Rouler dans une zone de travaux
Des limitations de vitesse et respect des distances pas assez respectés
Plus de 100 000 zones de travaux en France chaque année, une accidentologie brutale
Que
En effet, une zone de travaux signifie que des personnes et des engins sont présents à proximité immédiate des voies de circulation. Elle signifie également la réduction de la largeur des voies de circulation, voire la réduction de leur nombre, voire même le changement du sens de la circulation. Sur autoroute, une zone de travaux va parfois de pair avec la suppression de la bande d'arrêt d'urgence. Tout ceci est signalé en amont par un panneautage ad hoc, dont on rappellera que ceux qui signalent un danger temporaire sont sur fond jaune.
Quelles que soient le moment où elles sont menées, les études révèlent des chiffres significatifs et, pour tout dire, assez inquiétants : selon une étude de 2003 et que l'on doit à l'AFSA (Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes), 44 % des automobilistes dépassent d'au moins 20 km/h les limitations de vitesse autorisées aux abords des zones de travaux tandis que 20 % d'entre-eux ne respectent pas les distances de sécurité. En 2012, une étude de la SANEF (Société des Autoroutes du Nord et de l'Est de la France) montrait que 75 % des usagers ne respectaient pas la limitation de vitesse dans une zone de chantier, que 32 % des automobilistes et 30 % des poids lourd ne respectaient pas les distances de sécurité.
De quoi motiver effectivement les forces de l'ordre à installer des "radars-chantiers", dont les premières expérimentations remontent à 2012 sur les autoroutes du Nord.
Une accidentologie redoutable (et redoutée)
Imaginez que votre métier (très noble, au demeurant), consiste, entre autres choses, à redresser des rails de sécurité, élégamment vêtu d'un gilet orange et d'un casque de chantier. Ça vous plairait, de vous faire raser la moustache par des véhicules vous frôlant à fond la caisse ? Probablement pas. Et bien c'est pareil pour tous les agents situés sur les zones de travaux.
Vitesse excessive + non respect des distances de sécurité : le cocktail est explosif ! D'autant que sur une zone de travaux, le bitume peut être recouvert de terre ou de saletés laissées par des camions en approche, que les autres usagers indisciplinés peuvent être à l'origine de freinages brutaux et de collisions en chaîne. Autres joyeusetés : les évitements et les cônes oranges qui volent dans les airs ! De multiples scenarii sont possibles... et probables.
Un respect des consignes non négociable
En surveillant son rétroviseur, on peut inciter un véhicule qui vous suit à respecter les distances de sécurité, tout simplement en conservant sa vitesse mais en allumant son feu stop d'une douce et sensuelle caresse sur la pédale de frein arrière.
Une zone de travaux est donc un lieu où l'on doit :
- faire preuve d'une grande concentration,
- respecter la vitesse indiquée, réduire/conserver une vitesse réduite,
- augmenter les distances de sécurité : 1 trait = danger / 2 traits = sécurité !
- anticiper un changement de voie (les voies sont souvent réduites),
- ne pas chercher à dépasser.
- faire attention à ne pas heurter un cône.
Si la zone de travaux est uniquement indiquée par des flèches lumineuses de rabattement (et donc sans panneau de restriction de vitesse), il faut toujours et encore réduire sa vitesse et l'adapter aux conditions de circulation, conformément au Code de la Route.
Soucieux de veiller à notre sécurité, l'État va déployer 250 radars autonomes aussi appelés "radar chantier" d'ici à la fin 2016. Un motard averti en vaut deux.
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