On vous donne les clés du Honda Transalp
L’antisportive aux aspirations de liberté
En 1987, Honda lance son trail, l’XL 600 V Transalp. Contrairement à d’autres modèles, déclinés en de multiples cylindrées allant du 125 au 1200 cm3, le Transalp n’ira pas plus bas qu’un modèle 400 (réservé au marché japonais) ou plus haut qu’un modèle 700. Et s'il y a eu un 1000 cm3, il s'est appelé Varadero sans rapport avec la mouture originelle. Ce qui le caractérise principalement, c'est une longévité exceptionnelle sans grande modifications avant les années 2000. Il lui faudra profiter de certaines dates phares, telles que son 20e anniversaire, pour s’actualiser. Retour sur un trail polyvalent pas comme les autres, capable de parcourir des milliers kilomètres dans des périples interminables.
1987 : une arrivée qui bouleverse les codes
La genèse du Transalp provient de la compétition. On pourrait penser au Dakar, mais c’est une course touristique, organisée par le constructeur Honda de Graz (Autriche) à Monaco sur 3.500 km, qui inspire le nom du modèle. Cette genèse met en lumière les prédispositions du modèle sur route plutôt que sur les terres d’Afrique, berceaux d’aventure qui ont quant à eux inspirés les KTM Adventure et Yamaha Ténéré.
Plus bicylindre que monocylindre, le Transalp propose d'abord une cylindrée de 583 cm3, pour une puissance de 55 ch à 8.000 tr/min et un couple de 5,5 mkg à 6.000 tr/min avec un réservoir de 18 litres. Si ce trail n’est pas le plus léger du marché, il se situe dans la moyenne et propose une autonomie intéressante, synonyme de trail routier plus que sentiers, même si cette autonomie révèle rapidement ses limites face à la concurrence. L’aspect est d’ailleurs conforté par le carénage et la prise en main aisée.
Stable en ligne droite et agile en courbe, le Transalp confirme ses qualités au niveau des suspensions qui le rendent même un poil compatible avec la compétition, au-delà des ambitions marketing intiales. Cela lui vaut d’ailleurs d’avoir été comparé avec le Honda NXR du Paris-Dakar. Ce n’est peut-être pas un hasard non plus si le Transalp a ensuite inspiré l’Africa Twin…
Pour résumer, à son arrivée sur le marché, le premier Transalp satisfait tous les types de motards, qui peinent à pointer un défaut précis. Si le trail est perfectible, la copie rendue par Honda est dès l'origine excellente, ce qui explique le petit nombre de modifications ultérieures. Le succès commercial en découle, avec plus de 4.000 machines écoulées en 1987 dans l’Hexagone.
En 1991, les changements esthétiques s’accompagnent d’une nouveauté au niveau freinage avec l'arrivée ds freins à disque pour remplacer le tambour. Trois ans plus tard, c’est le tête de fourche du modèle Dominator qui vient se greffer à un carénage au design modifié, tout ceci pour apporter une meilleure protection. 1997 marque l’arrivée d’un double-disque avant pour renforcer le freinage, comme un bémol à corriger.
Le millésime est alors fabriqué en Italie avec un moteur expédié du Japon. Enfin, la présence du porte-bagage en résine permet d’accueillir un antivol en U. Le côté duo, jamais vraiment délaissé, est agrémenté de poignées de maintien dignes de ce nom pour le passager. Lors de ces différentes évolutions, la puissance baisse à 50 ch, mais ce n’est qu’une question de temps pour retrouver le nombre originel.
1999 : la concurrence arrive pour la nouvelle Transalp 650
Si la philosophie du Honda Transalp reste la même, la première refonte significative est présentée en 1999. L’amélioration passe par de petites touches, comme un échappement plus compact, dont les conduits sont peuplés de l’injection d’air.
