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Histoire de motarde

Le Vigeant avec les 2 GPZ

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

J'avais déjà le début : Sur la ligne de départ, 2 ZZR, 1 CB500 qui roule très très peu, belle-fille en CB bridée et fiston avec son tank de CX400 pour une grande belle balade.

Ben, réveil, il pleut encore, trop dangereux, balade annulée. Tant pis, je vais quand même faire un tour au Vigeant par un beau dimanche d'octobre et les couleurs d'arrière-saison avec ZZR. Les p'tits jeunes en GPZ -dont celui moniteur AFDM- m'avaient appelée pour me demander si je roulais
- Ben, bien sûr, comme d'hab !
- On roule ensemble ?
Ca, j'aime bien quand ils me le proposent, les p'tits jeunes ! D'abord, ca rajeunit, ensuite je n'ose pas m'imposer, cela fait donc toujours plaisir d'être demandée et ils roulent hyper bien, donc encore petit stage garanti. Les mauvaises langues diront qu'avec tous ceux qui passent leur temps à tout m'expliquer, je devrais être une pro, ben, non, il faut du temps. Voir ne suffit pas. Je ne suis quand même pas trop trop à l'aise avec eux. Ils m'en mettent plein la vue dès les premiers 100 m, l'un avec sa position exemplaire mais il en est au stade où il "réapprend" tous les gestes pour parfaire encore sa technique, l'autre, je ne sais pas pourquoi, m'a presque toujours été électrisée. Les deux ensemble, c'est bien sûr toujours la guéguerre des angles, de celui qui passera le mieux et le plus à l'aise ou au contraire celui qui sera allé le plus loin dans ce qu'il sait faire et les pauses sont nourries de commentaires bourrés d'onomatopées et de fous rires sur les kilomètres parcourus. Sacrée ambiance, mébon, j'ai toujours ma petite voix qui me dit "à ton rythme".

Départ pas trop tôt, nous voilà partis vers l'Aigoual, moi en phase de pleine puissance totale de mon ZZR, en deuxième quand même car je suis la benjamine.

Vers Ganges. Bien à l'aise, rond-point, j'angle sérieux -sissi-, ZZR m'obéit au doigt et à l'oeil, parfaite communion. Belle route que j'ai découverte à moto après l'avoir faite en voiture : jamais enfermée derrière le pare-brise, je n'avais vu ces monts, ces vues quand les montagnes se découpent au fond après la montée du "col". Là, je les découvre à chaque fois comme si c'était la première. Bon, ne pouffez pas de rire, 300 et quelques mètres, le col, mais gage d'une belle montée en douces courbes et vue plongeante. Maaah ! Facile, elle roule bien. Mouais, pourrait aller plus vite devant, là, j'tiens bien moi aujourd'hui. Arfff ! Il a pas compris que j'ai changé de moto et que je roule bien ! Il me fait signe de passer. Là, je ne crains pas l'inspection pour les trajectoires ou autres, c'est LE jour parfait et LA route parfaite où ZZR s'en donne à coeur joie. J'augmente un peu le rythme, me régale de ces courbes, double les voitures facile avec ma belle routière : la route est large, facile de doubler pour moi qui ne passe jamais entre deux voitures, pas toujours besoin de rétrograder, juste un petit coup et hop, le moteur ronfle un peu plus et en pleine aisance, dans les rétros la tuture. Ben, qu'est-ce qui se passe ? Loin, ils sont !!! GPZ s'accroche, finit par pouvoir doubler mais GPZ AFDM, loin, loin dans la descente ! Ben, ça va pas ? Moi ? Je roule trop vite ? Attends ! Ya problème, là ! J'vais quand même pas les semer les loustiques !!! Quand même, à la pause, je leur demanderai ce qui s'est passé et leur dirai que j'ai dû ralentir pour eux ! Mouarfff ! Ca m'est arrivé une fois dans ma vie ! Mais je ne faisais pas la course -koik :))-, nan, juste ZZR tiptop. La route continue belle avec ses courbes, ses virages plus serrés en arrivant à Laroque et sa cascade.
Pause
- Bendidon, le rond-point, j't'ai jamais vu angler comme ça !
- Té, kestu crois ! T'as vu, hein ? ZZR, un vrai bijou. Qu'est-ce que j'l'aime, ma moto.
- M'en fous, tu verras quand j'aurai ma Ducat ! GPZ AFDM arrive.
- Dis, t'as vu le train d'enfer que tu nous as fait mener ?
- Ahh ? Pas fait attention. Mouarfffff !!!! Keski m'dit l'autre, là !!!!
- Ben, t'as eu du mal, demandé-je d'une voix toute innocente ?
- Tu sais, nous, on n'a pas les mêmes moteurs. et j'ai ma passagère.
- Tété, les excuses! T'as pas un problème d'amorto tant que t'y es ? !!!! Takavé t'acheter un 600 ZZR !!!
- Euh, nous on était à l'arrache tout l'temps, pour doubler comme toi, fallait tomber un ou deux rapports.
- Mouarff ! Brêles de nains, brêles de nains !!!!

