Enduro Alex Salvini : je ne crains personne
Le plus est plus déterminé que jamais pour le GP d'Espagne
Du 10 au 12 mai à Puerto Lumbreras
Le pilote E2 Alex Salvini s'est confié en interview sur ses impressions concernant ses performances durant cette saison. Avec trois victoires sur quatre depuis le début de la compétition, la révélation de l'enduro mondial semble invincible.
Pourtant, le pilote a mis les pieds dans une catégorie ultra compétitive. Face à des pilotes au palmarès exceptionnel comme Aubert, Knight, Renet ou Cervantes. L'année dernière, il avait fini à la septième place du Championnat du Monde FIM d'Enduro en E2. Pourtant, d'après son palmarès, le pilote a surtout excellé dans les compétitions nationales avec le Championnat d'Italie Junior 125cc qu'il a remporté en 2002.
Pour les italiens, un nouveau champion est arrivé et les fans peuvent continuer de rêver comme aux plus beaux jours de l'enduro italien. Avant l'épreuve d'Espagne qui se déroulera du 10 au 12 mai, Salvini a répondu aux questions du Repaire des Motards :
Interview du pilote E2 Alex Salvini
Alex Salvini, vous êtes bien connu en Italie mais présentez-vous un peu plus à tous les fervents d’Enduro de la planète qui ont vibré à vos récents exploits…
Alex Salvini : « Tout d’abord bonjour, mon nom est Alex… et non Alexandre comme ils ont pris l’habitude de m’appeler en Amérique du Sud. J’ai 27 ans et je vis dans la vallée de Bologne au Nord de l’Italie ! J’ai été pilote de Motocross mais j’ai aussi participé aux ISDE en 2007, 2009 et 2010. En 2011, j’ai décidé de me consacrer à 100% à l’Enduro et je suis très satisfait de cette décision qui ne fut pas si facile à prendre à l’époque… »
Félicitations en tout cas pour votre brillant début de saison! Trois victoires et une troisième place… Difficile d’espérer mieux dans cette très relevée catégorie E2?
Alex Salvini : « Merci beaucoup ! Oui, nous avons réalisé bien plus que ce que nous avions prévu. J’étais plutôt confiant en mes capacités mais on ne connait jamais à l’avance la vitesse des autres pilotes et spécialement celle de champions comme Renet, Cervantes, Knight. »
Vous avez totalement survolé les débats sur cette tournée Sud-Américaine. Où pensez-vous avoir fait la différence ?
Alex Salvini : « Le premier jour au Chili j’ai fait de nombreuses erreurs, mais les journées suivantes j’ai vraiment donné le maximum et plutôt très bien roulé. J’étais très rapide sur tous les types de spéciales et je pense sincèrement que la constance des performances a fait la différence et fera encore la différence pour la suite du Championnat ! »
Vous semblez ne faire aucun complexe face à des pilotes huppés comme Aubert, Knight, Renet, Cervantes…
Alex Salvini : « Effectivement. Même si je respecte énormément ces pilotes qui sont de grands Champions et des personnes exceptionnelles, durant la course je ne me soucie pas de qui ils sont ni quels sont leurs noms et palmarès. Je ne les crains pas du tout et j’essaye simplement de donner le meilleur de moi-même, quel que soit l’adversaire. »
Comment expliquez-vous un départ aussi tonitruant ?
Alex Salvini : « Je me sens vraiment bien. L’an passé, j’ai été contrarié par de nombreuses blessures au genou et au dos ! En Décembre, je me suis fait opérer du genou et après cela, j’ai été à nouveau capable de reprendre un entrainement intensif et exigeant… Nous avons aussi effectué un excellent travail technique avec le team pour rendre mon HM Honda parfaite afin qu’elle soit en phase avec mon style de pilotage. En plus, c’est très excitant de voir l’engouement des fans ! »
Avez-vous changé quelque chose dans votre préparation physique ?
Alex Salvini : « Non je n’ai rien changé de spécial. Comme je l’ai dit auparavant, j’ai fait soigner mon genou et après cela je me suis entrainé très dur, en particulier avec de nombreuses séances en salle de musculation mais aussi avec la moto. »
Avec ces trois victoires, vous reprenez le flambeau de l’Enduro Italien et suscitez un grand espoir auprès des Tifosi, n’est-ce pas trop dur à porter ?
