Motardscope : Florence de Salve

Charismatique organisatrice du Protwin, Florence de Salve préside désormais seule à la destinée de ce championnat. En 4 années de bénévolat, elle a réussi à relancer une catégorie qui peinait à trouver un second souffle. En 2011, elle est récompensée de ses efforts par une grille de départ pleine, qui ferait pâlir d’envie les organisateurs du MotoGP. Un succès qu’elle doit à son courage, sa bonne humeur et son sourire, mais aussi à l’aide précieuse de Sébastien Pallanche (contrôleur technique) et de Sandrine Pécourt sur les week-ends de course. Des atouts qui font du challenge Protwin un championnat où il fait bon vivre et courir, et où les pilotes, « ses pilotes », se sentent si bien qu’ils sont de plus en plus nombreux !

Florence de Salve travaille à mi-temps avec sa sœur Diane pour le magazine Sport-Bikes, un mi-temps qu’elle compléterait volontiers par une autre activité, de préférence liée à la moto.

Rencontre avec « quelqu’un de bien » qui s’est fait sa place parmi les hommes et qui n’a pas hésité à passer de l’autre côté du muret de temps à autres pour tourner la poignée de gaz dans le bon sens, avec un certain talent…

Interview...

Si tu étais une moto, laquelle serais-tu ?

Une moto ancienne en super état avec un beau réservoir poli !!
Plutôt allemande, américaine, française, italienne ou japonaise ?

Plutôt italiennes et anglaises !!
Plutôt GP, WSBK, promosport, ou route ?

Le WSBK me donne des frissons, c’est souvent du beau spectacle et de belles bagarres. Je trouve que c’est une catégorie hyper virile !! La route : plus jamais !!! Trop dangereux !
Quel trait de caractère d'une moto te correspond le mieux ?

J’aime les motos avec du couple : 2 et 3 cylindres. Mais en 2007, un ami m’a prêté sa R6 pour faire une course et j’ai bien aimé aussi !
Quelle partie de la moto te fais le plus vibrer ?

Son regard, son avant, je me souviens de la première fois où j’ai vu une 916 au Castellet, son look m’a vraiment plu.
Si tu gagnais au loto avec le plus gros jackpot jamais gagné, combien de motos aurais-tu et lesquelles ?

J’en aurais une ou deux pour faire des tours sur les circuits de temps en temps, une 675 probablement et 848 aussi. Je serai tenté de me faire plaisir avec une grosse berline et un beau camion pour me déplacer sur les courses du Challenge Protwin. Et j’emmènerai « mes pilotes » rouler à l’étranger.
S'il n'y en avait qu'une ?

A l’heure actuelle, une Triumph 675 me plairait bien.
La moto dont tu ne voudrais pas, même en cadeau ?

Il y en a un certain nombre, mais surtout pas une 50 ou une 125cm3, vu ma taille, je serai plutôt ridicule et je déteste les customs et les poids lourds genre Pan Européennes.
Quand et comment a débuté ta passion pour la moto ?

J’ai commencé à faire de la moto sur la route en 89 avec une Yamaha 1000 FZR qui appartenait à un copain. En 95, j’ai fait mes premiers tours de piste sur ma Yam 750 FZ et six mois après, je participais à ma première course en moto ancienne (AFAMAC) au guidon d’une Triumph 8 soupapes Weslake. Un des grands moments de ma vie. C’était au Castellet, une course Inter que Gianfranco Bonera a remporté. J’étais la seule fille et franchement je n’en menais pas large. J’ai fini dernière bien évidement et en larmes !!! J’ai fait 2 saisons en AFAMAC (95 à 97) puis arrêt jusqu’en 2007.
Quel est le défaut qui en moto peut devenir une qualité ?

La ténacité et je pense qu’il faut une bonne dose d’inconscience.
Parmi les qualités que l'on te trouve, quelle est la plus vraie ?

Ma qualité la plus vraie, euh………….. Je peux parler de mes défauts plutôt ???? Je suis têtue, ça peut-être une qualité parfois ?
Qu'as-tu appris sur toi en entrant dans la moto ?

J’ai appris à surmonter ma peur des choses dangereuses, enfin, j’ai essayé. Mon prochain projet : sauter en parachute, je suis morte de peur mais je vais le faire !
Quelle est ta définition du vrai motard ?

Quand j’étais plus jeune, j’aurais dit qu’un vrai motard c’est celui qui avale les kilomètres dans toutes les conditions. Mais aujourd’hui, le vrai motard c’est celui ou celle qui va au bout de sa passion et qui se démène pour obtenir un résultat, c’est valable pour tous les sports d’ailleurs.
Quelle est la qualité essentielle pour être un vieux motard ?

Etre prudent et éviter les obstacles (et les radars) !!!!
Un truc qui t'énerve dans le monde motard ?

Les prétentieux, les machos et ceux (ou celles) qui savent tout et ont tout fait.
Une confession intime à propos de la moto ?

J’aurais aimé rouler beaucoup plus vite et participé à une course Protwin, mais c’est loupé pour moi !!!!
Quel pilote / SDS es-tu ?

Je suis une mauvaise passagère (SDS) car je préfère être au guidon et maîtriser !!
Ton meilleur souvenir ?

C’est un souvenir mitigé : je devais rouler sur le circuit de Lédenon en entrainement et Bernard Garcia me propose de faire quelques tours derrière lui sur une R6, histoire de me montrer les bonnes traj. Etant donné ma taille (1,80), tu imagines ma position sur le semblant de selle de la Yam. Il voulait me montrer comment je devais rouler toute seule, et bien, j’ai cru que c’était la fin de ma vie. Entre les roues arrières, les freinages appuyés et les dépassements d’autres pilotes, j’étais sûre qu’on allait droit dans le décor. Mais, le lendemain, j’ai gagné 6 secondes d’entrée de jeu et là, j’étais super contente. Mais je n’ai jamais réussi à rouler aussi vite que lorsque j’étais sur la moto avec Bert. Merci Bernard !!!
Ton rêve en moto ?

Je n’ai pas de rêve en particulier. Ma position d’organisatrice (du Protwin) me plait énormément et j’espère continuer encore un bon moment, faire mes preuves et réussir à maintenir ce challenge en bonne santé.
Ta plus grosse peur ?

Faire 5 tours derrière Bernard. Et les 7 tours de side-Car avec Jean-Francois Leblond sur le circuit du Luc, intense !!! En fait, je n’aime pas avoir peur mais je suis curieuse donc j’essaie !
La phrase que tu te répètes toujours quand tu roules en moto ?

Sur la route : fais attention, penses à tes filles. Sur la piste : bon allez accélère, lâches-toi !!!