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Où sont passés les 920 millions d'euros des radars ?

Publication du premier rapport sur l'attribution des recettes liées aux radars

Désendettement de l'Etat, financement des infrastructures et de la sécurité routière

Où sont passés les 920 millions des radars ?Depuis plusieurs mois, la redistribution des recettes liées aux radars automatiques est pointée du doigt, d'abord par la Cour des Comptes, puis par le Sénat, qui estiment que l'argent reversé aux collectivités territoriales manque de transparence quant à leur utilisation qui ne répondrait pas à la mission initiale d'entretien et d'amélioration des infrastructures routières.

Face à ces critiques persistantes, l'Etat a décidé de présenter en détail l'utilisation de ces recettes à travers un rapport officiel de 46 pages qui sera présenté aux assemblées parlementaires avant l'examen du Projet de loi des finances pour 2018.

On apprend ainsi que sur les 920,2 millions d'euros récoltés par les amendes des radars automatiques en 2016, 75 millions ont été affectés au désendettement de l'Etat. La Sécurité Routière précise ainsi que 91,8% des recettes (845,2 millions d'euros) ont bien servi à améliorer les conditions de sécurité routière.

Cette partie de redistribution est divisée entre l'agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), les collectivités territoriales et la Délégation à la sécurité routière (DSR). L'année dernière, les recettes se sont réparties de la manière suivante : 351,5 millions € pour l'AFITF, 254,7 millions pour les collectivités et 239 millions pour la DSR.

Le rapport détaille ainsi les travaux mis en oeuvre par l'AFITF, comme le bitumage du réseau routier, la sécurisation de tunnels ou encore la pose de panneaux de signalisation intelligents. Même constant pour la DSR qui assure l'entretien des systèmes automatiques de contrôle/sanction, les dispositifs de prévention et la gestion des permis à point. En revanche, si les allocations aux collectivités sont détaillées pour leur attribution, on ne sait toujours pas comment ces dernières utilisent les fonds qu'elles perçoivent et c'est justement sur ce point que planait déjà le doute.

De son côté, l'Etat maintient que la décision d'implantation des radars automatiques n'a aucun intérêt financier, rappelant que la politique de sécurité routière lui a couté 3,6 milliards d'euros en 2016 et que le coût des accidents corporels est estimé à 38,3 milliards.

La publication de ce rapport reste quoi qu'il arrive une étape indispensable vers plus de transparence.

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