Alex Salvini : « Oui c’est vrai ! Quand je suis rentré d’Amérique du Sud, j’ai perçu soudainement beaucoup plus d’intérêt venant des médias et des fans ; mais honnêtement, je ne ressens pas plus de pression même si je trouve cela bien et même très excitant. Même durant les deux premières courses du Championnat d’Italie, j’ai ressenti cette ferveur car le public était vraiment à fond derrière moi. »
Généralement, il faut un certain temps d’adaptation à un pilote lorsqu’il change de team et de moto … cela ne semble pas être votre cas sur la HM Honda…
Alex Salvini : « Cela ne semble pas être le cas, mais pourtant les débuts n’ont pas été évidents ! Je suis monté pour la première fois sur mon HM Honda début Janvier après mon opération du genou. Les premiers journées de test n’ont pas été faciles car, même si la moto était excellente, elle était totalement différente de la TE 310 d’Husqvarna à laquelle j’étais habitué auparavant et comme en plus je n’étais pas à 100% physiquement… Avec mon team, nous avons énormément travaillé sur les réglages de ma moto et après quelques semaines, je me suis senti de mieux en mieux au guidon de la HM. »
Pourquoi avoir choisi de quitter le team CH Racing qui pourtant vous avez fait venir en Enduro pour rejoindre Jolly Racing ?
Alex Salvini : « J’ai décidé de quitter le team CH Racing pour Jolly Racing car je voulais rouler sur une 450cc et Husqvarna n’avait pas de 450 compétitive à me proposer pour participer au Championnat ! Le team Jolly Racing m’avait déjà montré de l’intérêt durant ma première saison (2011) mais, à l’époque j’avais préféré rester avec Husqvarna pour 2012. Puis, à mi-saison l’an passé, ils m’ont recontacté. Nous avons longtemps discuté avant que je me décide de rejoindre HM ! »
Si je vous dis Fabrizio Azzalin ou Franco Mayr ?
Alex Salvini : « Fabu est une personne excellente, parfois un peu « fou » mais très passionné et déterminé dans son travail. Nous sommes restés de très bons amis et les deux années que j’ai passé avec son team ont été exceptionnelles et pour cela, je veux vraiment leur dire un grand merci ! Concernant Franco Mayr, je n’ai pas encore passé beaucoup de temps avec lui, mais je peux dire qu’il est lui aussi à 100% dans la course ; il veut ce que veut son pilote et il met tout en œuvre pour aider ses pilotes à obtenir de bons résultats. »
Aucun regret d’avoir quitté le Motocross après 2 saisons passées sur le Championnat du Monde Maxxis FIM d’Enduro ?
Alex Salvini : « Le seul regret que j’ai c’est de n’avoir pas pu remporter le titre de Champion du Monde MX3 en 2009/10 ! Pour le reste… Aucun regret ! Je me sens très bien en Enduro et je prends vraiment beaucoup de plaisir quand je roule dans les chemins ! »
Ou pensez-vous devoir encore progresser afin de devenir un pilote complet ?
Alex Salvini : « Il y a toujours quelque chose à apprendre et à améliorer ! Je travaillerais toujours tous les différents aspects techniques de la discipline et je ne me spécifierais jamais sur une seule chose. »
Avec ce début de saison « canon », l’objectif titre devient une réalité… Ressentez-vous déjà un peu de pression ?
Alex Salvini : « Pour l’instant, aucune pression ! Comprenez, il est trop tôt encore pour penser au titre, nous avons seulement fait 2 Grand Prix sur les 7 prévus cette année et tout peut encore arriver. Je veux seulement prendre du plaisir lorsque je roule et tenter de rester à 100% concentré sur mon travail. Tout simplement ! »
Vous allez retrouver vos quatre grands rivaux en Espagne d’ici peu. L’effet de surprise ne jouera plus et vous serez très attendu. Cela changera-t-il quelque chose à votre approche de la course ?
Alex Salvini : « Oui, en effet dans peu de temps il y aura le Grand Prix d’Espagne. Cervantes sera assurément ultra déterminé sur ses terres, mais les autres seront aussi très forts ; tous ces gars ont déjà été Champions du Monde. Je veux juste essayer de faire de mon mieux pour les battre et par la suite, nous verrons bien ce qu’il adviendra…! »
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