Iron bikeuses : les femmes d'acier

Des femmes au circuit Carole

Aux Iron Bikers, il y a les bikers, mais aussi les bikeuses ! Rencontres pour cette 5e édition avec quatre d'entre elles qui ont fait le déplacement jusqu'à Carole. Motardespour la plupart et passionnées, elles nous parlent de ce loisir qu'elles affectionnent généralement depuis de longues années. La FFM était représentée à travers 5 de ses jolies pilotes, dont deux qui nous ont accordé un peu de leur temps pour transmettre leur amour de la moto et plus particulièrement de la customisation.

Obtenir un objet à l'image du propriétaire

Natalie 50 ans traîne derrière elle déjà 30 ans d'expérience en tant que motarde, dont 10 de la piste. Grâce à son mari mécanicien, elle a pu remonter entièrement sa propre Norton, avec laquelle elle a déjà roulé deux fois sur la piste.

C'est une anglaise mais je voulais qu'elle ressemble à une italienne, fine et élégante. Je l'ai faite rouge pour qu'elle soit spéciale et qu'elle me ressemble.

Cette préparation, qui lui a demandé entre 4000 à 5000 euros, a donné naissance à une moto-bijou qui lui ressemble et dont elle est fière. Elle aime aussi

cet événement différent des autres qui représente bien tout un univers, dans une ambiance conviviale et où l'on rencontre des gens. On est tous copains, c'est une histoire d'humains avant toute chose, c'est ça que l'on recherche en se rendant ici.

Elle ajoute avec un petit sourire en coin et d'un air moqueur, regretter un peu le côté frimeur de certains motards parisiens, qui se déplacent "plus pour se montrer que pour partager une même passion".

Une personnalisation tout en subtilité

Sandrine Dufils a 48 ans et son permis moto en poche depuis ses 19 ans. Après avoir fais 9 ans de compétition au grand prix moto des années 80, ainsi qu'une ouverture des 24 heures, elle retourne sur la piste, par plaisir cette fois, sans le stress de la course. Confiant qu'elle n'a pas le réflexe de véritablement personnaliser sa moto de a à z, elle révèle avoir toutefois fais quelques modifications sur sa 500 s1 achetée neuve en 1995, en changeant la selle, les phares, les clignotants et les rétros. Un travail d'une semaine à peine qu'elle décrit comme :

Une envie de transformation légère parce que c'est un plaisir d'y ajouter des accessoires et des détails qui font qu'elle sera à ton goût.

Recherchant un esprit mi café racer mi sportive, dans la lignée des motos de piste, elle l'a améliorée selon ses besoins minimalistes et ses envies, en commandant des pièces via internet. Elle ne cache pas le côté négatif de ce loisir, qui selon elle est le coût terriblement élevé des pièces détachées, tout particulièrement en France. Aimant l'événement grâce à son atmosphère, qui lui plait et qu'elle connait depuis 20 ans, elle déclare venir pour retrouver des amis, l'occasion de tous (et toutes surtout) se rassembler pour parler d'un même sujet. Axé sur la démonstration des différents modèles, l'événement est pourtant jugé parfois dangereux par cette challengeuse, qui soulève le soucis du cocktail de pilotes différents qu'il y a.

Entre ceux qui savent rouler et les autres qui savent moins bien manier leur création, des accidents peuvent malheureusement avoir lieu.

Pour faire le tour du circuit, elle a emprunté à un ami une 350 RDLC jaune et blanche, munie de son casque rouge et blanc portant son nom.

Un travail à deux de longue haleine

Gislaine 55 ans vient tous les ans depuis 4 ans avec son mari pour rouler sur le circuit. Avec une moto Yamaha qu'ils partagent pour faire le tour de la piste, achetée il y a 30 ans "retapée" et conservée dans l'état de son acquisition, ils entretiennent leur volonté de fabriquer un objet unique. Elle lance en riant :

Mon mari s'occupe de la partie assemblage de la mécanique et moi je profite du résultat final

Une passion qu'ils partagent et qui se révèle être un

travail de tous les jours, pour trouver des pièces de qualités sur des sites anglais et pour les bricoler

Cette responsable culturelle d'un club de handball affirme avec sincérité avoir beaucoup dépensé dans ce hobby coûteux et estime qu'il faut faire des choix si l'on veut se lancer dans la personnalisation de sa moto, car cela devient presque un luxe tant ça revient cher.

Une sortie accessible à tous

Aurélie 54 ans est venue pour accompagner son mari, motard et membre de la fédération des bikers de France ainsi que son petit fils, déjà attiré par le milieu. Loin de suivre le mouvement par obligation, cette jeune grand-mère prend plaisir à découvrir

des motos qu'on n'a pas l'habitude de voir, restées presque identiques voire en meilleur état qu'à l'origine, avec des lignes particulières qui change des traditionnelles motos de sport.

Utilisant le terme "patrimoine" elle appuie le travail extraordinaire de ces passionnés qui préservent et redonnent de la vie à ces objets anciens de collection.

Une belle édition, à nouveau sous le signe des femmes...