Une moto électrique à 400 km/h

Un prototype électrique de 408 ch à deux roues motrices et à l'aérodynamisme innovant à terme

Premiers tests de la WMC250EV de White Motorcycle Concepts cette année à Elvington

En novembre dernier sur l'aérodrome de Châteauroux, Max Biaggi s'est illustré en établissant pas moins de 11 records du monde de vitesse au guidon de la Voxan Wattman dans de multiples catégories, certaines étant même créés pour l'occasion. Et parce qu'un record est avant tout fait pour être battu, voilà qu'un candidat britannique pointe le bout de son carénage.

White Motorcycle Concepts vient en effet de dévoiler son prototype WMC250EV destiné à faire tomber quelques-uns des records établis par Voxan et Biaggi. La moto sera pilotée par son concepteur Robert White à qui l'on doit déjà quelques records de vitesse sur une Hayabusa préparée. Ce Britannique de 40 ans dispose d'un solide bagage technique puisqu'il a notamment officié en Formule 1 avec l'équipe McLaren.

Grâce au soutien de plusieurs organisations et sociétés britanniques, la WMC250EV a finalement pu voir le jour sous la forme d'une moto électrique à moyeu directeur avec un empattement de 1.800 mm et un habillage aérodynamique intégral spécialement conçu pour le 1m88 de White. Ce dernier bénéficie même d'une combinaison sur mesure réalisée par Kushitani pour maximiser la pénétration dans l'air. Surtout, le carénage ne se contente pas de dévier l'air autour de la moto, mais le laisse aussi passer à l'intérieur à travers un tunnel qui traverse la moto, sous les jambes du pilote. Alors que le travail aérodynamique devait permettre de réduire la traînée de 30% par rapport à celle d'une Hayabusa, les tests en soufflerie ont montré que la réduction était de 69 %.

Mais tout cela ne servirait à rien sans un moteur digne de ce nom. Ici, la WMC250EV est propulsée par quatre moteurs électriques de 60 V délivrant un total de 100 kW (136 chevaux) avec deux moteurs de 20 kW (27,2 ch) dans la roue avant et deux de 30 kW (40,8 ch) à l'arrière, car oui, la moto est à deux roues motrices.

Ces moteurs ont été réalisés par les Allemands de Hacker pour être intégrés dans les roues Dymag en aluminium forgé. La White EV se pare également de deux disques de frein de 340 mm mordus par des étriers radiaux HEL à 4 pistons. Les suspensions avant et arrière utilisent des amortisseurs Multimatic que l'on retrouve en F1, tandis que le débattement est limité à 60 mm et le rayon de braquage à 15°, la moto étant conçue pour rouler vite et droit, pas pour tourner. Les pneus ne sont pas définitifs, mais sur le premier prototype on retrouve des pneus slicks Pirelli de Superbike.

Enfin, pour alimenter tout ça, White a intégré des cellules lithium-ion de S-Moto qui s'étendent sur toute la longueur de la moto et servent en partie de châssis. Au total on retrouve 8 batteries, cinq à la verticale et trois à l'horizontale, chacune pesant 11 kg pour un total de 88 kg. Le poids total du prototype n'est quant à lui pas précisé.

La WMC250EV n'est cependant ici qu'au Stage 1 et devrait être testée plus tard dans l'année sur l'aérodrome d'Elvington avec l'objectif d'atteindre les 320 km/h et surtout de valider le package aérodynamique.

Si tout se passe comme prévu et que les investisseurs répondent présents, Robert White pourra alors entamer le Stage 2 pour faire grimper la puissance de son moteur à 300 kW (408 ch) afin d'aller chercher le Record du Monde de Vitesse de plus de 400 km/h sur le Salar d'Uyuni, en Bolivie, en août 2023.

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