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SuperEnduro : interview de Juha Salminen

L'ex-champion de retour aux côtés d'Husqvarna et des organisateurs

SuperEnduro : interview de Juha Salminen - crédit photo : HusqvarnaQuelques jours avant le Grand Prix de Finlande, le «Greatest of all time» de l’Enduro Juha Salminen (SF) a répondu à quelques questions et revenu sur ses nouveaux rôles en dehors des pistes. Le nouveau brand manager d’Husqvarna Nordic conseille les organisateurs à dans le montage de la piste ce weekend…

Bonjour Juha. Pour commencer, parlons de votre nouvelle vie…

Juha Salminen :

Je me sens vraiment très bien ! J’adore cette nouvelle situation. Ma carrière de pilote est désormais bien loin derrière moi ! J’ai vraiment apprécié ce que j’ai accompli, mais je pense que j’avais fait mon temps en Enduro ; et je ne ressens pas particulièrement de manque par rapport à la compétition…

Mais, vous avez totalement arrêté de rouler ?

Bien sûr que non ! Je roule parfois à l’occasion … Peut-être une ou deux fois par mois, cela dépend si nous avons des présentations à faire ou différents événements presse où je dois enfourcher la moto. Mais je ne roule clairement plus tous les jours ou toutes les semaines comme je devais le faire lorsque je participais en Championnat du Monde !

Vous n’avez visiblement aucun regret sur votre passé, vous êtes donc devenu un véritable business man…

Ecoutez… Je ne sais pas si je suis réellement devenu un Business Man, mais cela y ressemble ! En vérité, je dirais oui et non ! Tout ce business ressemble beaucoup à ma carrière passée. Vous savez, quand vous roulez, vous essayez de gagner et d’avoir du succès. Et dans mon nouveau travail, je vends des motos et je démarche les vendeurs donc quand je vends une moto, c’est un succès. C’est une vie différente, mais finalement avec le même but !

Parlons un peu de SuperEnduro. Quelle est votre expérience dans la discipline ?

Mon expérience ? J’en ai fait beaucoup lorsqu’ils ont commencé à organiser le SuperEnduro à Barcelone. Je faisais cela avant de partir aux US pour rouler en GNCC. Mais lorsque je suis rentré au pays, l’Enduro Indoor avait beaucoup changé et il fallait être à 100% concentré dessus. Ce n’était plus possible d’alterner l’Enduro, le SuperEnduro et d’autres courses. Donc, dans mon cas, j’ai préféré me consacrer à 100% à l’EWC plutôt que dans le SuperEnduro…

Le champion finlandais lors du SuperEnduro de Barcelone 2011

… Vous pensez donc qu’il est difficile de faire et l’EWC et le SEWC ?

Oui, car vous avez besoin d’un entrainement spécifique pour chacune de ces disciplines. Et honnêtement, en Finlande, nous n’avons pas la chance, en raison du climat, pour s’entrainer correctement en SuperEnduro. Vous savez, quand c’est la saison de SuperEnduro, nous avons un demi-mètre de neige en Finlande donc nous n’avons aucune possibilité de nous entrainer. Vous pouvez aller le faire en Espagne ou dans des pays chauds, mais je préférais clairement mettre toute ma concentration sur l’EWC. Bien sûr, lorsque j’étais jeune je pouvais enchaîner les disciplines : SuperEnduro, Motocross et aussi Enduro. Lorsque l’on est jeune, on peut tout faire, mais lorsque l’on vieillit, il est mieux de se concentrer sur une seule discipline !

Quelles sont vos fonctions exactes lors de ce Grand Prix de Finlande ?

Je sponsorise l’événement avec Husqvarna et je file un coup de main aux organisateurs. Je testerai la piste. Lorsque la piste sera prête, je la testerai. Ensuite, nous verrons les changements qu’il y a à faire. Après, durant la semaine, je ne peux pas vraiment les aider, j’ai mon propre travail !

Que pensez-vous du tracé prévisionnel de la piste ?

Il n’y aura pas de piscine à cause du peu de temps que les organisateurs ont pour démonter la piste. Après, seulement sur le papier, il difficile de dire comment sera la piste. Mais ensuite lorsque vous êtes sur place, que vous pouvez rouler et voir les obstacles, vous savez de suite ce qui est bon et pas bon. Mais je pense qu’il y aura beaucoup de trajectoires différentes et que nous verrons de beaux dépassements !

SuperEnduro : interview de Juha Salminen

Parlons des pilotes finlandais. Le pays rencontre quelques difficultés de renouvellement en ce moment. Auparavant nous avions de nombreux pilotes finlandais et désormais il n’y en a presque plus au top hormis Seistola et Remes…

Je ne sais vraiment pas pourquoi ! Et personne n’a de réponse ! Nous avons beaucoup de pilotes, mais le niveau local comparé à celui du Championnat du Monde est assez faible. Ce n’est pas un problème d’argent ou de motivation. C’est un problème de génération. Avant, tout était clair, vous saviez pourquoi vous étiez 24/24 sur la moto à vous entrainer. De nos jours, les jeunes pilotes ne s’entrainent plus assez et ils n’ont pas le talent nécessaire pour se battre pour les premières places en Championnat du Monde. En Enduro, vous ne pouvez pas être bons seulement en Motocross ou en Trial, il faut être bon partout. Regardez en France ! Vous avez de nombreux pilotes de cross en Enduro, mais seulement quelques-uns sont Champions. Bien sûr vous avez Antoine (Meo), Pela (Renet) ou aussi Johnny (Aubert), mais vous avez aussi de nombreux anciens pilotes de motocross qui roulent et ne gagnent pas. Pour le moment, vous avez une génération qui peut gagner. En Finlande, nous avions ce type de génération… mais plus maintenant !

Si vous étiez le patron de l’Enduro à la FIM, que changeriez-vous sur l’EWC ?

Tout d’abord, il est difficile d’avoir un modèle bien clair ! Je pense qu’il serait mieux de faire un concept plus flexible et ensuite regarder ce qui marche ou non. Vous savez, si vous ne tentez rien, vous ne pouvez pas savoir comment cela marcherait. J’aimerai voir plus de flexibilité dans le format et ensuite choisir lequel est le meilleur… Je pense que nous devons avoir des Enduros traditionnels avec des spéciales très longues mais où il est difficile de se rendre pour les spectateurs et aussi organiser un autre Enduro très proche du public et totalement différent des Enduros traditionnels. Un peu comme un Sprint Enduro… Il serait peut-être bien d’avoir cette sorte de compromis. D’un côté, peu de spectateurs, mais des spéciales parfaites et de l’autre, perdre un peu le contrôle des spéciales, mais avec énormément de spectateurs…

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