La réforme du Permis B : pas de solution aux problèmes des auto-écoles
Un délai d'attente de 4 mois en moyenne et un coût trop élevé
L'Union de la profession de l'enseignement de la conduite et de la sécurité routière fait des propositions
Depuis la publication du rapport proposant des solutions pour réduire le délai d'attente des passages au Permis de conduire, le manque de moyens à disposition des enseignants et inspecteurs paraît bien plus flagrant et fait réagir L'Union de la profession de l'enseignement de la conduite et de la sécurité routière.
Souhaitant diminuer à la fois les délais d'attente pour passer l'examen et son coût, considérés comme déraisonnables, les auto-écoles sont lassées d'être accusées de ces problèmes de temps et de prix.
Le délai d'attente moyen pour repasser son permis B en cas d'échec est d'environ 4 mois, soit le double du délai d'un mois et demi affiché par les autres pays d'Europe. L'attente engendre des dépenses supplémentaires pour les candidats ayant tendance à dépenser davantage entre deux passages afin de ne pas perdre la main. Le surcoût subit en cas d'échec s'élève à 500 euros selon les enseignants de la conduite.
L'Union accuse donc la réforme du Permis de conduire de ne pas apporter de solutions. Le changement apporté au Permis serait d'autoriser la conduite accompagnée dès 15 ans pour passer l'examen pratique dès 17 ans et demi. Le jeune passerait par «une période probatoire» avec une formation avant l'attribution du permis.
Le Président de l'association École de conduite française, Bruno Garancher, reconnaissant toutefois une innovation en terme de sécurité routière, dénonce le fait que plusieurs jeunes ayant besoin du Permis B pour travailler devront encore patienter longtemps avant de pouvoir le passer. Le schéma est le même dans le cas des professionnels bloqués par l'obtention tardive des permis poids lourd. De son côté, l'Union de la profession de l'enseignement de la conduite déclare que la mauvaise gestion des effectifs entraînerait des inégalités territoriales dans les départements en manque de personnel.
Selon la Délégation à la sécurité et à la circulation routières, seuls 923 inspecteurs sur 1 289 feraient passer des examens. L'agenda de l'Etat serait mal organisé car seulement 43% du temps des inspecteurs serait consacré aux seuls examens du Permis B. Le reste de ce temps serait occupé par des missions administratives ou de contrôle.
Les auto-écoles demandent donc l'augmentation du nombre d'inspecteurs ou la réorganisation de leurs missions afin d'accélérer le processus et réduire les coûts. De la même manière, les auto-écoles proposent de régler la problématique des inégalités par rapport aux régions avec une gestion centralisée du dispositif.
Dans le cas où les propositions ne sont pas examinées, les enseignants de la conduite lanceront une opération de communication sur toute la France pour protester ou entameront une procédure judiciaire contre l'Etat.
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