english

Les WERC côté paddock

Rencontre avec des pilotes de 7 à 77 ans

Week-end racing cup les 18 et 19 juillet au circuit Carole (93)

Ce week-end c'est la quatrième manche de la saison pour les Week-End Racing Cup GP Racer (WERC). Nous avons profité de l'escale de la compétition au circuit Carole pour aller à la rencontre de ceux qui viennent s'affronter dans les différentes catégories tout au long de l'année.

Le circuit Carole accueille la 4ème manche des WERC

Dès les premiers pas dans l'enceinte du circuit de Tremblay-en-France, on comprend que l'on est bien loin de l'univers des Grands Prix. Pas de Motor-home tout confort, d'hospitality climatisé ou d'interdiction d'accès. Les paddocks sont envahis de camionnettes, camping-car, barnums et autres tentes. Tout se fait sur place avec les moyens à disposition. Ici les pilotes déambulent librement au milieu de la foule, que ce soit en short / tong ou à moto en direction de la pré-grille. Venus de tous horizons, les pilotes ont des profils bien différents, les débutants côtoient les anciens, mais tous partagent une seule et même passion : la course moto.

Oui, de la passion il en faut forcément une bonne dose pour traverser la France de long en large chaque année avec la moto et tout l'équipement nécessaire. Il en faut pour braver les conditions climatiques parfois difficiles, pour dormir sur un simple matelas à même le bitume et avec des journées de pilotage, le tout après une semaine de boulot.

Chacun à ses propres techniques pour monter son stand

C'est donc pour en apprendre plus sur ces motards que nous avons parcouru les paddocks à leur rencontre. Au hasard de notre tour du circuit et de nos discussions, nous avons pu découvrir ces motards aux profils divers et variés, à l'image d'Yves, 42 ans, qui découvre cette année les joies de la compétition...

Yves Boulvert - KTM 390 Duke #33 - Duke Cup :

Je suis un débutant dans la course. C'est ma première saison en compétition et pour être honnête ce week-end ce sera ma troisième course. C'est par la presse spécialisée que j'ai découvert la coupe KTM. J'ai été séduit par la formule avec la moto et l'équipement. A l'année il faut compter un budget d'environ 10.000 € (ndlr : moto comprise). Pour ce qui est du transport, on se débrouille. On fait parti du team KDM avec Robin (Dupau) et Frédéric (Chartier). On se répartit le transport depuis Bordeaux. Il y en a un qui vient en train, l'autre avec les motos...

Sur la piste ça roule vite. Avant je faisais de l'Enduro mais c'est différent, tu roules à ton rythme. Là, il y a de gros écarts, notamment avec David (Bouvier, le leader de la cup). Quand il fait 1'13 au tour moi je suis à 1'24. Sur la piste ça reste assez détendu. Une fois que les premiers ont fait leurs chronos pendant les essais, ils viennent nous "tirer". Et dans les paddocks on se marre bien, j'ai rajeuni de 10 ans.

Yves, pilote de la 390 Duke Cup

Bonne humeur et sourires sont de sortie sous le soleil à Carole. Nicolas, à peine 20 ans, nous parle de ses débuts pour le moins réussis puisqu'il mène aujourd'hui le classement des sportives de 600 cm3...

Nicolas Escudier - Honda CBR600RR #67 - Promotion Cup 600 Dunlop :

C'est la deuxième année que je participe au WERC, mais c'est ma première saison complète. L'année dernière j'ai fait la course à Alès et j'ai gagné, du coup je me suis inscrit pour l'année. Cette compétition est bien pour débuter sur la piste notamment avec l'opportunité d'avoir une course de vitesse et une course longue. Pour l'instant je suis plus performant sur une course rapide que sur la durée, mais j'y travaille.

L'ambiance das paddocks est familiale. Tout le monde s'entend bien. En revanche, sur la piste ça trace ! Pour l'instant tout ce passe bien puisque je suis leader de la Promotion 600 et que derrière moi il y Rémi à 6 points (Briatte, pilote avec qui il partage le même stand). Mais comme c'est là ma première année, j'apprends les circuits au fur et à mesure. Pour l'instant c'est pas trop mal ici puisque j'étais troisième de la qualif 1.

Au début, on venait principalement pour le loisir. Comme on est en tête, on a prévu de revenir l'année prochaine mais en Promotion Cup 1000. Pouvoir faire de l'Endurance sur la #211 du team Motors Events ce serait incroyable. Ca reste un objectif, mais il faudra assurer en 1000.

Nicolas est actuellement leader de la Promotion Cup 1000

Pour beaucoup, les WERC se vivent en famille. Parents, cousins, frères et soeurs... les proches aussi mettent la main à la patte, ou dans le cambouis, pour aider et supporter les pilotes.

