L'impact de l'alimentation et des repas sur la conduite moto
Somnolence et baisse de la vigilance après des repas trop riches
Les distances de freinage accrues jusqu'à + 9,7m !
La grande bouffe : suicide gastronomique sur la route !? La somnolence pendant la conduite est la première cause de mortalité sur autoroute et impliquée dans un accident mortel sur trois sur ce réseau. Alors que nous sommes en pleine période de départs en vacances et que les trajets autoroutiers se multiplient, l'association Attitude Prévention vient de présenter les résultats de la première étude mettant en évidence le lien entre l'alimentation et la vigilance des conducteurs.
L'étude a été menée par le docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste et le professeur Fabrice Bonnet, médecin endocrinologue, auprès de conducteurs en situation réelle de conduite sur un simulateur afin d'évaluer les risques de baisse de vigilance après le repas ou un jeûne.
Pour mettre en avant ce lien, les conducteurs ont d'abord appris à se servir du simulateur et réalisé un premier test de freinage. Ils prennent ensuite un repas et reprennent la route sur le simulateur pendant 40 minutes avec des conditions similaires avant un second test de freinage. Trois situations ont été vérifiées : après un jeûne, après un repas "normo-calorique" et après un repas hyper-calorique.
Il a été constaté que le temps de freinage se trouvait réduit pour les conducteurs ayant jeûné et augmentait pour ceux ayant pris un repas. La distance de freinage était allongée en moyenne de 2,16 m pour ceux ayant pris un repas normal et de 9,7 m pour ceux ayant consommé un repas hyper-calorique.
2.16 m étant la longueur d'une moto, avec ce délai et cette distance de réaction, c'est la moto emboutie, écrasée. Et avec 9.7, on augmente les probabilités d'impact dûs à un freinage tardif et là, la moto est catapultée.
Sur le groupe des conducteurs "à jeûn", aucun ne dépassait le niveau 1 de somnolence "légèrement somnolent" après 40 minutes de roulage. Dans le groupe du repas normal, le niveau maximal atteint s'approchait de la somnolence modérée (niveau 2) et ne l'a été que par un seul conducteur, même si 75% des conducteurs voyaient leurs capacités de freinage légèrement altérées.
Enfin, dans le 3e groupe, celui des repas les plus riches, 60% des conducteurs ont dépassé le seuil du niveau 1 avec plus de la moitié en Somnolence modérée, 37,5% au niveau 3 de Somnolence significative et 17,5% atteignant le niveau "d'extrême somnolence". Dans 100% des cas, les conducteurs ont vu leur distance de freinage augmenter.
L'alimentation n'est par ailleurs pas le seul facteur de risque vis-à-vis de l'hypovigilance puisque le manque de sommeil, la consommation de médicaments ou encore l'environnement du véhicule jouent également un rôle. En plus de faire régulièrement des pauses et de bien se reposer avant le départ, il faudra maintenant penser à faire attention à son alimentation avant les longs trajets.
Les conseils de l'association Attitude Prévention
- Se nourrir correctement et s’hydrater.
- Partir reposé : éviter les nuits trop courtes ou les horaires décalés.
- Éviter les heures où le risque de somnolence augmente (entre 13h et 16h et entre 2h et 5h).
- Se relayer entre conducteurs pour alterner les périodes de repos et de conduite.
- Faire des pauses de 15-20 minutes toutes les 2 heures.
- Pas d’alcool avant et pendant le trajet.
- En cas de prise de médicaments, vérifier leur compatibilité avec la conduite.
Commentaires
moins je mange, plus je roule
25-07-2019 07:35