L'homologation des casques moto pas assez sûre

L'IMFS et la Fondation MAIF exigent de durcir les normes européennes

Des crash tests trop éloigné des cas réels

Malgré des lois toujours plus sévères, des contrôles toujours plus réguliers et des campagnes de préventions omniprésentes, le constat sur l'accidentalité des deux-roues reste trop élevé et les chiffres démontrent que les motards sont particulièrement exposés aux risques. En 2013, selon l'ONISR, les tués à moto représentaient 631 personnes, soit 19% des accidents. Il est vrai qu'en comparant l'évolution de la mortalité au cours des années, le constat est plutôt à la baisse, mais en mettant ces chiffres en rapport avec la mortalité globale, la part qu'occupe la moto est en hausse. Cela signifie qu'en dépit d'une baisse globale de la mortalité, le nombre de tués à moto ne diminue pas aussi vite que les autres catégories d'usagers.

Cette observation a poussé les chercheurs de l'Institut de mécanique des fluides et des solides (IMFS) et la Fondation MAIF à accuser les normes européennes de ne pas être assez exigeantes en termes de sécurité. L'IMFS base ses recherches sur les propriétés mécaniques d'un crâne, sa résistance et les déformations qu'il subit lors d'un choc. Leur expertise leur permet d'avancer que si la plupart des casques sur le marché répondent aux normes, ceux-ci ne protègent pas suffisamment le motocycliste. Le pilote prend alors le risque de subir des blessures traumatiques irréversibles telles que les fractures, les hématomes au cerveau ou des lésions neurologiques.

Ainsi, pour accorder une homologation à un casque, le produit subit une série de tests, évaluant la probabilité d'être blessé, à quelle force d'impact et si la blessure infligée est minime ou importante. Mais l'IMFS conteste l'efficacité de ces crashs tests. Affirmant que les chocs frontaux et latéraux sont évalués de la même manière, les chercheurs assurent qu'un impact de côté n'a pas les mêmes conséquences qu'un impact subit de face. Provoquant 80 à 100 % de risques de lésions neurologiques, le choc latéral est bien plus dangereux. De plus, la variation des trajectoires d'impact ne permet pas aux tests de récréer une situation identique à un cas réel, car la collision n'est pas toujours rectiligne. Les rotations du crâne se heurtant à des obstacles a d'ailleurs parfois pour effet de cisailler les neurones.

Pour remédier à ce manque de données, l'IMFS a créé un outil de simulation, permettant de déterminer les véritables conséquences d'un impact sur la zone crânienne. Grâce à leurs connaissances en biomécanique, les ingénieurs de l'institut ont pu créer un casque allant au-delà de ce que prévoient les critères d'homologation. Le Biocasq a donc la capacité d'augmenter de 10 à 20% les capacités de protection des casques actuellement sur le marché.

En attendant d'obtenir un changement des normes et dans un souci de protection du consommateur, l'institut constate que le niveau d'homologation n'est pas indiqué et que l'acheteur ne dispose pas toujours des connaissances nécessaires pour différencier ces mêmes niveaux.

En attendant, il reste Sharp...

Plus d'infos sur les normes plus sûres des casques moto

• Source : www.leparisien.fr
• Toutes les actualités sécurité routière