Essai Honda SH 125i
Le scooter grande roue revient revisité seulement 2 ans après sa dernière version
Ah le SH, le fameux scooter à grande roue signé Honda. Il revient en 2017 avec une version redessinée et Euro4 incluant un transpondeur pour un démarrage sans clef: la Smart Key Honda. Evolution ou révolution ? Essai...
Découverte
Les grandes roues commencent à arriver en France, ou devrait-on dire, on commence à les voir. Car il faut avouer que ce type et format de scooter n'a pas entraîné l'enthousiasme des foules pendant des années, a contrario de l'Italie, où ils constituent la majorité du marché. Pourquoi un tel engouement en Italie ? Parce que les grandes roues apportent de la stabilité et que grande roue va aussi souvent de pair avec plancher plat, ce qui amène à la fois une capacité de chargement avec des sacs et souvent une meilleure protection qui permet presque de s'affranchir d'un tablier en complément.
Le SH était élégant. Il l'est toujours. En fait, après un an sans le voir, j'ai d'abord cru qu'il n'avait pas changé. Mais en fait si et pour bien plus que quelques détails même si la ligne globale permet de l'identifier très clairement.
Si on retrouve la même ligne générale que la version 2015 avec ces roues de 17" et une signature lumineuse très proche, le lifting lui apporte encore un peu plus de finesse, ne serait-ce qu'avec ces nouveaux feux à LEDs aussi bien à l'avant qu'à l'arrière.
Mieux vu par les autres conducteurs avec ce nouvel éclairage, il éclaire également sensiblement mieux. Le SH conserve tout son charme, qui n'est même pas diminué par l'adjonction d'un top case qui apporte une vraie capacité de chargement supplémentaire.
En selle
Quand on pense scooter 125, on pense pied bien à plat. Que nenni avec le SH 125, qui offre au conducteur la possibilité d'avoir juste le bout des pieds sur le sol. Forcément la selle culmine à 799mm soit une hauteur de trail plutôt que de roadster si on prend une comparaison avec une moto. Heureusement, le scooter est très fin et très léger (137 kilos tous pleins faits) et cela ne pose au final aucun problème, même sur sol mouillé ou chaussée glissante. Par contre, la position plutôt haute permet de survoler la circulation. Les mains tombent naturellement sur le guidon avec un écartement idéal. Les rétroviseurs se règlent facilement même en roulant et offrent un bon champ de vision.
Avec la smart key, il n'est plus nécessaire de mettre la clef de contact. Avoir la clef dans sa poche ou son sac, permet tout aussi bien de démarrer que d'ouvrir la selle ou remplir le réservoir. Presque naturellement, il est également de répondre à distance en faisant s'allumer les clignotants. Pas de clef de contact et du coup, un simple bouton à l'avant; par contre, il faut le positionner obligatoirement sur la position selle (seat) puis appuyer sur le bouton seat pour l'ouvrir. Un simple appui sur le bouton seat en position marche aurait pu permettre de l'ouvrir pour éviter une manipulation. Mais il suffit par contre de tourner ce contacteur pour verrouiller la direction, alors que l'éclairage bleuté du bouton s'éteint alors.
Dans le vide poche avant, on retrouve une prise 12V de type allume-cigare qui permet de recharger simplement nos accessoires obligatoires que sont le téléphone ou un GPS, comme le TomTom, même si une prise USB aurait été bienvenue.
Sous les yeux, on retrouve alors un nouveau tableau de bord plus élégant et plus lisible que la version 2015, mais avec toujours compteur, jauge à essence, température et totalisateur, double trip partiel et un ordinateur de bord pour indiquer la consommation instantanée et moyenne.
En ville
Le SH décolle au démarrage. Et de fait, malgré le start and stop qui offre une demi-seconde de délai à l'accélérateur, il passe aussitôt en première ligne pour grimper allègrement à une vitesse interdite en ville. Il n'a pourtant que 11 chevaux mais ceux-ci galopent très rapidement.
En fait, on peut perdre ses points avec les radars en ville avec. Mais cette dynamique permet de s'extraire facilement du flot de la circulation, d'autant plus que la maniabilité est au rendez-vous. La faible largeur permet de se faufile dans un trou de souris entre deux voitures, voire deux camions pour passer là où une moto ne passerait pas. Encore une fois, la maniabilité y compris à vitesse très lente, permet également de réaliser un gymkhana efficace entre les files. Le freinage de plus n'est pas en reste et à la hauteur de la vélocité de l'engin ce qui permet d'alterner accélérations nettes et freinages efficaces, tout en offrant une expérience de conduite agréable et sans stress. En fait, on peut même avoir une conduite particulièrement nerveuse mais sans effort. Résultat, sur un trajet habituel aux heures de point en ville sur 20 km, le SH m'a permis d'avoir une moyenne plus importante qu'en moto, avec un temps diminué de 30% par rapport à ma moto habituelle et pour moins de fatigue.