Gaétan Jardin - Kawasaki Z800 #9 - Roadster Cup :

C'est ma troisième saison au sein des WERC, mais j'ai fait beaucoup de stages de pilotage avant. J'ai commencé la moto à 2 ans, sur une PW à roulette, je savais à peine marcher. La compétition c'est venu plus tard, à partir de 18 ans.

Ce qui m'a plu ce sont les formats de courses proposés, surtout l'endurance. C'est pour ça que je suis venu et j'y reste pour l'ambiance. C'est bon enfant, on est avant tout là pour le loisir.

Je préfère l'endurance car je suis un peu comme un diesel, il faut que je prenne mon rythme. Je vise plus la régularité que la performance à tout prix. Actuellement je suis 6/7ème du classement scratch mais je suis 4ème du classement en 800 cm3. Evidemment, finir dans les trois premiers 800 reste un de mes objectifs.

Pour l'organisation, c'est mon père qui me suit avec la camionnette. On prépare tout le jeudi soir pour pouvoir arriver le vendredi aux essais libres. Le budget c'est quelque chose d'assez lourd à la longue, il faut bien tout prévoir. On démarche les sponsors nous-mêmes mais on reçoit également l'aide de la concession Moto Pulsion (Kawasaki Mulhouse) qui passe le mot lorsque les marques viennent présenter leurs produits.

Gaétan participe à sa 3ème saison aux WERC

Il arrive aussi que l'on fasse la route seul, comme Jean-Pascal qui se rend exceptionnellement en solitaire à Carole en raison de l'organisation d'une autre course ce week-end. Mais dans ces cas là, on peut toujours compter sur un voisin pour un petit coup de main si besoin est.

Jean-Pascal Giraud - MZ Skorpion #40- Challenge des Monos :

Ca fait maintenant six ans que je participe au Challenge des Monos. On est un peu à part car le Challenge c'est avant tout un club qui existe depuis 1998. Avant on courrait sur plusieurs événements, mais depuis deux ans on passe uniquement par les WERC.

Si je fais ça c'est surtout pour tourner sur piste, je ne regarde pas la place, je suis là pour remplir la grille de départ (rires). Ma moto doit être la plus lourde du plateau, elle doit faire dans les 160 kg. Avant il y en avait pas mal car il y avait une catégorie pour les Skorpion, mais maintenant c'est la dernière du Challenge.

La majorité des pilotes ont la cinquantaine mais on trouve également des jeunes, ça descend jusqu'à 17 ans. Pour beaucoup d'entre nous, le plaisir vient surtout de la préparation. Certains font tout le châssis eux-mêmes.

La MZ Skorpion de Jean-Pascal

On met la gomme

Mais que feraient les pilotes sans pneus ? Evidemment, la tâche serait un peu plus délicate. Nous sommes donc allés voir le stand Dunlop qui s'occupe de tout ce qui touche au montage et à la vente de pneumatiques sur le circuit. A chaque rendez-vous, le manufacturier britannique envoie trois de ses mécaniciens pour s'occuper du montage des pneus. Stéphane Duterne s'occupe pour sa part de la vente aux pilotes.

Chaque week-end, l'équipe Dunlop monte 200 pneus

Les Coupes de France Promosport se déroulant simultanément, l'équipe en place est différente de d'habitude. Dunlop a ainsi fait appel à trois de ses hommes qui officient habituellement en Championnat du Monde Moto2 et Moto3. Chaque week-end de course, cette équipe de quatre à cinq personnes assure ainsi le montage d'environ 200 pneumatiques. Des passionnés qui travaillent sans relâche malgré les disputes qui peuvent éclater lorsque la file d'attente s'allonge et que les pneus ne sortent pas dans l'ordre exact.

Quoi qu'il en soit, toutes les opérations de montage du pneu et d'équilibrage de la jante sont réalisées gratuitement, que le pilote ait acheté ses gommes sur place où qu'il soit venu avec. Un joli service inclus de la part du manufacturier.

Si l'ambiance est détendue sur les paddocks, on ne rigole pas côté piste

De façon générale, les WERC sont à l'image de la famille Mothré qui organise ces courses. L'ambiance familiale fait l'unanimité auprès des pilotes tout comme l'accessibilité des compétitions. Une recette qui marche et qui n'est pas près de s'arrêter.

Les WERC se tiennent tout le week-end sur le circuit Carole. Les courses se disputent jusque ce samedi à 19h00 et dimanche toute la journée. Voilà une bonne occasion pour une sortie moto ce week-end d'autant que le soleil est de la partie.

Plus d'infos sur les pilotes des WERC