Récupération de points : des stages sans impact
12,5 millions de point perdus en 2014 et 300 000 stagiaires en quête de récupération
Dans une de ses tribunes, Euro-Assurance affirme que les stages sont sans impact
En 2014, 12,5 millions de points ont été retiré du permis de conduire des conducteurs français. L'ensemble de ces points perdus ont poussé 300 000 usagers à effectuer un stage de récupération de points.
La législation autorise en effet les conducteurs à effectuer au maximum un stage par an. Ces stages, qui se déroulent sur deux jours, permettent de récupérer 4 points sur son permis de conduire. Ces stages sont facturés entre 135 et 280 € selon les centres.
Il y a quelques jours, le Délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, se prononçait pour un contrôle renforcé des stages de récupération de points et la mise en place de tests d'évaluation en fin de stage. Aujourd'hui, Euro-Assurance effectue dans une tribune les mêmes conclusions que le Délégué, tout en proposant des pistes d'amélioration.
Des stages sans impact
Si à l'origine, la mise en place des stages de récupération permettait de s'adresser directement aux usagers ayant commis des infractions, sur le terrain, les objectifs de ces stages sont finalement décrédibilisées. C'est en tout cas l'avis de Dimitri Proust, chargé de communication de l'assureur :
Le premier écueil de ces stages est constitué par les disparités tarifaires constatées entre les stages. Le prix varie entre 135 et 280 €. Cet écart de prix donne un sentiment désagréable de consumérisme nuisant à l'image de ces stages. Comment prendre au sérieux un dispositif dont on peut, d'une certaine manière, négocier le prix ? Deuxième frein, bon nombre d'établissements, pourtant habilités à mener ces stages, les abordent eux-mêmes avec légèreté : enseignement tronqué ou durée de stage réduite ne sont pas rares, de nombreux témoignages abondent dans ce sens. De quoi, malheureusement, conforter ce ressenti de stages bradés sans réelle efficacité en termes de prévention.
Le constat dressé par l'assureur va plus loin et insiste sur le manque de renouvellement des contenus de ces stages. Ainsi, l'usager qui est amené à faire plusieurs stages recevra toujours le même enseignement. Du coup, le stage est perçu comme une formalité, comme une contrainte, mais pas comme une source d'enseignement :
L'utilisateur peut donc racheter ses points pour se racheter une conduite, chaque année, sans que le précédent stage n'ait porté ses fruits pour autant. Avec l'absence totale de ciblage de ces stages, le bilan affiché est plus que mitigé.
Des stages à tarif unique
Afin de remédier à l'inefficacité des stages de récupération de points, la compagnie d'assurance propose des pistes d'améliorations un peu différentes de celles du test réclamé par Emmanuel Barbe.
Il faudrait par exemple adapter le contenu des stages au type d'infraction qui a entraîné la perte de points. Mais imposer un tarif unique serait aussi un bon moyen de redonner du crédit au dispositif. Mais il faudrait aussi repenser les enseignements dispensés pour éviter de passer à côté de la mission principale de ces stages qui est de corriger les comportements ayant entraînés la perte de points.
Euro-Assurance envisage également un volet pratique dispensé lors des stages de récupération, en travaillant par exemple avec des simulateurs de conduite. Une idée qui nécessite cependant des moyens de mise en pratique.
Reste à savoir si les professionnels agréés sont prêts à consentir des investissements pour améliorer l'efficacité des stages. L'objectif, lui, reste le même : inverser la courbe de la mortalité routière repartie à la hausse depuis deux ans. En mars dernier, la mortalité a augmenté de 14,2%.
Commentaires
C'est ce qui arrive quand on laisse l'industrie écrire les lois...
30-04-2016 15:47Salut,
30-04-2016 15:52Les stages c'était, dès leur mise en place, de l'arnaque. Cela donnait aux conducteurs l'occasion de récupérer quatre points, aux professionnels agrées de se mettre de l'argent dans les poches, à l'Etat de récupérer encore de l'argent sur le dos des automobilistes qu'il avait déjà ponctionné via les amendes.
Pas sûr que les pistes d'amélioration évoquées par l'une ou l'autre des entités intervenantes soient plus efficace que le dispositif actuel qui ne fait que prêcher la "bonne-parole-de-la-sécurité-routière".
V
Etienne
l' E-Barbe commence (ou continue plutôt) sérieusement a nous raser...
30-04-2016 19:38comment 3 pékins et 2 tondues de "insécurité routière" ont autant de pouvoirs á pourrir en toute impunité la vie des citoyens lambda?
quand je pense á nos voisins suisses et leurs referendums pour toute chose de la vie sociale...et nous qui acceptons en silence cette dictature des "pseudo-elites"!!
C'est ça le plus dingue quand on y pense. 04-05-2016 11:02
"des stages sans impact"...à 100 balles le point je peux te jurer que si y'a impact --> pour plein de gens c'est une ruine !
Et quand c'est obligatoire car prononcé par un juge comme cela a été mon cas, les mecs peuvent te raconter ce qu'ils veulent, ça donne ça:
04-05-2016 13:13
Je propose de punir immédiatement d'une amende forfaitaire de 135 Roros tout individu pris sur le fait à martyriser un violon en lui urinant dessus, attitude vexatoire autant que dégradante pour tout violon, quelle que soit sa classe sociale d'origine !
04-05-2016 15:47(il y aura une remise de peine à 129,50 Roros pour toute personne réussissant à lire la phrase ci-dessus d'un trait et sans respirer.)