et presque librement alors que le premier réflexe est de pédaler, ce qui est possible pour aider le moteur, même si c'est totalement inutile, notamment en mode sport. Le moteur se coupe au commodo droit, sous le pouce; un automatisme pour éviter qu'un mauvais appui ne vous fasse vous élancer de façon brutale. A son opposé, au commodo gauche, il y a un cruise control, permettant de s'affranchir de tourner la poignée pour maintenir la même vitesse régulière.

La finition globale est plutôt au rendez-vous, notamment une fois en selle, avec des câbles propres et des plastiques de qualité. Seules certaines soudures de la poutre centrale auraient pu être mieux finies. Certes la poutre est en aluminium et la soudure alu n'est pas la plus simple à réaliser.

Il reste à passer le transpondeur sur le compteur pour mettre en route le système.

Excellente maniabilité

En ville

En fait le mode Eco, met le modèle au même niveau qu'un vélo à assistance électrique amenant à 25km/h. La moindre cote demande alors d'aider en pédalant... à contrario le mode Touring permet de s'affranchir totalement du pédalage en amenant sans pédaler à 50 km/h, même si par régulation la vitesse est normalement limitée à 45km/h. En fait, le modèle est bridé d'origine, notamment afin de ménager la batterie et de préserver sa longévité. L'Albero est en effet garanti pour 1000 charges, chaque charge pouvant assurer 100 km d'autonomie, soit 100.000 km potentiellement. Car débridé, il est capable d'atteindre un bon 70 km/h.

Les premières fois sont un peu déstabilisantes, tellement on n'est pas habitué à s'élancer rapidement mais plutôt habitué à chercher son équilibre sur les premiers mètres. Surtout la poignée d'accélération est sensible et offre une réponse instantanée et un couple tout aussi instantané avec les 60 Nm ! Le mieux est d'éviter en fait de vouloir à la fois pédaler et accélérer. On se contente d'accélérer, ce qui se fait de façon douce en mode eco, souple en mode Touring et nerveusement en mode Sport.

Bultaco Albero sur route

Une fois la bête apprivoisée, le mode Sport est clairement le mode le plus joueur, instantané et plaisant, parce que la conduite est alors dynamique. Mais au quotidien, pour faire le trajet boulot maison, le mode Touring permet dans les grandes villes de mettre à peine plus de temps qu'un gros cube. Car ordinateur de bord réglé, en ville, mon trajet de quotidien de 40 mn se fait à une moyenne de 35 km/h, soit bien inférieur au 50 km/h de l'Abero. Seul point notable, je n'ai pas de voie rapide et on n'imagine mal prendre le périphérique avec le Bultaco... à moins que comme promis, la mairie n'abaisse encore la vitesse à 50km/h.

En fait, ce sont les cotes qui sont impressionnantes car l'Albero les avale de façon simple, là où il faudrait mettre pied à terre pour la majorité des cyclistes. Ce n'est plus de l'assistance; on est même plus dynamique et efficace qu'avec une mobylette de 50cm3. Car il y a plein de moyens d'atteindre les 50km/h. Et le couple disponible instantanément et le poids léger du Bultaco, offrent un excellent rapport poids/puissance et donc une aisance et une dynamique sans équivalent VAE.

Là où les premiers vélos électriques avaient besoin du pédalage, ici, on peut l'oublier. Pour autant, il y a bien un pédalier, avec 9 vitesses, que l'on passe facilement au guidon permettant ainsi d'aider ou pas, de faire un peu de sport ou pas, ou en tout cas d'exercice, notamment en mode eco, où l'on sent nettement l'apport musculaire du conducteur.

Batterie Bultaco Albero

Et c'est aussi naturel en descente, où on descend comme avec un VTT, ceci pour accentuer la notion de légèreté globale, pareille à un vélo. Pourtant l'Albero pèse bien 42 kilos et à l'arrêt quand on veut le prendre pour le soulever comme un vélo pour le mettre contre un mur, on sent bien le poids et les efforts qu'il faut faire pour y arriver, plus proche du lever de poids que de l'aisance habituelle.

