La moto, grande oubliée des véhicules autonomes

Les véhicules autonomes incapables de voir les motards et donc dangereux pour la moto

L'industrie moto invite les constructeurs auto à coopérer pour améliorer les systèmes de détection

On voyait les véhicules autonomes comme la solution à l'inattention des automobilistes, car en permanence en veille de l'environnement, de la route, des autres véhicules et des panneaux. C'est vrai... sauf concernant la moto !

Au cours des dernières décennies, le secteur des transports a connu de nettes améliorations en matière de sécurité grâce aux technologies d'assistances qui n'ont cessé de se développer, mais alors que l'industrie automobile se prépare au lancement de véhicules de niveaux d'automatisation 3 et 4, l'ACEM souligne ses préoccupations quant à l'impact de leur arrivée pour la sécurité des motards européens.

Si l'arrivée des véhicules à conduite automatisée se présente comme une opportunité en matière de sécurité en raison de la surveillance constante de l'environnement et des véhicules environnants, cela vaut avant tout pour des conditions normales de conduite. Or, pour l'heure, les équipements de détection des voitures sont souvent inadaptés aux deux-roues, notamment dans le cas de changement de voie et encore plus lorsque le deux-roues ne circule pas au centre de sa voie.

C'est en tout cas les observations qui étaient ressorties d'une expérimentation menée par la sécurité routière néerlandaise en 2016 sur demande de la FEMA. Depuis, plusieurs incidents impliquant des deux-roues et des voitures en "autopilot" ont été constatés en Europe et aux USA, tandis que certains manuels d'utilisation préviennent que "le système peut ne peut pas détecter de "petits" véhicules comme les motos"...

Avec l'apparition dans un futur proche des automatisations de niveau 3, les véhicules et leurs systèmes embarqués devront donc être capables de reconnaître les manoeuvres complexes réalisées par les usagers de deux-roues (inter-file, prise d'angle dans les virages, position sur la chaussée...) tout en prenant en compte les comportements très variables des conducteurs selon leur type de véhicule et leur localisation. Le système de conduite autonome doit ainsi être en mesure de fonctionner aussi bien sur une route déserte de Scandinavie qu'en plein coeur de Rome ou Paris.

Pour l'ACEM, l'automatisation doit ainsi non seulement améliorer le confort des conducteurs, mais aussi la sécurité des autres usagers. L'industrie moto insiste ici sur le fait que les véhicules automatisés doivent être en mesure de reconnaître tous les dangers potentiels pour y réagir de manière appropriée et surtout de ne plus êtres conçus uniquement pour les besoins des voitures particulières, mais aussi de disposer de capteurs capables de reconnaître spécifiquement les deux-roues. Les constructeurs de motos et scooters se disent également prêts à coopérer avec les constructeurs automobiles dans ce domaine pour améliorer le niveau de détection des systèmes.

C'est d'ailleurs une stratégie déjà mise en place dans certains groupes commercialisant voitures et motos, à l'image de Audi et Ducati ou de BMW qui expérimentent déjà la communication entre véhicules (V2V / V2X).

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