Coupes Moto Légende : portrait de Robin et Sylvie Lequesne
Entre basset de course et motos des années 20, leur coeur balance
Les raisons et les joies d'être dans la moto ancienne
Entre faire plaisir ou se faire plaisir, pourquoi participer aux Coupes Moto Légende qui se tiennent sur le circuit de Dijon. Nous avons rencontré Robin Lequesne, qui ne sait pas choisir entre les anciennes des années 20 et les side-car plus modernes…
Robin, c’est quoi la moto ancienne pour toi ?
C’est un tout car je ne sais pas choisir. Je suis venu avec les membres du club auquel j’appartiens, le rétro club de la Côte d’Opale et je suis venu exposer plusieurs de mes motos. Cela commence avec une Motobécane de 1951 coursifiée qui appartient à ma femme, une petite Alcyon de 1939 sur laquelle mon fils roule depuis qu’il a 7 ans et j’ai ramené aussi ma moto de course, une Ravat-JAP de 1929, avec laquelle je fais de la piste.
Ca doit être particulier de rouler sur piste avec ça. Ca se traîne, non ?
Non, c’est super, elle roule vachement bien et on n’est pas ridicule. Je suis même souvent devant les autres, personne ne me fait peur…
Comment ça marche ?
C’est un monocylindre à boîte séparée de 350 cm3. Elle fait normalement 12 chevaux mais je l’ai préparée pour 20 chevaux. Il y a une boîte 4 à droite, avec une pédale d’embrayage au pied gauche ; c’est un embrayage à sec avec des bouchons de liège. Faut s’y faire…
C’est compliqué de faire tourner et d’entretenir ça, ou de trouver des pièces ?
Non, c’est pas compliqué puisque tu fais tout toi-même. J’ai une tourneuse, une fraiseuse, je refabrique ce dont j’ai besoin, mes vilebrequins, mes manetons…
Et au-delà des motos tu as aussi du side ?
Oui, j’en ai plusieurs, un 500 DS-Malterre cubluté de 1928 attelé à une planche, j’ai un BSA Blue Star de 1933 et puis j’ai deux bassets, un Triumph 750 et une BMW 900, celui-ci il a fait deuxième au championnat de Belgique en 2004. Le basset BMW, c’est une configuration assez courante, celui-ci a été monté en France par Cornu, ça vaut dans les 15 000 euros.
C’est particulier à conduire, le basset ?
Ah ouais, c’est vraiment beaucoup d’émotions, le basset, de sensations et tout dépend du singe. On a vraiment intérêt à bien s’entendre.
Quel usage tu en fais ?
On fait des courses, environ 5 par an, quelques démonstrations comme ici, on est aussi impliqué dans des démonstrations en ville, où l’on se trouve plus près du public et où l’on rencontre un public différent, notamment des jeunes de quartiers en difficulté à qui on ouvre un peu les yeux sur le monde de la moto ancienne, peut-être que certains franchiront le pas…
Faut être mécanicien pour être dans cet univers ?
Ah oui ! D’ailleurs je suis mécanicien agricole et j’ai un diplôme de préparateur moteur et j’ai commencé à bricoler sur des motos depuis que j’ai 14 ans. Le problème, c’est que tu as souvent un truc à faire donc si tu as de l’argent, tu fais faire, si tu n’en a pas tu dois savoir faire, ou apprendre, car on ne peut pas tout le temps dépendre des autres.
Et côté budget, c’est facile d’accès ?
Les motos des années 20, oui, car si tu en as une qui est saine, une petite révision par an et ça roule de manière assez simple. Le basset de course, par contre, j’y laisse mon salaire ! Entre l’entretien, les réparations, la consommation et les pneus, le fait qu’il faut avoir une remorque et une camionnette, les déplacements, l’essence, c’est un budget !
Mais pourquoi tu fais ça, alors ? Tu pourrais rester peinard, chez toi, à faire du jardinage ou à te repasser l’intégrale de la Chance aux Chansons
Je fais aussi du jardinage (rires), mais je suis là pour le plaisir. Et pour faire plaisir au gens, c’est bien d’exposer de belles motos, de partager notre passion.
Que dirais-tu à un jeune qui voudrait entrer dans l’univers de la moto ancienne ?
Qu’il vienne, qu’il parle à des clubs, à des gens passionnés et qu’il identifie ensuite son budget et le type d’univers dans lequel il veut entrer et il trouvera forcément des gens pour l’accompagner.
Et vous Sylvie, comment en-êtes vous venue à la moto ancienne ?
C’est Robin, il m’a dit : « écoute Cocotte, si tu veux qu’on passe des week-end ensemble, faut faire de la moto ancienne avec moi »
Il vous appelle Cocotte ?
Oui.
Et alors ?
Ben j’ai adoré ça ! En fait, c’est étonnant, car j’ai vraiment adoré ça, mais je ne peux pas regarder une course de side de l’extérieur, ça me fait peur. Une fois sur la grille de départ, tu as un peu les abeilles dans le ventre, mais après tu es concentré, tu fais ce que tu dois faire et tu profites des sensations de course, à quelques millimètres des autres side. Et là, j’ai pas peur !
Que diriez-vous à quelqu’un qui voudrait faire le singe ?
Que ça devrait être remboursé par la sécurité sociale ! Quand tu reviens d’un week-end comme ça, tu attaques ton lundi avec la banane !
Commentaires
Merci à eux !
03-06-2018 11:14Rhaa c'est des amateurs !
03-06-2018 21:12Il a réussi à descendre les coussinets de bielles durant le W-E.
BM c'est plus ce que c'était.
Signé: le Bonobo
Philippe lui a vendu son side ?
03-06-2018 21:30Non, c'en est un autre.
04-06-2018 06:19Pis elle march(ait)e fort la bête !