La Tortue 2005
La concentre du Repaire des Motards - 5-8 mai 2005
Le compte-rendu de la Tortue 2004 se terminait sur ces mots : Rendez-vous pour la Tortue 2005, plus qu'une promesse, une certitude de bonheur. Force est de constater que cette prédiction s'est révélée exacte !
D'où cette formule magique :
Virolos + organisation au top + bonne ambiance = motard(e)s heureux.
Pour bon nombre d'entre nous, la Tortue 2005 a démarré sous des cieux peu cléments. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, tous arrivent un peu douchés (mentalement et physiquement) avec une seule question en tête : fera-t-il beau demain vendredi ? Les averses se succèdent, entrecoupées d'éclaircies qui font fumer le bitume.
A partir de midi, les participants commencent à arriver et Hélène, fidèle au poste, accueille les isolés et les groupes pour un pointage en règle et la répartition dans les chambres. Dans le garage, les plus prévoyants commencent déjà à graisser les chaînes.
Au bar, sur les marches devant le Belvédère ou autour des motos, on fait connaissance (ah tiens ? c'est toi ?). Certains évoquent la Tortue 2004. Le RMS et les Normands grossissent rapidement les rangs : nous serons déjà une centaine le soir venu, et le garage est plein à craquer : une vraie concession éphémère où la Bandit 6 « stock » côtoie sans complexes la R1 préparée.
20 heures. C'est l'estomac dans les talons que nous nous attablons.
Premier briefing de Blanco, qui fixe d'emblée les règles du jeu : l'objectif est de rester sur ses roues.
Pour simplifier l'encadrement, il demande une dizaine de volontaires pour emmener les différents groupes pour les balades de demain. Une décision qui s'avérera judicieuse et payante sur l'ensemble du séjour, en facilitant la coordination.
Road-books en mains, les groupes se forment. Pendant quelques minutes, un relatif silence tombe sur la salle à manger : nous étudions tous nos parcours. Certains s'étonnent des faibles kilométrages (entre 180 et 240 km) pour toute la journée de demain. Mais moi je sens qu'entre les arrêts et les routes, tenir 50 km/h de moyenne relèverait de l'exploit.
Cinq « boucles » sont au programme, prises chacunes dans un sens opposé, permettant de rouler par petits groupes : un point important pour la sécurité passive. Sur chaque road book, l'emplacement des stations-services est indiqué ainsi que les points banques, etc...
22 heures. Les plus vannés (ou les plus prévoyants) se dirigent déjà vers les chambres, constituées pour moitié de petits appartements accueillant 6 personnes et de chambres de 4. Les premiers ronfleurs sont déjà à l'ouvrage pendant que les plus motivés terminent la soirée au bar.
A la recherche des 17 lignes droites
Si certains ont poussés des hauts cris la veille au soir en apprenant qu'on décollerait le lendemain vers 8h30-9h, la perspective d'une journée à moto a motivé tout le monde. Réveillé spontanément vers 6h30, je ronge mon frein en attendant l'ouverture de la salle à manger en étudiant le parcours.
Dès le petit déjeuner, on sent la tension monter : à peine quelques nuages dans le ciel. Mais s'il fait chaud derrière les baies vitrées, un petit vent frais fait regretter à certains de ne pas avoir cru bon d'emmener gants d'hiver et gros pulls.
Rendez-vous à Laguiole.
Par petits groupes de 8 à 15 motos, nous quittons le Belvédère. Rendez-vous à la pompe pour bon nombre d'entre nous. C'est là qu'on voit tout le travail de reconnaissance effectué au cous des semaines précédentes : les routes choisies sont très praticables par à peu près tous types de machines. Et ce n'est pas un mince exploit : la région regorge de départementales où croiser une voiture est une manoeuvre délicate à aborder seulement au ralenti. Bref, ça tournicote de partout ! Mais mêmes les possesseurs de sportives sont à l'aise dans ces zigouigouis.
A Laguiole, nous sommes dûment chapitrés par l'un des fabricants des célèbres couteaux sur les imitations « Carrefour » qui ne valent même pas les honneurs du vide-ordure. Pendant une petite demie-heure, il nous explique la genèse de ce couteau quasiment tricentenaire, les étapes de sa fabrication. Dans cette fabrique, une quinzaine d'ouvriers fabriquent à la main environ 50.000 ustensiles de cuisine divers par an.
Une fois la visite terminée, les groupes se dispersent à nouveau et reprennent la route. Les plus courageux (ou les moins attentifs aux road books) allongeront un peu leur périple à travers la région.
Et c'est le cérémonial de l'arrivée des groupes, guettés depuis la terrasse du bar, où s'échangent quolibets et remarques à chaud, visière à peine relevée (put.., c'est génial ! la vache ! comment je l'ai pou-rri !). Au bar, chacun y va de son anecdote et mime ses « exploits ». Seule ombre au tableau pour les SV : une crevaison, une chute à l'arrêt et le tout droit d'un SV 1000 (heureusement sans bobos) sur une erreur de trajectoire... rappellant aux plus optimistes que la sanction guette toujours.
