Essai casque intégral Roof RO200 Carbon
L'intégral de course de 1.090 grammes !
Coque en carbone, calotin à densité multiple, intérieur Silent Lining, ventilations multiples...
1.090 grammes, champ de vision de 210° sur le plan horizontal et 100° en vertical... le tout dernier casque Roof frappe fort !
Découverte
Associer Roof et sportivité dans la même phrase a de quoi faire tomber de leur selle bon nombre de motards. Les plus vieux sages se rappelleront sans doute des modèles Panther ou Racer mais la marque française a rencontré le succès avec son modulable Boxer auprès des adeptes de… maxi-scooters. Cependant, en marge des diverses évolutions routières de ce modulable péri-urbain nommées Desmo puis Boxxer, Roof a développé un intégral dont la fiche technique lui permet de venir s’aligner face à des pointures du marché comme Shoei, Arai, Shark ou X-Lite. Comment ? Avec un champ de vision incroyablement vaste malgré un look très sportif et surtout un poids record dans la catégorie puisque notre RO200 Carbon, en taille L, garde la balance sous les 1.150 grammes (1.090 grammes même dans sa plus petite taille), bavette de menton et lentille Pinlock Maxvision comprises. Les possesseurs d’un X-Spirit III, RX-7v, Race-R Pro ou X-803 apprécieront la performance et comprendront que les 250 (à 500) grammes gagnés sont bien plus qu’un argument commercial en usage très dynamique sur circuit ou à la fin d’une balade sur route.
Pour parvenir à ce résultat, Roof a usé et abusé du carbone. Mais ici, Roof ajoute l’esthétique à la technique : la fibre met en valeur les lignes de la coque du RO200 et la finition est de haut vol. Même les plaques latérales couvrant le mécanisme de l’écran ne souffrent aucune critique. Tout d’abord parce que leurs ajustements sont millimétriques et que les vis qui les maintiennent apportent une indéniable touche aéronautique. Mais surtout parce que ce choix ne complique pas le changement d’écran.
Il suffit d’appuyer sur le bouton central à l’aide de l’outil fourni (ou d’un stylo bille) pour dégager l’écran, que Roof a le bon goût de livrer en deux exemplaires, clair et fumé. C’est à la fois beau, sûr, fonctionnel et pratique, chapeau Roof !
A l'intérieur, on trouve un tissu de confort ventilé, respirant, traité antibactérien et à séchage rapide.
Enfilage
Souvent, casque racing rime avec « enfilage à en perdre les oreilles ». Bon d’accord, ça ne rime pas mais vous aurez saisi l’idée. Ici, ce n’est pas le cas et on peut enfiler ou retirer le RO200 Carbon sans avoir l’impression de revivre perpétuellement sa naissance. La contrepartie est qu’on a au début l’impression que le maintien sera trop léger au niveau des joues. Mais une fois la jugulaire serrée sur sa boucle double D, le doute s’évanouit, avec un casque solidement accroché et sans aucun ballant, même en secouant la tête très fort. Notez d’ailleurs que si vous avez besoin de mousses de joues plus épaisses, chaque revendeur a en stock de quoi procéder à un échange permettant d’ajuster – gratuitement – les mousses à vos joues. Bien évidemment, le poids plume du RO200 Carbon n’est pas pour rien dans la sensation rapide de confort. En dehors de la calotte en carbone, l’utilisation d’un EPS à 5 densités a permis d’alléger l’ensemble sans réduire la sécurité (au contraire). Mais ces deux éléments ont un coût non négligeable. En attendant de revenir à ces conditions bassement matérialistes, partons rouler.
Essai dynamique
Un casque ? Quel casque ? Cela peut sembler exagéré mais c’est quasiment la question qu’on peut se poser au bout de quelques kilomètres. Ultra-léger et avec son aérodynamique très bien étudiée, le RO200 Carbon se fait littéralement oublier. Seul un élément trahira sa présence, comme pour tous les casques utilisant ce matériau : le bruit. En effet, malgré les efforts de Roof avec des mousses particulièrement travaillées et de larges joints placés entre l’écran et les platines, le niveau sonore est assez élevé. En cause, la transmission sonore de la fibre, qui donne l’impression d’amplifier les basses fréquences, ce qui peut s’avérer gênant de prime abord. Mais on rappellera que dans la liste de ce qu’on exige d’un casque racing, le silence est en fond de grille, d’autant que ceux qui les utilisent portent systématiquement des bouchons d’oreille, ce que nous ne pouvons que vous recommander. Une fois ceux-ci en place, tout n’est que évident luxe, relatif calme et surprenante volupté. Avec les mousses bien plaquées sur les joues, on profite du champ de vision (210° sur le plan horizontal et 100° en vertical), incroyable pour la catégorie, surtout pour les contrôles latéraux. C’est pratique sur route avant de se rabattre et agréable sur piste pour ne pas se dévisser la tête quand on veut faire une petite vérification par exemple avant d’entrer aux stands.
