Pilote de légende : Jean-Michel Bayle
Le frenchy le plus rapide de l'ouest
Champion du monde de motocross en 125 et 250cm3
Le pilote Français Jean-Michel Bayle naît le 1er avril 1969 à Manosque. Il tombe très jeune dans le bain bouillonnant de la moto puisqu'à six ans déjà il prend le guidon d'une minibike Honda. En 1977 il obtient sa première véritable moto, une Yamaha TY 50 avec laquelle il aime partir de balader et s'entrainer au trial dans sa région natale.
Le cascadeur Alain Prieur, ami proche de la famille Bayle, lui transmet son côté tête brûlée et Jean-Michel prend vite de l'assurance au guidon.
La première course
En 1980, Jean-Michel Bayle s'essaye au cross. Ce premier essai n'est pas des plus concluants puisque le jeune pilote en herbe se brise un genou après à peine dix minutes au guidon. Bien loin de se décourager pour autant, il reprend sa machine de cross à la fin de l'année 1980. L'année suivante, Jean-Michel Bayle prend le départ de sa première course à Charleval avec l'appui d'Alain Prieur. Pour sa première compétition, Bayle s'en sort remarquablement et termine à la 14ème place.
Suite à cette première expérience encourageante, Jean-Michel Bayle continue son entraînement et s'affirme peu à peu comme un véritable prodige du guidon. Pour attaquer la saison 1982 dans les meilleures conditions, il acquiert une nouvelle machine, une Yamaha de 80cc à refroidissement liquide.
Le Championnat de France Minivert
Véritable vivier de jeunes talents, le championnat de France Minivert accueille dès 1982 Jean-Michel Bayle qui écrase littéralement la concurrence en remportant les 24 manches du calendrier. Bayle écope de son premier sacre de Champion de France MiniVert et décroche parallèlement le titre de Champion de Provence.
Soutenu par le magasin Superbowl le petit champion ne compte pas en rester là et dispose même à la fin de l'année 1982 son propre circuit personnel grâce à l'appui d'un paysan de la région et de ses parents. En 1983, Jean-Michel Bayle se fait remarquer par le constructeur Kawasaki qui lui propose un contrat pour une durée de trois ans.
La concurrence avec Demaria
Dans le cadre du championnat Minivert, Jean-Michel Bayle se mesure à un autre futur grand champion, Patrick Demaria qui court dans la catégorie 80cm3 plus de 13 ans. C'est finalement ce dernier qui remporte le sacre tandis que Bayle décroche un nouveau titre de Champion de Provence.
En 1984, Bayle enchaîne sur une nouvelle saison en Championnat Minivert et signe 23 victoires sur les 27 courses auxquelles il participe et devient une fois encore champion de France Minivert. Cette même année, il prend le départ de deux courses du trophée Kawasaki. Second puis premier des deux courses qu'il dispute, il se fait vite évincer de l'épreuve, les autres pilotes n'appréciant guère de se faire battre par un jeune pilote en 80cm3.
Au cours de l'année 1985, Jean-Michel Bayle passe en catégorie 125cc et ambitionne de devenir champion de France junior mais Patrick Demaria ne compte pas se laisser battre si facilement. Pire encore, Bayle se blesse l'avant bras droit et ne peut véritablement tenir tête à son rival. Demaria triomphe une fois de plus au nez et à la barbe de Bayle qui se classe troisième du championnat. La saison est néanmoins sauvée par un titre en championnat de ligue 125 tandis que Jean-Michel participe à son premier Bercy.
Du haut de ses 16 ans, Bayle reste impressionné par les têtes d'affiche américaines venus courir l'épreuve dont Jeff Ward qu'il parvient à suivre pendant quelques tours.
La compétition internationale
Sa carrière de pilote décolle véritablement à partir de 1986, année au cours de laquelle il débute en Inter. Sa première saison au mondial n'est pas encore celle des coups d'éclat mais le jeune pilote Français réalise néanmoins de beaux résultats, terminant au 24ème rang mondial en catégorie 125cc. Il est également intégré à l'équipe de France pour participer au Motocross des Nations où la France se classe à la huitième position.
A la fin de la saison, il prend la décision de quitter Kawasaki pour rejoindre Honda et intègre ainsi le team Moreau aux côtés de son frère Christian et de Patrick Perrier.
Les débuts avec Honda
Engagé à la fois en Championnat de France 125 inter, au mondial 125cc et en Championnat de France SX en 250cc, Jean-Michel Bayle se fait très vite à ses nouvelles montures. Encore peu expérimenté en SX, il parvient néanmoins à rafler toutes les victoires et devient champion de la discipline. De même, il triomphe en 125 Inter en remportant 11 des 12 manches et prend enfin sa revanche sur Patrick Demaria. Quant au mondial 125cc, Bayle fait preuve d'une belle remontée vers le sommet du classement puisqu'il se classe désormais troisième du mondial.
Un champion tricolore sous la bannière étoilée
C'est finalement en 1988 que Bayle parvient à décrocher le sacre mondial en 125cc. Après ses nombreux succès en France, Jean-Michel Bayle rêve de prendre le large pour aller courir aux Etats-Unis. Le constructeur Honda hésite un temps puis se laisse convaincre. Il obtient bientôt sa licence américaine et s'engage en championnat US ainsi qu'au championnat du monde de moto-cross 250 sous les couleurs américaines, la Fédération Française de Motocyclisme refusant de le soutenir à l'étranger.
Les bons résultats s'accumulent et Bayle décroche un nouveau sacre mondial en catégorie 250cc cette fois-ci.
