On vous donne les clefs de : la Triumph Speed Triple
Britannique, mais pas vraiment flegmatique !
L’arrivée de la Speed Triple 2011 avec ses phares anguleux remet la turbulente anglaise sous les feux de la rampes. L’occasion idéale de mettre un coup de projecteur sur son parcours mouvementé qui commença en 1994 !
1994 : la naissance !
C’est donc il y a 17 ans que nos yeux ébahis ont découvert pour la première fois le roadster Triumph baptisé « Speed Triple » référence à son moteur et à la célèbre « speed-twin » qui battit jadis des records de vitesse sur le lac salé. A cette époque, la firme applique les mêmes recettes que les japonais, à savoir le déshabillage d’une sportive, la 900 Daytona en l’occurrence. Les nuances entre les 2 modèles sont faibles : des compteurs spécifiques à fonds blancs et une boîte à 5 rapports seulement.
A sa sortie la belle est disponible dans un noir classieux et un jaune qui ne durera qu’un an avant d’être remplacé par un superbe orange dès 1995. Pour le reste, elle est propulsée par un 885 cm3 alimenté par trois carburateurs qui développe 94 chevaux et ne se révèle pas avare de sensations. Il bénéficie des nouvelles fonderies Cosworth pour ses carters. Connue sous le nom de T 301, cette moto aujourd’hui devenue mythique, reçoit un sixième rapport en 1996 ainsi qu’un amortisseur arrière à la fois plus endurant et performant puisque doté d’une bonbonne séparée. Ses tubes de fourche avant sont raccourcis par ailleurs, alors que ses disques et étriers de freins virent au doré cette même année.
1997 : la révolution !
Après tout juste trois années de bons et loyaux services, la firme anglaise accorde la retraite anticipée à la T 301 et présente au public une T 509 très « shocking » lors de l’IFMA de Cologne: châssis aluminium tubulaire au dessin tourmenté (comme le collecteur d’échappement d’ailleurs), monobras oscillant et surtout deux énormes optiques rondes plantées sur le nez. Les dés sont jetés, sans le savoir le public vient de découvrir les lignes du modèle le plus marquant de chez Triumph pour la prochaine décennie. L’ère moderne commence ! Sur un plan purement technique, les changements sont tout aussi nombreux que ceux apportés à l’esthétique : une injection fait gagner 12 chevaux au moteur (soit 106) et l’empattement réduit de 53 mm ( ! ), soit 1437 mm rend la moto d’autant plus joueuse qu’elle a aussi perdu 13 kilos dans l’opération !
1999 : le changement dans la continuité.
Mais Triumph n’en reste pas là et peaufine son modèle deux ans plus tard, le dotant du nouveau moteur 955 i à la fois plus léger et plus performant. Profitant d’un alésage accru de 3 mm, il développe désormais 110 chevaux et offre surtout un gain sensible en terme de couple : + 11 Nm ( 95 en tout) délivré dès 5800 tr/mn c’est à dire 1800 tr plus tôt que la T 301.
Coté châssis, l’angle de colonne réduit d’un demi degré allié à un poids en baisse de 7 kg, font de la 955 i une moto définitivement crapuleuse à piloter.
Pourtant curieusement, les ventes continuent de stagner à une moyenne de 380 exemplaire/an sur les 6 années d’existence de ce modèle à la durée de vie exceptionnellement longue (de 1999 à 2004 inclues).
Esthétiquement, le style s’affine un peu, avec des phares moins gros et un silencieux arrière relevé, mais que dire des coloris avec l’arrivée d’un curieux rose pour la Speed Triple en 2001 ?
2005 : l’explosion
Il faudra attendre le modèle 1050 et l’année 2005 pour que la Speed rencontre définitivement son public en France. Une certaine forme de défiance envers la marque anglaise dont les modèles d’avant 1970 « pissaient l’huile » ? Possible. Quoi qu’il en soit, la 1050 est la première Speed a dépasser régulièrement les 1000 unités par an.
Si l’esprit et les double phares restent, le changement est tout de même radical. La partie arrière tronquée associée à une paire de silencieux sous la selle lui donnent définitivement un style « bad boy ».
Trapue (1425 mm d’empattement !) avec sa grosse fourche inversée et ses freins radiaux, la 1050 semble prête à mordre tout ce qui roule ! La mécanique n’est pas en reste : 130 chevaux peuplent désormais l’écurie alors que le couple grimpe à 10,5 mkg dès 5100 tr/mn. Une véritable usine à sensations qui fait désormais référence dans la famille des gros roadsters.
2008 : la dream team
Fort d’un réel succès international, Triumph décline le concept de la Speed en 675 cm3. La Street Triple est née, elle succède à la Speed Four qui est apparue en 2003, mais qui devra attendre elle aussi une motorisation 3 cylindres pour connaître un succès mérité.
Ne voulant pas casser le mythe, Triumph se contente de modestes évolutions sur son modèle fétiche et garde la ligne… de conduite . Seuls quelques menus détails de style sont rectifiés : nouvelles roues à 14 bâtons, selle et coque arrière modifiées, alors que des étriers Brembos remplacent avantageusement les Nissin pas toujours très fins dans leur dosage. Les phares sont eux aussi discrètement retouchés. Cette année là, les ventes sont au plus haut (1367 immatriculations !), alors qu’elles chutent légèrement en 2009 pour redescendre en dessous de 1000 exemplaires en 2010, sans doute cannibalisées par les excellentes Street Triple et Triple R, ses plus redoutables concurrentes malgré une cylindrée beaucoup plus faible. Il est temps de réagir !
2011 : un souffle nouveau
C’est ce que fait le constructeur présentant une nouvelle monture de son emblématique roadster au salon Intermot en octobre 2010. La saga continue et n’est pas prête de s’arrêter. La Speed Triple 2011 se reconnaît immédiatement à ses optiques de formes anguleuses qui remplacent les célèbres double optiques ronds… que l’on croyait pourtant immuables . Il faudra désormais s’y faire, mais les doubles phares ronds ont eu aussi largement choqué à leur débuts.
Entièrement remaniée, la bête garde tout de même l’esprit intact. Plus crapuleuse que jamais elle gagne encore 5 chevaux et perd 5 kilos dans le même temps, ce qui la fait passer sous la barre des 220 kilos tous pleins faits. Joli rapport poids/puissance pour un roadster, non ?
Cette nouvelle évolution se veut plus sportive que jamais avec une partie-cycle qui gagne en rigueur. Misant sur l’effet nouveauté Triumph prévoit de battre des records de ventes, espérant écouler 1500 machines dans l’Hexagone en 2011. C’est tout le mal qu’on leur souhaite !
Commentaires
Une bécane mythique ou presque mais je n'ai jamais été sédui par son look. Les goûts et les couleurs ...
03-11-2020 16:38Un tel avis éclairé, étayé, méritait bien un déterrage de presque 10 ans...
03-11-2020 16:56Lol La version 2021 :
03-11-2020 17:24