C'est à nouveau affamés que nous nous attablons. Nouveau speech de Blanco, qui a bien du mal à se faire entendre au milieu des cris et des applaudissements.
A tour de rôle, la RMS et les Normands, chacun à un bout de la salle, s'interpellent et « chantent ». Vers le milieu du repas, Blanco arrive à joindre David, dont le portable a dû avoir bien du mal à se remettre du niveau de décibels émis par 150 motards enthousiastes. A la fin du repas, les têtes de groupes se réunissent pour planifier la journée de samedi, assez chargée, entre la visite des caves de Roquefort, un déjeuner à Millau et les points pitoresques à ne pas manquer.
C'est fort et çà rocke !
Le lendemain matin, nous sommes une petite trentaine à patienter dans l'escalier devant la salle à manger : nous devons partir assez tôt pour être à Roquefort vers 11 heures 30 pour la moitié des groupes, et vers 13 heures au resto pour l'autre moitié. Dès huit heures, les premiers moteurs tournent et les groupes s'élancent.
Certains filent par l'autoroute, d'autres par les départementales. L'emploi du temps est serré : il ne va pas falloir lambiner en route. Arrivés à Millau, nous plongeons tous dans notre premier embouteillage depuis 48 heures. Les Parisiens pourront y faire étalage de leur maîtrise du dépassement « vélo-rameur ». C'est entre Millau et Roquefort que nous rencontrons notre première boîte à image : personne n'a vu de flash, mais un doute persiste. Prenait-il par l'avant ou par l'arrière ? Avec ou sans flash ? Cet incident sera bien vite oublié, remplacé par le souvenir d'une montée vers Roquefort absolument sublime, entre courbes superbes et revêtement façon billard.
Les derniers groupes arriveront juste à temps pour descendre dans l'un des royaumes du fromage.
Pour notre groupe, arrivé parmi les derniers à Roquefort, le retour à Millau se fera à rythme « presque soutenu » pour ne pas arriver trop tard au restaurant du midi où nous devons déjeuner. C'est l'un des rares restaurants de Millau à pouvoir accueillir en même temps 150 motards affamés. Hélène joue une nouvelle fois les réceptionnistes et pointe tout son petit monde à l'entrée. Arrivée très tôt au restaurant, elle devra néanmoins attendre les derniers arrivés pour pouvoir enfin manger un morceau (pensée émue).
L'après-midi, les groupes se croisent à nouveau, les uns visitant les caves de Roquefort et les autres revenant au Belvédère par le chemin des écoliers. Rentré assez tôt à Neuvéglise, j'assiste une fois de plus au retour des groupes. La population du bar commence à s'accroître petit à petit, et les derniers groupes seront accueillis comme il se doit. A suivre les récits des uns et des autres, la route du retour fut très animée. Mais aucune casse à déplorer : quelques chaleurs tout au plus... refroidies rapidement dans la piscine du lieu de villégaiture.
Dans la salle à manger, les musiciens ont fini de monter leur matériel, et le personnel du Belvédère a dégagé au centre de la salle un grand espace où trône un réchaud : ce soir, c'est aligot.
Après 250 à 300 kilomètres de route, nous avons tous l'estomac dans les talons. Le RMS et les Normands reprennent leurs chants, avec néanmoins un décalage d'un octave vers le bas à cause des cordes vocales fatiguées. Au centre de la salle, on prépare l'aligot. Dans une énorme casserole en aluminium, pommes de terre et fromage sont mélangés, avant d'être énergiquement battues. Les cuisinières en appellent donc aux « grand costauds » du Repaire pour bien tout mélanger, sous les encouragements de tous. La cuisine en famille, ya que ça de vrai !
En fin de repas, ultime coup de téléphone à David, copieusement ovationné tout comme Blanco, Hélène, et toute l'équipe du Belvédère. Le plancher tremble et les baies vitrées vibrent : 150 motards enthousiastes, ça se remarque. Il y a fort à parier qu'aucun groupe hébergé au Belvédère n'a jamais fait autant de bruit sous l'oeil bienveillant de ses (nouveaux et anciens) propriétaires.
Le groupe de rock invité pour clôturer dignement la Tortue 2005 plaque ses premiers accords de guitare, et les couples prennent possession de la piste de danse.
Quand certains prennent le chemin de leur chambre en prévision de la route du lendemain, certains achèvent au bar une soirée animée, et d'autres bricolent dans le garage.
Le lendemain matin, c'est un concours de petits yeux et de voix enrouées. Certains font déjà chauffer leur moteur quand d'autres dorment encore : les plus courageux (ou ceux qui ont le plus de route à faire) sont en route dès 7 heures du matin. Les départs s'échelonneront tout au long de la matinée, rendant au Belvédère son calme habituel. Comme de juste, c'est Blanco qui éteindra les lumières derrière nous.
Après avoir sillonné le Cantal pendant trois jours (trop vite passés), les participants de la Tortue 2005 pourront vous le dire : la route des 17 lignes droites n'est pas située dans la région.
Où la chercherons-nous l'année prochaine ?
Un récit signé KPOK
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