Véhicules électriques : suffisamment de ressources pour les batteries ?
Assez de nickel et de lithium pour produire 14 millions de batteries en 2023
Des ressources suffisantes malgré la Russie, mais loin d'être acquises pour l'Europe
Les pouvoirs publics, en France comme ailleurs, poussent de plus en plus les usagers à se tourner vers les véhicules électriques pour limiter l'impact du trafic routier sur les émissions polluantes. Mais au-delà des considérations tarifaires, de l'autonomie ou encore des solutions de rechargement, vient l'épineuse question de la disponibilité des ressources pour les motos et scooters électriques.
Nickel et lithium sont deux matériaux aujourd'hui nécessaires à la production des batteries des véhicules électriques et dont l'approvisionnement est donc critique pour permettre de poursuivre l'accélération de la production.
Petit problème : la Russie est le troisième plus gros fournisseur mondial de nickel avec 200.000 tonnes distribuées en 2021. Sauf que depuis son invasion de l'Ukraine, l'Union Européenne a pris de nombreuses mesures à l'encontre de la Russie, privant ainsi l'Europe d'une partie de ces ressources.
L'ONG Transport & Environment s'est penchée sur ce sujet alors que les ventes mondiales de véhicules électriques sont passées de 2,5 millions de voitures en 2019 à 6,5 millions l'an dernier. Selon elle, il n'y a pas de risque de pénurie, même en se privant du nickel russe, les ressources disponibles ailleurs permettant d'assurer la production de 14 millions de véhicules électriques en 2023.
Elle va même plus loin puisque selon ses calculs, les ressources permettront de fabriquer 16 millions de batteries en 2024 et 21 millions l'année suivant quand le nombre de véhicules produits ne devrait atteindre les 10 millions qu'en 2024 et les 15 millions en 2026.
T&E incite cependant les décideurs européens à prendre des mesures pour pérenniser les approvisionnements, car il faudra batailler face aux Américains et aux Chinois sur ce marché alors que les ventes de véhicules y connaissent une forte croissance.
Ainsi, ce n'est pas parce que les ressources sont suffisantes que c'est l'Europe qui mettra la main dessus. Pour ça, il va falloir jouer des coudes et se préparer à enchérir.
Après une production déjà contrariée par la pénurie de semi-conducteurs, voilà un nouvel événement qui ne devrait pas jouer en faveur de l'essor de l'électrique en Europe.
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