En fait, en descente, on apprécie le freinage... à deux niveaux. À deux niveaux, car la première prise de frein coupe le moteur et la seconde si on continue à prendre la poignée agit sur les disques à l'avant et à l'arrière. Et il n'y a aucun souci pour bloquer les roues, comme en VTT. Le feeling et la puissance sont bien là d'ailleurs, contribuant au plaisir global de conduite.

Et pour les plus observateurs, le Bultaco allume alors son feu stop au freinage !

Accélérations dynamiques à la poignée de gaz

Autoroute

Non, on n'a pas été jusqu'à l'utiliser sur autoroute, limité par ses 50km/h. Par contre, avec ses 100 kilomètres d'autonomie, on peut envisager de faire des longues virées, voire de partir en vélo en pédalant pour terminer au moteur.

On peut enfin passer d'un mode à l'autre en roulant... même si la sélection s'effectue sur un bouton sur le compteur et aurait été mieux positionné sur l'un des commodos.

Confort

Fourche avant inversée, énorme amortisseur central, on dépasse le cadre d'un vélo standard, avec un excellent confort conforté par d'excellentes amortissements des défauts de la chaussée. C'est à la fois sportif et efficace tout en gommant les aspérités du sol.

Amortisseur Bultaco Albero 4.5

Pratique

Il n'y a pas de coffre et on ne comparera pas avec un scooter. Par contre, la batterie est amovible, une fois le verrou débloqué et une vis déserrée; le tout s'effectue en une quinzaine de secondes et est donc facile à effectuer au quotidien. Il ne reste plus qu'à brancher alors la batterie sur le petit chargeur dédié, lui même à brancher sur une prise de courant standard. Bultaco annonce une charge à 95% en 3h.

Batterie Bultaco Albero

Il reste à se procurer un bon antivol moto, à accrocher à un bon point fixe pour sécuriser le tout en ville.

On notera qu'il s'agit du modèle 4.5 mais que l'Albero existe aussi en version 2.5, limitée à 25 km/h. La différence ? Le 4.5 nécessite comme un cyclo, assurance, plaque d'immatriculation et casque.

Conclusion

Le marché commence à offrir des offres crédibles désormais en termes électrique. L'Albero propose beaucoup plus qu'un vélo électrique ou VAE, avec des sensations proches du deux roues motorisé. Il offre surtout deux visages et une réelle polyvalence d'utilisation, beaucoup mieux qu'un simple outil pour aller chercher la baguette de pain le week end en oubliant la cote pour revenir. Les performances sont en plus bien là et il ne s'agit pas d'un sous produit. La qualité des composants le met de plus à un niveau supérieur par rapport à bon nombre d'imports chinois. Il reste son prix à quasiment 5700 euros, qui le réserve pour l'instant à une élite, ayant envie de s'offrir un beau produit, efficace et solide. Mais le prix des batteries devrait baisser de 75% dans les 5 ans à venir et associé à une production plus importante laisse présager des modèles plus accessibles au commun des mortels, c'est à dire quand certaines villes auront également interdit leur centre ville à tout véhicule thermique. Maintenant, si vous cherchiez la solution et qu'elle est à votre portée, l'Albero est disponible en version argent et marron.

Points forts

  • Polyvalence
  • Sensations
  • Freinage

Points faibles

  • Prix

La fiche technique du Bultaco Albero 4.5

Conditions d’essais

  • Itinéraire: ville
  • Kilométrage : 75 km

Commentaires

tom4

"Et le couple disponible instantanément et le poids léger du Bultaco, offrent un excellent rapport poids/puissance et donc une aisance et une dynamique sans équivalent VAE."

c'est normal. ce n'est pas un VAE, c'est une moto électrique. avec donc plaque, CG et assurance obligatoire. et pistes cyclables interdite.
par contre bien moins cher qu'un Zero, et ça, c'est top

tom4

17-12-2017 14:54 
Bronco

J'adore le look

18-12-2017 11:30 
 

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