Pilote de légende : Gary Hocking

Carrière express au destin tragique d'un surdoué de la vitesse

Double Champion du Monde 350 et 500 GP en 1961

Gary Stuart Hocking est un pilote de vitesse moto qui a marqué les Grands Prix moto au début des années 1960 en s'imposant au plus haut niveau, offrant à la Rhodésie du Sud une place au panthéon du sport moto.

Hocking est né à Caerlon, dans le sud-est du Pays de Galles, à l'automne 1937. Mais c'est dans la colonie britannique de l'époque de Rhodésie du Sud, qui correspond aujourd'hui au Zimbabwe, qu'il passe son enfance en compagnie de ses parents.

Il ne commence à s'intéresser à la moto qu'à partir de l'adolescence lorsqu'il commence à concourir dans des courses de grass track, s'orientant progressivement vers l'asphalte des circuits.

A l'assaut de l'Europe

À 20 ans, il fait le choix de quitter la Rhodésie pour aller tenter une carrière de pilote en Europe. Lors de cette saison 1958, le promoteur anglais Reg Dearden, originaire de Manchester, le prend sous son aile et le fait courir au guidon de Norton 350 et 500. Il ne met pas longtemps pour se révéler au grand public puisqu'il intègre directement la catégorie reine des Grands Prix et parvient à signer son premier podium au Nürburgring pour sa deuxième course.

Il passe la trêve hivernale sur l'Ile de Man aux côtés de Georges Costain, pilote aguerri du team Dearden qui a remporté le Senior Manx Grand Prix avec l'équipe en 1954. Il y apprend et fera logiquement ses débuts au Junior TT en 1959.

Cette saison 1959, qui voit également débarquer en Europe un autre Rhodésien du nom de Jim Redman, se montre particulièrement animée pour Hocking qui concourt également dans toutes les catégories de Grand Prix. On le retrouve en 350 et 500 sur ses Norton, mais aussi en 125 sur des MZ et MV Agusta ainsi qu'en 250 sur des MZ factory. Hocking. Au total, il ne dispute que 8 Grands Prix, deux par catégorie, mais performe à chaque sortie, montant sur le podium à sept reprises, avec notamment deux victoires en 250 et une place de vice-champion du monde à la clé.

Face à cette ascension rapide, MV Agusta, qui multiplie alors les succès avec Carlo Ubbiali et surtout John Surtees, lui propose une place de pilote d'usine pour la saison 1960 avec un engagement en 125, 250 et 350 cm3. En 12 courses, il réalise 10 podiums dont quatre victoires et termine vice champion du monde dans les trois catégories.

Sur le toit du monde

Il conserve la confiance de MV, d'autant plus que Surtees vient de prendre sa retraite. C'est donc Gary Hocking qui a la lourde responsabilité de prendre la place de pilote numéro 1 chez MV Agusta en 350 et 500. Ce statut, le Rhodésien l'assume pleinement. Il remporte le Championnat 350 avec 4 victoires et une troisième place en cinq courses, mais survole littéralement la catégorie reine avec 7 succès en autant de participation. Il est le premier Rhodésien à être sacré en Grand Prix et restera à jamais le seul à l'avoir été dans la catégorie reine.

L'avenir s'annonce radieux pour Hocking qui démarre la saison 1962 sur les chapeaux de roues en s'imposant en 500 et en terminant second en 350 lors de la manche inaugurale au Tourist Trophy. Mais durant l'épreuve 350 du Junior TT, son ami Tom Phillis chute à Laurel Bank et décède. Hocking est tellement affecté par cette disparition qu'il décide de mettre un terme à sa carrière de pilote moto immédiatement. Il quitte le championnat et les courses moto qu'il juge trop dangereuses, laissant la place à Mike Hailwood en route vers son premier titre.

Passage sur quatre roues

Quelques semaines après son retour en Rhodésie, Gary Hocking se tourne vers l'automobile. A peine essaie-t-il la Lotus 18/21 de Tom Parnell que déjà il se montre rapide au volant d'une monoplace. À l'automne, il s'impose lors du Rand Spring Trophy sur le circuit de Kyalami et est recruté par Rob Walker qui l'engage pour participer au Grand Prix d'Afrique du Sud de Formule 1. Afin de préparer la course, il participe au Natal Grand Prix au volant d'une Lotus 24 fin décembre.

Alors qu'il réalise parmi les meilleurs temps lors des qualifications disputées sur le circuit de Westmead, il perd le contrôle de sa monoplace dans une courbe, part en tonneau puis s'encastre dans un talus. Il meurt quelques heures plus tard à l'hôpital de Durban. Il était âgé de 25 ans.