Point crucial, la ventilation est de bon niveau, en particulier l’aération placée au milieu du front, qu’on évitera de laisser ouverte par moins de 10 degrés sous peine de se geler le cerveau en quelques secondes.
Plus originale, la ventilation de la mentonnière peut diriger le flux d’air sur l’écran ou sur la bouche par le biais d’une tirette placée en haut de la mentonnière. Assez déroutant au départ mais, après tout, ce n’est pas un changement qu’on opère souvent et en plein été, le gavage en air frais est assuré.
Pour les saisons plus fraîches, la lentille Pinlock s’avère suffisante. Car c’est la « nouveauté » du RO200 Carbon : en revenant à un écran moins bombé (mais qui conserve un léger aspect Pilote), on peut enfin utiliser ce système anti-buée. Un dernier mot sur l’écran avec son verrouillage par ergot qui se montrera délicat à utiliser avec des gants d’hiver. Mais, soyons honnêtes : qui utilisera un tel casque sportif au plus fort de l’hiver ?
Conclusion
Après un tableau semblant quasiment parfait, on pourrait croire que Roof va vendre des containers entiers de RO200 Carbon en damant le pion aux marques établies sur ce secteur. Mais si l’essai confirme les promesses marketing, ce qui est déjà une performance, il met en avant le principal souci pour Roof. Ce RO200 Carbon n’a pas à rougir face à ses nombreux concurrents (HJC, Shark, Shoei ou Arai par exemple) et affiche même un rapport aqualité/prix très convaincant. Mais à 699 € l’intégral, Roof vise le haut du panier. Et il faudra alors convaincre des motards qui s’orientaient vers Shoei, Arai ou AGV. Techniquement, le RO200 tient la comparaison et c’est une belle prouesse. C’est au niveau du marketing que la marque devra faire la différence. Et là, il y a un fossé. Qu’on leur souhaite de combler car ce retour fait plaisir à voir.
Points forts
- Ce look !
- Poids
- Finition
- Champ de vision
Points faibles
- Bruit
- Image à construire
- Tarif
Commentaires
L'insonorisation n'a jamais été le point fort de Roof ces dernières années, mais je ne sais pas si on peut leur reprocher ça, vu le segment visé.
03-01-2020 08:48C'est sympa de rappeler que la fibre de carbone ne peut pas offrir une insonorisation à la hauteur des fibres composites, parce que ceux qui découvrent le casque en fibres de carbone peuvent être rapidement déçus et considérer que c'est un gros défaut... Mais qui peut penser qu'avec du carbone + ventilations dans tous les sens, on aura l'insonorisation d'un Neotec 2 ?
Le seul mauvais point pour moi (au delà du design qui ne m'attire pas plus que ça mais bon, ca c'est subjectif), c'est son prix. 699¤, il va falloir réussir à convaincre que les 160 grammes de gagnés par rapport à un X-Lite X803 déjà bien installé sur le secteur du full carbone vaillent le coup d'investir 140¤ de plus. Cette année, un nouveau challenger vient de rentrer dans l'arène, avec le HJC RPHA 11 Carbon, avec un prix de 529¤ (avant les remises...)
Norman Heglund, un chercheur belge, a démontré que les femmes des tribus Kikuyu et Luo, au Kenya, qui portent régulièrement des jarres d'eau d'une 30aine de kilos sur la tête, ne font pas plus d'effort chargées que lorsqu'elles ne transportent rien. Pas plus de muscles sollicités, pas plus d'absorption d'oxygène, aucun tassement de vertèbres.
03-01-2020 09:14Vous êtes chochotte au point de vous soucier de quelques centaines de grammes sur la tête ? Sérieusement ? Et surtout prêt à dépenser une fortune pour un casque moins sécurisant qu'un MT Revenge à 80 balles, qui, contrairement aux casques Roof, a 5 étoiles au Sharp test ?
100 grammes à l'arrêt c'est rien. A 300 km/h sur un circuit, avec la force appliquée sur le pilote et la moto, c'est autre chose, il faut comparer ce qui est comparable, le but d'un casque racing c'est d'être le plus léger possible. Si pour toi les 400 grammes qui séparent ce modèle à 80 euros et le Roof n'ont peut être pas d'importance, pour d'autres si, parce que en vitesse, tu réduis le plus possible le poids.
03-01-2020 10:19Si t'as des doutes, je t'invite à regarder les caméras embarquées du MotoGP / WSBK / EWC, et quand tu vois les mouvement de tête des pilotes, tu peux aisément comprendre pourquoi le poids est justement un argument de poids.
Après, pour aller un peu dans ton sens, c'est sur qu'afficher un poids inférieur à 1100 grammes pour un intégral, c'est aussi un gros argument marketing, parce qu'au delà du poids, c'est aussi la forme du casque qui jouera beaucoup dans le confort à haute vitesse. Il faut aussi voir comment le casque se comporterait par exemple en pleine accélération dans la ligne droite du Mistral, au Castellet...