Mais c'est surtout son onctuosité qui est agréable en conduite au quotidien. On en oublierait même qu'il s'agit d'un monocylindre tellement ce dernier se fait discret et sans aucune vibration.
Sa légèreté globale enfin le transforme littéralement en jouet qui permet de se faufiler facilement dans la circulation pour en faire une arme d'efficacité pour traverser Paris en pleine journée aux heures de pointe (moins de 20mn pour traverser Paris de porte à porte en passant par la place de la Concorde, depuis la porte de Saint Cloud à la porte de Bercy).
Autoroute
Le SH s'élance vaillamment sur autoroute pour atteindre facilement les 100 km/h puis grignoter ensuite une dizaine de kilomètres voire une vingtaine si la configuration le permet. En fait, la dynamique en ville offerte par des réactions vives se payent un peu sur autoroute avec une vitesse de pointe dans la moyenne mais sensiblement en dessous de certains ténors du segment. Pour autant la stabilité est au rendez-vous et l'on peut même envisager des passages en péri-urbain avec un petit 120 km/h chrono sur l'A4 en sortie de Paris. La conso grimpe alors à 4 litres au cent !
L'absence de bulle n'est pas gênante et justement ne génère pas de remous ni du bruit, qui fait que personnellement, je préfère ce modèle sans bulle haute.
Sur départementale
Le SH retrouve donc plus naturellement les petites routes, d'autant plus que sa dynamique permet d'enchainer les virages sans effort et quasiment tout le temps à toc. Les reprises sont efficaces et la vitesse appréciables.
Duo
Certains 125 s'asphyxient en duo. Ce n'est pas le cas du SH, qui offre pratiquement les mêmes disponibilités en solo ou en duo, avec de vraies reprises et une bonne dynamique. Le passager apprécie le bon positionnement des poignées et le confort global, d'autant plus que les repose-pied qui se dissimulent dans le carénage sont larges, tout en étant élégants.
Confort
Le SH 125 se révèle plutôt confortable, en solo et en duo. La selle serait presque moelleuse. On peut modifier un peu les réglages d'amortisseur pour rebondir plus légèrement sur les chaussées déformées.
Freinage
Le SH est pourvu de l'ABS en standard, un freinage très peu intrusif qui demande une chaussée glissante et un freinage de trappeur pour entrer en action. Le freinage offre un bon feeling et se révèle très dosable pour une prise en main facile pour un débutant. Pour autant, on peut s'arrêter court si nécessaire. Comme quoi il n'y pas besoin d'une débauche de double disques et pistons pour y arriver puisqu'aussi bien le frein arrière et avant ne sont que de "simples" disques, avec un étrier à simple piston à l'arrière (et 3 pistons à l'avant quand même).
Pratique
Le SH n'offre qu'un tout petit coffre sous la selle, permettant tout juste de placer un intégral avec des gants. Pour partir à deux ou avec un modulable, le top-case est donc indispensable.
La place sur le plancher avant est très importante et permet de loger un gros sac tenu par un crochet au tablier ou un pack de six bouteilles d'eau.
La clef sans contact ou transpondeur apporte une vraie liberté au jour le jour; au moins, on ne risque pas de l'oublier sur le tablier.
Par contre, si on utilise le top-case (indispensable à mon sens), son invisibilité devient inutile puisqu'il faut la sortir de la poche pour ouvrir/fermer le top-case. On mettra donc plutôt l'antivol sous la selle, afin de l'oublier complètement.
Consommation
La consommation moyenne tourne autour de 2,5 litres au cent (par rapport aux 2.1 annoncés). On peut faire moins, mais la dynamique du scooter amène à une conduite facilement on/off, un peu plus gourmande en termes de consommation. Il n'empêche qu'avec un réservoir de 7,5 litres, l'autonomie offerte atteint les 300 kilomètres, ce qui permet de voir venir et d'éviter le ravitaillement régulier à la pompe. On notera à ce sujet que bien rempli, l'aiguille de la jauge ne commence à descendre qu'à partir de 80 km et quand l'aiguille touche le fond de la zone rouge quand on pense que l'on va tomber en rade d'essence, il reste encore un bon litre et qu'il y a donc encore une quarantaine de kilomètres d'autonomie.
Conclusion
A 3529 euros, le SH se situe dans la moyenne haute des scooters 125 et l'on regrette les 3149 euros du modèle précédent, mieux placé. Mais la protection, associée à une faible consommation et surtout un moteur particulièrement onctueux en font un très agréable compagnon au quotidien en ville, pour tous et pour toutes.
Points forts
- moteur
- duo
- conso
- stop & go
- finition
Points faibles
- rangement sous la selle
La fiche technique du Honda SH 125
Conditions d’essais
- Itinéraire: petites routes variées + autoroutes interurbaines avec un peu de ville
- Kilométrage de la moto : 300 km
Commentaires
Quand on connait la facilité avec laquelle on peut voler une berline allemande avec un boitier électronique on peut légitimement se poser des questions que les chiffres du vol de 2 roues équipés smartkey dans quelques années.
19-03-2017 18:12