L’impression de légèreté s’étend à d’autres éléments, l’amortisseur et la biellette de la suspension arrière Pro-Link répondant à cette demande, tout comme les jantes. Globalement, une répartition des masses plus soignée contribue à cette perte de poids, de l’ordre de 5 kg sur les derniers modèles.
Sur la balance, le poids à sec s’élève à 191 kg pour la cylindrée portée désormais à 647 cm3, obtenue grâce à l’augmentation de l’alésage de 75 à 79 mm. La hauteur de selle surplombe encore, les petits gabarits devant désormais composer avec 84,3 cm tandis que le châssis gagne 10% de rigidité.
Le long fleuve tranquille du modèle commence toutefois à prendre un coup lorsque la Suzuki DL 650 V-Strom arrive en face, avec un couple décuplé et une puissance plus élevée. Pourtant, la notion de plaisir à moto, sans monter vertigineusement dans les tours, reste indéniable et fait oublier ces statistiques un peu trop rigoureuses pour l’ode à la liberté du modèle. En 2005, les évolutions se comptent sur les doigts de la main. Les ventes continuent de se raréfier, il est temps de véritablement passer à autre chose pour que le concept persiste.
2008 : dernière tentative de révolution ?
L’arrivée de la Honda XL 700 V Transalp apporte un bol de fraicheur attendu, tout en conservant la philosophie originelle du modèle. Difficile de sortir des sentiers battus dans un modèle finalement paradoxal. Certes, sa polyvalence lui permet de jongler sur tous les terrains, mais il a longtemps fait figure de modèle unique, rarement mis à mal dans la niche qu’il a su créer.
L’esthétique se veut plus moderne, le tableau de bord se bonifie de par son cadran numérique. Plus agile, le modèle gagne en facilité de conduite, bien que la prise en main soit toujours aussi intuitive. De même, le moteur demeure efficace mais manque de ce grain de folie – mais là est toute la philosophie du modèle.
Les bas régimes sont soignés, avec une disponibilité sans faille entre 2.500 et 7.500 tr/min. Modernité oblige, l’injection et l’ABS prennent leur place et la fiabilité, point fort depuis les débuts (mis à part quelques bémols corrigés ici et là), est toujours au rendez-vous. La cylindrée passe à 680,2 cm3 pour un couple de 5,8 mkg à 5.500 tr/min et une puissance de 60 ch. La hauteur de selle culmine à 84,1 cm pour un réservoir de 17,5 litres, contenant 3 litres de réserve.
La moto continue désormais son histoire alors que Honda dévoile sa concurrente directe sur le segment avec la Honda dévoile la NC 700 X, un trail moderne sur une plate-forme partagée par trois modèles qui renouvelle le segment et le dépasse au niveau ventes.
Si la gamme – et surtout son concept – est aussi bien née, le Transalp garde ses afficionados et une longue histoire avec lui.
Commentaires
tout le monde parle de régulateur de vitesse, je préfèrerais largement un limiteur que l'on n'active qu'au besoin, pour préserver ses points mais qui laisse toute latitude pour se faire plaisir. Quant au régulateur, surtout s'il n'est pas adaptatif, l'intérêt est faible.
26-09-2024 11:20Pour le gros rouleur qui fait pas mal d'autoroute la régulateur ça peut être sympa, mais à combien de personne c'est réellement utile ça je ne sais pas
27-09-2024 08:51Bah uniquement autoroute. Je m'en sers également sur le réseau secondaire, et c'est un confort indéniable de pouvoir lâcher le ressort de rappel de l'accélérateur!
27-09-2024 08:55Salut
27-09-2024 08:55A part sur autoroute déserte, je ne vois pas l'intérêt...
Et...j'ai l'impression qu'avec un régulateur, on consomme (un peu)plus...
Seulement une impression ???
V
En voiture, oui, c'est clair et net, on consomme plus, tout simplement parce que si on laisse filer le vehicule en descente, on prend de l'élan pour remonter de la cuvette, et dans la montée, perso, je laisse la vitesse se réduire.
