Ambiance du Mag': le Repaire aux JNMM
Quand la caserne du CNFSR se transforme en temple de la moto
Les qualifs du MotoGP vécues avec les instructeurs de la piste découverte maniabilité
Alors on va commencer par casser un mythe : les journalistes ne se rendent pas tous en reportage à moto. Malheureusement, je suis encore obligé de prendre les transports en commun. Me voila donc parti, en solo, pour deux heures entre RER, Transilien et bus de ville, direction Avon. Coincé dans un train de banlieue bondé entre deux vacanciers qui semblaient avoir chaud, j'essayais de m'extirper de la situation en imaginant les motos que j'allais pouvoir croiser aux Journées Nationales de la Moto et des Motards. Descendant du train avec une certaine joie non dissimulée (et 10 kilos perdus en transpiration), je croisais des deux-roues, qui semblaient tous converger vers le même point : la caserne de gendarmerie de Avon, près de la splendide foret de Fontainebleau. Me pressant derrière eux (à pied, bien sûr), me voila arrivé devant une grande grille : celle du Centre National de Formation à la Sécurité Routière.
Sécurité oblige, me voila contraint d'ouvrir mon sac. Habitué des colis suspects dans les transports parisiens et pour éviter d'être considéré comme tel, je décline rapidement mon identité et le contenu de mon sac à la gendarmette en faction à l'entrée, qui me laisse entrer sans souci. Je dégaine alors mon appareil photo à la recherche de bons sujets à capturer pour le Repaire des Motards.
Après un premier entretien avec Romain Afflelou, de Cosmo connected, me voila parti prendre ma dose de motivation pour les dix prochaines années, dans une rencontre avec Thomas, un petit gars de 7 ans victime d'une infirmité motrice cérébrale, qui apprend à marcher avec beaucoup de courage. Parrainé par les JNMM, il rêve de courir sans aide et devenir un motocycliste de la gendarmerie, "comme papa".
Pas le temps de me reposer pour autant ! Me voila ensuite parti dans le musée du CNFSR pour vous faire découvrir les motos les plus délirantes de la gendarmerie, me greffant dans une visite avec d'autres visiteurs.
Dernière étape, direction le parcours découverte et maniabilité, dessiné par le commandant Cousi, le major Bernier et le major Provang, instructeurs à la caserne de Fontainebleau. Aiguillé par un gendarme, je me retrouve invité à passer derrière le bureau d'enregistrement des motards qui veulent se lancer sur la piste. Le commandant Cousi m'invite à prendre une chaise, juste derrière. J'attrape religieusement le casque modulable posé dessus, le pose délicatement au sol et m'installe entre le commandant et le major Provang. Me voila alors parti pour l'interview la plus improbable que j'aie jamais fait, mais également une des plus drôles.
Le commandant m'explique comment a été conçu le circuit, avec des explications très précises sur la moto et la trajectoires, tout en gardant un oeil sur son téléphone portable. Sur l'écran, la qualification du Grand Prix d'Assen de MotoGP bat son plein. Il commente d'ailleurs la séance en direct :
Ah ! Petrucci fait le meilleur temps pour l'instant, très rapide !
Il reprend ensuite ses explications, mais se replonge rapidement dans son écran de smartphone : Zarco vient de claquer la pôle position. Moi, j'étais en train d'écrire un truc sur le filet de gaz, mais j'ai dû attendre un peu pour avoir la suite. Avec beaucoup d'excitation, le commandant s'écrie alors, comme un enfant :
YES ! Zarco en pole les gars ! Quinze ans qu'on l'attendait ! Monsieur le journaliste, vous pouvez l'écrire dans votre papier ça ! Quinze ans !
Puis, reprenant son calme, il se repose sur sa chaise et termine tranquillement son explication sur l'importance de la motricité dans le passage du slalom. L'interview se termine rapidement après et, pour éviter de me faire tirer les oreilles, je range soigneusement la chaise, repose le casque comme je l'avais trouvé. En repartant, le commandant et ses hommes me lancent en plaisantant :
Eh ! Le Repaire des Motards c'est un bar non ? Non ? Ah dommage, ça ferait un nom d'enfer. Qui sait, tu ferais peut-être un bon gérant. Garde l'idée en tête et propose là à ton chef !
Alors David, on s'y met quand ?
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