Interdiction de conduire pour les personnes atteintes d'Alzheimer
Une interdiction "dès l'apparition d'un déclin cognitif"
La liste des maladies et handicaps incompatibles avec la conduite évolue
Il y a du nouveau en matière de législation routière. Si depuis longtemps il existe des règles interdisant l'accès à la conduite en fonction de différents problèmes de santé, le gouvernement vient de faire évoluer la liste des maladies et handicaps jugés incompatibles avec la conduite.
L'arrêté du 28 mars 2022 fixant la liste des affections médicales incompatibles ou compatibles avec ou sans aménagements ou restriction pour l’obtention du permis de conduire a été publié au Journal officiel ce dimanche et est entrée en vigueur lundi.
Abrogeant l'ancien arrêté du 21 décembre 2005, le texte rappelle le rôle du patient, du médecin traitant et du médecin agréé, mais introduit surtout plusieurs modifications notables.
Dans un premier temps, il permet d'ouvrir la conduite à de nouvelles pathologies sous condition, notamment grâce aux aménagements désormais permis par les évolutions technologiques. La conduite des véhicules lourds est, par exemple, désormais ouverte aux personnes touchées par un handicap auditif profond. Les diabétiques dont le traitement ne présente pas de risque d'hypoglycémie ne sont quant à eux plus soumis à un contrôle médical pour la conduite des véhicules légers.
En revanche, l'arrêté établit également "l'incompatibilité définitive" pour "les pathologies neuro-évolutives du type maladie d'Alzheimer". Il est précisé que l'interdiction de conduire ou de passer le permis de conduire s'applique désormais "dès l'apparition d'un déclin cognitif".
Interrogé par Franceinfo, Benoît Durand, directeur général de France Alzheimer, s'est dit surpris par la publication de cet arrêté puisqu'une étude sur ces problématiques et dont les conclusions sont attendues d'ici quelques mois a été commandée par l'État. Il précise :
Je ne comprends pas ce décret. Il arrive trop vite. Surtout, c'est tout sauf exhaustif. [...] qui va prendre la responsabilité ? Qui prend la décision ?
Commentaires
On est toujours surpris par ce type d'info ! Sur la route, vous préférez avoir affaire à un vieux un peu gâteux ou à un poids-lourd dont le conducteur est sourd comme un pot ? (On rappelle qu'il est interdit de conduire avec des oreillettes parce que ça gêne l'audition.)
06-04-2022 08:56Quant au traitement du diabète sans risque d'hypoglycémie... et bien ça n'existe pas, tout bonnement !
Bah, il y a 2 écoles :
06-04-2022 09:50Soit on considère que conduire est un droit.
Soit on considère que conduire et une autorisation.
Dans le premier cas, on devrait même pas avoir besoin de permis.
Dans le second, que l'autorisation soit soumise à des conditions est tout à fait dans l'ordre des choses.
Après, c'est comme tout. Qui fixe les règles et sur quelles bases ? Est ce un comité d'experts ou des politiques ?
06-04-2022 10:31
Pourquoi pas ? Certains, souvent des jeunes voudraient imposer une visite médicale à partir de 70 ans. Normal il n'y sont pas encore.
06-04-2022 12:53Maintenant la question n'est pas incongrue et relève du seul médecin ou groupe de médecins.
Mon paternel a été atteint, il y eu la sagesse de comprendre qu'il n'était plus en capacité, décédé à 92 ans et a cessé de conduire se sentant décliner.
Dans notre commune nous avons un service bénévole pour conduire toutes personnes handicapées ou sans permis.
Non conduire n'est pas un droit mais c'est aussi le devoir de la communauté de venir en aide aux plus faibles.
Bonne idée, d'ailleurs de nombreux hommes politiques sont atteints de ce syndrome entre avant et après leur campagne politique.
06-04-2022 14:07C'est étonnant comment ils peuvent déconnecter les nombreuses propositions politiques promises avant leur élection au pouvoir.
Donc visite médicale obligatoire, si positif recaler avec obligation de repasser le vote électoral au bout de sept ans pour proposer une nouvelle candidature de Président!
Vive la démocratie pour tous les Français sans passe droit.
Même ça, ça n'est pas adapté.
J'ai passé quasi 2 ans sous anti-dépresseurs, dont une partie avec anxiolytiques en complément. Sur les deux boîtes de médocs, il y avait le symbole n°3 (conduite interdite).
Au début, évidemment, je ne conduisais pas - mais pas à cause des médicaments, à cause de la pathologie qui nécessitait la prise de ceux-ci.
J'ai pu reprendre à conduire progressivement GRACE A ces médicaments. La reprise de la conduite (moto) a été par ailleurs salvatrice lors de la thérapie.
Bref, pas si simple ...
06-04-2022 14:24
"dès l'apparition d'un déclin cognitif"
06-04-2022 15:05-> vu le comportement de certains usagers de la route, on va ratisser large, là!
Plus sérieusement ça touche donc aussi Parkinson?
Je connais quelqu'un atteint: je ne vois sincèrement pas en quoi elle serait plus dangereuse sur la route que n'importe qui d'autre sur de courts trajets (au dela, c'est la fatigue qui s'installe plus vite). Vraiment.