En 1990, il participe à sa première année complète en championnat supercross US. Avec cinq victoires à son actif, il termine second du championnat. Aux côtés de Honda USA, le prodige Français impressionne et c'est en 1991 qu'il connait la consécration. Cette année-là, il décroche trois sacres, celui du Supercross 250, du Motocross 250 et enfin du Motocross 500. L'année suivante marque sa dernière saison en motocross mais diverses blessures mettent fin à tout espoir de podium et de titres.
Le championnat du monde de vitesse
En 1993, sa carrière prend un virage à 360° puisqu'il décide d'abandonner les compétitions motocross pour s'engager au championnat du monde de vitesse. Il fait ses débuts sur une Aprilia compétition-client mais ne parvient guère à faire mieux qu'une huitième place en Angleterre. Pour sa première saison au mondial, il termine sur une 22ème position.
Pourtant, le constructeur Aprilia décide de lui confier un guidon officiel dès la saison suivante. Plus affirmé, Bayle commence à prendre ses marques au mondial et parvient à occuper régulièrement les avant-postes. Très régulier lors de la saison, il accroche la cinquième place au Mans et se classe finalement huitième du mondial.
Hélas, la saison 1995 est marquée par de nombreuses chutes et ennuis mécaniques. Bayle termine 15ème du mondial mais son style de pilotage et sa précision en impressionne plus d'un.
La catégorie reine avec Kenny Roberts
En 1996, il passe au sein de la catégorie reine avec le team de Kenny Roberts. Sixième au Grand Prix de Malaisie, Bayle s'offre même le luxe de réaliser une pôle position devant le grand Mick Doohan.
Cette première saison en catégorie reine se solde par une excellente neuvième place et Jean-Michel Bayle conserve sa place au sein de l'équipe de Kenny Roberts pour la saison suivante même si les Yamaha ont laissé place à des KR3 Modénas.
Malheureusement, la saison est loin d'être remarquable. Les soucis techniques s'accumulent et Bayle se voit relégué au 18ème rang mondial.
1998 marque le retour de Bayle au guidon d'une Yamaha puisque ce dernier rejoint le team de Wayne Rainey. Hélas, la saison commence mal puisque le Français chute violemment en Malaisie où il se brise un scaphoïde et se blesse sérieusement le pied. A son retour en France des examens médicaux révèlent un traumatisme crânien et Bayle doit se faire hospitaliser. Une longue convalescence l'écarte alors des circuits et c'est sur une 16ème place qu'il termine la saison.
L'endurance
Il reprend le guidon en 1999 avec une Modenas KR3 mais le coeur n'y est plus. Parallèlement, il participe au mythique Bol d'Or et décide de se lancer la saison suivante dans l'endurance et quitte le monde de la vitesse. Il signe avec le Suzuki Endurance Racing Team et rejoint ses coéquipiers Christian Lavieille et Arnaud Van Den Bosche. Pendant les 24 Heures du Mans, la Suzuki mène aisément la course mais une vilaine chute contraint Bayle à abandonner. Le team se ratrappe aux 8 Heures d'Estoril où elle remporte la victoire haut la main.
Un retour au supercross manqué
En 2001, Bayle devient le conseiller du pilote Sébastien Tortelli en vue du Championnat de Supercross. Cependant, des différends entre les deux hommes mettront rapidement un terme à leur collaboration. De retour aux USA, JMB en profite pour aider son vieil ami Roger de Coster à mettre au point les Suzuki. Ce dernier lui propose alors de reprendre la compétition motocross aux USA et Bayle se laisse tenter par cette idée. Hélas, cela ne se fait finalement pas puisque le pilote se blesse sérieusement au genou peu avant la première épreuve. Il se replie alors sur d'autres compétitions plus modestes tels que les 5 jours du Verdon qu'il remporte dans la catégorie S3.
La saison 2002 débute par une cinquième place à la finale du Guidon d'Or de Bercy. Cette année marque également le retour de Bayle au MotoGP avec le team Red Bull Yamaha en tant que pilote d'essai et remplaçant.
Les victoires au Bol d'Or
Parallèlement, il intégre la structure officielle Suzuki pour les 24 Heures du Mans en compagnie de Sébastien Gimbert et Nicolas Dussauge. Suite à une course difficile, Bayle et son équipe parviennent à s'emparer de la victoire.
Appelé pour remplacer Gary McCoy, Jean-Michel Bayle s'aligne au départ du Grand Prix du Mans et termine sur une 14ème place. En Italie, il signe la 13ème position tandis qu'il remporte le Bol d'Or toujours avec Suzuki.
L'année suivante, il manque une fois encore le titre du guidon d'or à Bercy mais signe une nouvelle victoire au Bol d'Or. Il s'engage alors au Trèfle Lozérien, l'épreuve d'enduro qui lui donne le goût de la discipline et où il se classe septième. Il s'engage ensuite dans l'épreuve de Digne du Championnat de France d'Enduro où il signe plusieurs victoires en spéciales.
Passage sur quatre roues
Il s'empare à nouveau d'une victoire au Bol d'Or et décroche un contrat avec HM Honda pour courir en Championnat de France d'Enduro. En 2004, il accumule les victoires en enduro et passe quelques années plus tard sur quatre roues où il remporte également quelques belles victoires.
Il fait aujourd'hui partie des pilotes tricolores les plus titrés et a fait son entrée au Motorcycle Hall of Fame en 2000.
Commentaires
Magic talentuous man.
28-06-2017 06:24Si Zarco vous enchante, JMB vous aurait, et c'est mon cas, envoûté.
Probablement le pilote le plus immense.