Essai Vespa S 125 ie 3V
L'héritier de la légendaire 50 Spéciale
Avec 17 millions d’unités vendues en 65 ans, le Vespa est devenu un mythe au-delà de l’icône du scooter tendance et au style finalement sans âge. Et avec la mode du vintage, il est plus que jamais présent, dans ses différentes déclinaisons depuis le légendaire PX jusqu’au plus récent LX ou S. Le Vespa S notamment a bénéficié en 2012 d’un tout nouveau moteur 3 valves à injection (ie) dans sa version 125 cm3 qui le fait revenir sur le devant de la scène, d'autant plus qu'il s'agit des moins chers des Vespa à "seulement" 3.449 euros. Essai...
Découverte
La ligne inimitable (ou beaucoup imitée du Vespa) se retrouve de façon typique avec le modèle S, qui se caractérise principalement dans la gamme par son phare avant rectangulaire.
On retrouve sinon, la ligne typiquement italienne, depuis le garde-boue avant, jusqu’au galbe général et à la forme arrondie arrière sans oublier le large feu arrière tout aussi rectangulaire que le phare avant. Le plancher plat usuel avec ses bandes caoutchouc confirme que l’on a bien un Vespa.
A l’intérieur, on trouve un monocylindre 4 temps refroidi par air avec trois soupapes (2 pour l’admission et 1 pour l’échappement). Nouveau vilebrequin, nouvelles valeurs d’alésage et de course, injection électronique avec ECU de dernière génération, il s’agit bien d’un nouveau moteur, particulièrement retravaillé pour optimiser les performances et réduire la consommation de carburant ; plus économe de 30% par rapport à la précédente génération. On notera qu’il est produit dans l’usine italienne de Pontedera.
En selle
Le pilote d’1,70m mettra juste le bout des pieds à terre, malgré une selle à seulement 785 mm, mais relativement large. Heureusement, le poids presque plume de 100 kilos permet de bien prendre en main le scooter.
Sous les yeux, on distingue un tableau de bord plastique minimaliste avec compteur analogique, une jauge à droite et une horloge. Un totalisateur unique fera regretter comme souvent un trip, même si la jauge est assez précise.
Petit détail de finition, on note 3 vis inox bien apparentes autour du compteur, qui mériteraient au d’être remplacées par des vis noires, pour mieux se fondre dans le carénage et le coloris noir. Cela sera moins flagrant avec le coloris blanc.
Les rétroviseurs rectangulaires se règlent facilement et offrent une bonne vision arrière.
On retrouve par contre le large espace à l'avant, derrière le tablier, qui offre de la place pour plusieurs positions des jambes et des pieds, en fonction de l'humeur.
Contact
Coup de démarreur et le S s’ébroue dans un son clair, faisant légèrement ressentir les vibrations du monocylindre. Poignée droite sur l’accélérateur, le moteur réagit instantanément pour faire s’élancer le scooter de façon prompte et énergique. Les premiers tours de roue sont légers, maniables, avec une direction très légère, renforcé par les toutes petites roues de respectivement 10 et 11 pouces. Perché plus haut que sur un Fly mais à la même hauteur qu’un Sport, la légèreté de la direction surprend presque, avant que l’on ne s’y habitue très vite.
En ville
Dynamique, sans excès, le S se faufile allègrement entre les voitures et ce d’autant plus que les rétroviseurs également bien placés en hauteur sont au-dessus des rétroviseurs de voiture. Un peu moins maniable que le Fly et surtout plus haut, la conduite en demeure agréable, d’autant plus que la protection est bien meilleure que celle du Fly, avec un tablier plus englobant protégeant bien des flux d’air froids. Le diamètre de braquage très court permet de nombreuses excentricités, sans valoir l'agilité du Fly mais offre une facilité de conduite quotidienne plus évidente que le Sport.
Sur autoroute
Plus dynamique que le Fly sur les premiers tours de roue, le S s’essoufle par contre plus vite, n’ayant pas la même allonge que son grand frère sport. Du coup, la montée en régime est lente au-delà de 70 km/h et l’arrivée sur autoroute un peu plus longue… même si le scooter grimpe jusqu’à un petit 105 km/h compteur ; soit 95 km/h réel. Malgré la coque autoporteuse conférant une bonne rigidité à l'ensemble, le S est sensible aux changements de direction, un phénomène amplifié par la légèreté de la direction, qui ne met pas obligatoirement en confiance à vitesse maximale.
Freinage
Le frein avant à disque offre un excellent mordant et une bonne puissance, puissance qui arrive vite et nécessitera même un peu de doigté sur le mouillé, d'autant plus qu'il n'y a pas besoin de prendre fort les freins pour cela. Même le frein arrière est efficace et plus puissant que d'habitude. De fait, le freinage se suffit dans 80% des cas, d'une prise à deux doigts, voire un doigt en ville à vitesse réglementaire.
Confort et duo
La selle épaisse, bien montée, offre plutôt un bon confort, seule. Par contre, les suspensions sont sèches et feront bien remonter dans le dos les défauts de la chaussée. Ce n'est pas le pire, mais chez Piaggio et Vespa, il y a mieux, voire beaucoup mieux.
Sans poignée le passager n'a qu'une sangle pour se tenir ou la taille du pilote
Pratique
Le tablier abrite deux petits vide-poche extérieur à l’avant, pratique pour y glisser un ticket ou un petit objet temporairement.
Autant le scooter est cossu extérieurement, on retrouve par contre l’habituel petit rangement sous la selle qui laisse au mieux la capacité d’embarquer un petit jet. On y ajoutera un antivol, standard et donc pas trop long si possible.
Avec l’absence de poignée passager, la mise sur béquille centrale est un peu moins facile ; même si la béquille latérale est là. Mais cette dernière se repliant automatiquement, pratique sous certains aspects, elle donne moins confiance pour laisser le scooter sur latérale en toutes circonstances d’autant plus qu’il n’existe aucun frein parking sur les Vespa de façon générale.
L'absence de poignée rend la mise sur centrale un peu moins aisée que d'habitude, n'ayant que le poids du pied et le guidon pour amener le scooter sur centrale. Une question d'habitude certes, mais est moins pratique au quotidien.
Consommation
La jauge est plutôt précise et descend régulièrement, arrivant au milieu dès 75 kilomètres... le scooter arrivant sur réserve au bout de 150 kilomètres. Avec un réservoir de 8 litres, il offre ainsi une autonomie d'environ 220 kilomètres.
Conclusion
Elégant, sympathique, le Vespa S renoue avec la tradition Vespa en offrant une ligne italienne, agréable. Les prestations sont au niveau avec un scooter alerte et très maniable en ville qui trouvera surtout ses limites pour faire du péri-urbain, hormis de façon exceptionnelle. Reste le prix, un poil élevé au regard des prestations, qui mériteraient de se tourner carrément vers le modèle sport ou au contraire se rabattre vers un modèle comme le Fly qui en fera tout autant... mais sans la légende.
Points forts
- look
- moteur
- plancher plat
Points faibles
- coffre : capacité de rangement
- finition
- prix
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