27-09-2024 09:07En moto, je n'ai pas fait d'autoroute hors peri urbain avec mon sac à puces italien, je ne sais pas.
Par contre, le régulateur hors autoroute, quand on roule à plusieurs et/ou qu'il y a des voitures devant qui roulent sans nervosité et qu'on ne peut pas dépasser, en rajoutant un peu de marge de sécurité, le régulo soulage bien efficacement le poignet de droite. Pas sur 50km, mais sur de petits segments c'est déjà très confortable.
Rappel: le régulateur se coupe via une demi douzaine de moyens; mon préféré est justement le coup de gaz bref, ce qui permet d'éviter les à-coups et de ne toucher qu'à ce qui est utile (comprendre: faire le mouvement que j'aurais fait sans régulateur, finalement). Et pour le remettre en route, je n'ai qu'à tirer un "levier" avec le pouce gauche. Le même "levier" servant à changer la vitesse de consigne par pas de 2km/h... fluide, efficace.
Salut
27-09-2024 09:30Sur RN j'ai même pas essayé...
Sur autoroute, je me cale à 140...Et ce qui me gonfle c'est de mettre 5 kms pour doubler le gus qui lui est calé à 130....Où celui qui te double mais qui met tellement de temps que finalement, tu dois freiner car tu arrives au Q d'un PL...
Après, l'avoir n'oblige pas à s'en servir
V
Pour les dépassements, comme en voiture tu peux accélérer manuellement jusqu'à un certain seuil (30 ou 40km/h en général) puis rendre les gaz de manière normalement degressive: à ce moment-là le régulateur arrêtera de clignoter et reprendra la vitesse de consigne.
27-09-2024 10:56Sur départementales/nationales, typiquement avec la 125 derrière, je règle le régulateur aux alentours des 100km/h sur le plat (ce qui est déjà 10 ou 20km/h en infraction ) et je module au commutateur.
Ou quand nous sommes à la queue-le-le à 90km/h derrière les voitures (la 125 ne peut plus dépasser en sécurité) je mets le régulateur à 85km/h ce qui préserve des "micro irrégularités" du rythme du trafic
Après, ce n'est que sur quelques segments; mais 2-5km de confort de temps en temps sur une balade de 200km, ma foi... ce n'est pas indispensable mais c'est agréable quand même Surtout que quand je le mets, c'est que le segment routier emprunté est de fait ennuyeux
Perso, j'en ai un sur la mienne mais n'étant pas habitué à tenir le guidon uniquement de la main gauche, je ne suis pas serein. Alors que tenir le guidon uniquement de la main droite se fait sans problème.
27-09-2024 12:09Gné?
27-09-2024 12:16Qui parle de lâcher le guidon? Ce n'est pas du tout le but!
Tiens, la prochaine fois que je m'en servirai, je ferai Jesus. Ou DiCarparccio dans Titanic, au choix... il parait que c'est fait pour
Ce n'est pas parce qu'on n'accélère pas qu'on ne tient pas le demi guidon droit. Comme le demi guidon gauche.
Salut.
27-09-2024 12:42Quel est le rapport entre l'ancien Transalp dont parle l'article (11 ans d'âge...) et le régulateur
On va dire qu'on a actualisé le dossier
27-09-2024 14:11C'est plutôt un doublon de François mal placé, tout comme la discussion qui a suivi [www.lerepairedesmotards.com]
28-09-2024 13:56Le but du régulateur s'est aussi de soulager la main droite.
Quand tu fais plusieurs jours de moto et quelques portions d'autoroute, tu es bien content. 30-09-2024 16:14
Ben oui, c'est à dire relacher la pression pour tenir le ressort de l'accélérateur. Ta main n'a pas besoin de pendre dans le vide pour se reposer, juste ouvrir un peu les doigts c'est suffisant, sans lâcher le demi guidon
30-09-2024 16:21(en tout cas, ça me suffit pour trouver de la décontraction)