On décide de la route, on ne savait pas exactement où on allait, juste petites routes jaunes et vertes bien viroleuses, GPZ espère retrouver sur la route le motard à qui on a indiqué un beau chemin et ils me relaissent mener pour la partie avec virages. Ouais, là, zètes durs, hein ! Ménon, ZZR à mon maximum, je tiens bien aussi mais la route est encore belle, les virages pas serrés. GPZ s'accroche, ZZR fait juste le bruit que j'aime, elle tient bien. Rhhhhhhoputain, la route idéale et moi en tête et je sais que je les dépose un peu là ! Faudra quand même que je le dise à fiston, hein, que GPZ AFDM loin dans les rétros, là et qu'ils m'ont félicitée !!! La route devient plus étroite, on est loin au milieu des montagnes, l'air devient plus frais, les couleurs changent. Je me rappelle vaguement être passée par là du temps de l'ER5 avec le club ou la balade de la moto-école. Té ! Rien à voir !!! J'enroule facile avec la sensation que je connais bien ma machine et que je sais faire. Kling kling. Argghh ! Ca, j'aime pas, par principe, on ralentit. On pourrait même s'arrêter un peu, non ? Difficile de savoir si derrière, ils veulent s'arrêter et me voilà partie dans mes supputations. Premier panneau. Ah ! C'est là, mais oui, c'est ce restau où j'ai mangé la pélardonnade ! J'en ai encore l'eau à la bouche presque un an après, c'est là, il faut que je note les coordonnées. Argggghh ! Je retiens jamais, comment faire ? M'arrêter ? Oui, mais s'ils ne veulent pas derrière ? Virage à droite bien mouillé, feuilles, ralentis, GPZ juste dans ma roue, changement de décors tout aussi superbe. Je me rappelle ces reflets du soleil sur les feuilles jaunes, du vert, ces arbres, superbe. Virage à gauche, le panneau à gauche, allez, photographie le numéro pour le donner aux copains. Rhaaaaaaa ! Rien compris ! Par terre. Le temps de me rappeler ce fil de peu de temps avant sur FRM où quelqu'un avait demandé s'il fallait lâcher la moto quand on tombait et je sais que je suis sauvée, je glisse à droite, la moto glisse à gauche. Naaaan ! Elle va s'abîmer, nan, pas ZZR ! Ben, elle fait quoi ? Elle continue à rouler, elle s'est remise droite ! Ben, c'est pas possible ! Ya personne dessus ! Maaaaah, elle re-glisse, de l'autre côté, en biais ! Naaan ! Pas ça, pas ça ! Là, j'ai eu peur. Je glisse toujours et la voilà qui me retombe devant, boum, elle s'écrase, énorme, un mur devant et j'y vais, j'y vais, heureusement en fin de glissade. Boum dedans. Inventaire de tous les membres, j'ai rien, relève-toi vite pour qu'ils ne s'inquiètent pas.
- Nannan, j'ai rien, mais va la voir, toi, moi, j'peux pas.

Détente rigolade quand même quand je vais montrer comment j'angle à moto : zenavez, vous de l'herbe coincée tout en haut du carénage dans les cligno ? Angler plus que ça, j'vous crois pas !!! Ma moto cassée, jamais eu d'accident voiture, renversée une fois à vélo, sinon jamais rien eu. La pensée "ben, on peut tomber à moto sans se faire mal". Naaaan, j'ai cassé ma moto pour une seconde d'inattention. J'aurais suivi la route, je n'aurais pas pris les graviers.
- *erde, pourtant, je sais que je conduisais bien aujourd'hui
- Oui, t'as rien à te reprocher, tu conduisais propre, bien, j't'avais jamais vu rouler comme ça.
- Trop bête, tout ça pour le téléphone d'un restau
- Les graviers, c'est imparable
- Bensi, si j'avais regardé. Maaah ! Fiston va avoir la trouille maintenant.
- Nan, on lui dira, les graviers, t'y peux rien. Allez, tu redescends avec moi, faut que tu remontes tout de suite sur une moto. Le reste serait encore long, remerciements aux 2 p'tits jeunes pour leur gentillesse et débrouillardise, l'arrivée, le post sur FRM de ma chute et rechute par le dépanneur et encore une fois mille mercis pour toutes ces réponses d'encouragements en si peu de temps.

Les morales ? Quand on pense à faire la pause, s'arrêter tout de suite, réaliser que si l'on mène bien, longtemps, la fatigue s'est installée, sournoise, craindre ces moments de toute puissante où l'on se croit invincible et ne jamais quitter la route par la pensée ou le regard.

V My Dreamy

Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)