C'est vraiment dur de poser une telle contrainte dès le diagnostic établi, surtout quand on sait que ces maladies -incurables- peuvent mettre pas mal d'années à dégénérer, et dont les soins sont très liés à l'état moral.
Les maladies neuro-évolutives sont un risque d'accident mais leur niveau de gravité influe grandement sur les capacités à conduire et ce d'un individu à l'autre. Mes proches qui ont été atteints de troubles ne pouvaient plus conduire, ils n'auraient ni trouvé les clefs, ni la voiture d'ailleurs. Valider une interdiction dès "l'apparition d'un déclin cognitif" est trop flou. Il faudrait mettre des critères plus précis. Plutôt qu'un simple avis médical, un test annuel de conduite sur piste avec une auto-école ou un stage pris en charge par la sécu permettrait peut-être un meilleur discernement.
06-04-2022 15:58Exact Meudor mais quand je préconise de renvoyer faire un stage à l'auto école à partir d'un certain âge, tout le monde lève les bras au ciel comme si sous prétexte que tu conduis depuis 40 ans tu n'as plus rien à apprendre.
06-04-2022 18:15Da
Dans ce cas on ne ferait jamais de bilan de compétences, ni d'évaluations mais dès qu'il s'agit de la conduite sur route, sacrilège.
06-04-2022 18:17@lacarpe : il faut se renseigner un peu sur ce genre de handicap (que ce soit surdité profonde ou pathologie neuro-évolutive) et ne pas tout mélanger (oreillette et surdité).
06-04-2022 19:13D'autre part, il existe plusieurs types de diabète et selon l'état d'avancement ne sont pas insulino-dépendant (donc à risque d'hypoglycémie).
Malheureusement les pathologies neuro ne s'attaquent pas qu'aux plus âgés, à contrario on a des anciens qui sont encore en pleine possession de leur moyens cognitifs.
Pour ce qui est de l'oreillette, dans un cas elle transmet les sons environnants, dans l'autre elle isole de l'environnement, je te laisse deviner qui est qui...
Sans compter que les surdités profondes ne se compensent pas avec une oreillette.
2 sites dont au moins un devrait te faire te sentir concerné :
- [fr.wikipedia.org] ;
- [les-aventures-dun-motard-bionique.blogspot.com]
Les logos sur les médocs servent à alerter le patient qu'il y a un risque. Il n'y a aucune interdiction de la conduite mais indique que dans le cadre d'un comportement responsable pour soi et les autres, il faut demander conseil à un médecin.
Fift,j'imagine que lorsque tu as pu reprendre le guidon, les doses que tu prenais étaient sérieusement réduites par rapport au pic du traitement.
Concernant Alzheimer , il existe une limite toute naturelle à l interdiction de la conduite ??.. c lorsqu' on ne se souvient plus où est garée la voiture !
06-04-2022 19:42...sinon pourquoi pas interdire de conduire aux gens distraits naturellement qui peuvent être tout aussi dangereux ..ou qui se laissent facilement distraire par tél ou autre !
..à cela il faudrait rajouter maladies cardiovasculaires , fatigue , vieillesse, alcool , drogue etc etc !
On rêve d un monde aseptisé mais sur la route se croisent énormément d individus aux problématiques différentes !
Il en va de la responsabilité de chacun et la question principale reste selon moi :"Suis je en état de conduire" sans mettre ma vie et la vie des autres en danger !
Mon père a eu un Korsakoff (sorte d'Alzheimer du à l'alcool). Avec mon frère, nous lui avons "volé" sa voiture pour qu'il ne fasse pas de graves dégâts mais une prise en charge par la société aurait été préférable.
06-04-2022 22:06La question qui se pose est sur la prise en charge de ces personnes. Je suis le premier à être d'accord pour un bilan de compétences régulier sur le permis, particulièrement pour le retirer à ceux qui n'ont pas eu la sagesse de le faire d'eux-mêmes. Mais en attendant, dans certains coins, sans bagnole autant être mort.
06-04-2022 23:38Phj: sur le principe je suis d'accord, mais dans un pays dont la dette ne fait que progresser chaque année, c'est malheureusement aux gens à se prendre un minimum en charge par eux mêmes. Quand on recommencera à exporter quelque chose, on en reparlera :)
07-04-2022 09:35@ steph06 : Je ne mélange pas : 1) Je parle des oreillettes pour écouter son téléphone (par exemple) qui sont interdites en conduisant par ce qu'elles isolent du bruit extérieur, ce qui revient, me semble-t-il, à être sourd. 2) Je connais bien les maladies neurodégénératives. 3) Je connais également bien le diabète ; quel qu'en soit le type et le traitement, il expose au risque d'hypoglycémie.
07-04-2022 20:09La personne qui est diagnostiquée Alzheimer peut-elle se souvenir qu'elle n'a plus le droit de conduire ?
09-04-2022 17:47M...e, je me souviens plus du premier message....C'est quoi le titre ? Faudra penser à aller chercher le journal. Mais où sont mes clés ?
10-04-2022 10:41