Histoire constructeur : Jonghi
Les italiennes françaises
Des machines sportives trop onéreuses
L’histoire du constructeur français Jonghi débute en 1926…en Italie. Le jeune ingénieur Giuseppe Remondini met alors son talent au service de diverses entreprises telles qu’Alfa Romeo avant de trouver un poste chez Nagase & Ray, un constructeur moto italien passé depuis à l’oubli. Au sein de cette structure, il met sur pied une 350 latérale à bloc-moteur qui connait un certain succès. Pourtant, la société est au bord du gouffre et Remondini décide de reprendre l’affaire. Bientôt, l’industriel argentin Tito Jonghi lui apporte son soutien financier. Le nom de la marque est alors tout trouvé et les activités sont transférées près de Paris en France.
Reprise par Prester
Hélas, les ventes sont pour le moins dérisoires et dès 1933 Jonghi est au bord de la faillite. Pour survivre, le constructeur est contraint de s’associer à la marque Prester.
Une machine baptisée TJ4 fait vite son entrée dans la gamme. Produites en quantités restreintes, ces motos se forgent une solide réputation sportive au fil de plusieurs victoires engrangées à la fois en Grand Prix, sur des courses internationales mais également en signant quelques records mondiaux. Malgré tout, la situation financière de Jonghi n’est pas au beau fixe et à la fin des années 30, la marque se voit dans l’obligation d’étoffer son offre en produisant des vélomoteurs.
Reprise par la SATAM
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les frères Eichel à la tête de la société sont déportés et tués. C’est alors la S.A .T.A.M, distributeur de carburants, qui reprend la firme et l’implante à la Courneuve. Dès 1945, les premières Jonghi de 100cm3 sortent de terre et sont suivies dans les années qui suivent par la T 125 et la Type E 50, best seller de la marque.
En 1948, le fils de Giuseppe Remondini parvient à établir huit records au guidon de machines Jonghi. La marque devient une référence du sport motocycliste et de nombreux pilotes débutent leur carrière sur les machines italo-françaises. C’est le cas notamment de Jean-Pierre Beltoise.
Fin de carrière
L’ACT Jonghi connait une carrière sans fausse note jusqu’en 1955 malgré une diffusion assez confidentielle, son prix étant relativement élevé pour l’époque (185.000 francs). Au Salon de la Moto 1951, le constructeur dévoile la 250 type H qui reprend la base de 125 ACT en se dotant néanmoins cette fois-ci d’un moteur deux-temps. En 1953, c’est le scooter atypique Polo de 125cm3 qui est présenté. Doté de roues de motos, le Polo est capable d’atteindre les 80 km/h et est produit jusqu’en 1957.
Malheureusement, faute de succès, la marque disparait à la fin des années 50.
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