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Qianjiang : histoire constructeur

Qianjiang : un géant chinois

Benelli et Keeway appartiennent à Qianjiang

Qianjiang : histoire constructeurEn Europe, le nom de Qianjiang est quasiment inconnu. Sur le marché de la moto, les marques telles que Benelli et Keeway sont quant à elles plus familières, mais demeurent perçues par le public comme des enseignes plutôt confidentielles. Et pourtant, elles appartiennent toutes les deux à un géant de l'industrie chinoise nommé Qianjiang.

Créé en 1971, le Qianjiang Group tire son nom de baptême de la ville du même nom, située dans la province de l'Hubei et qui compte 1 millions d'habitants. Le siège social de Qianjiang est quant à lui localisé sur le canton de Wenling, à près de 500 kilomètres à l'ouest de Shangaï. Ce siège social dispose d'une usine qui emploie plus de 14 000 salariés et comporte une surface de 670 000 m2. Mais aujourd'hui, le Qianjiang Group possède des unités de production sur tous les continents.

Comme c'est souvent le cas chez les constructeurs chinois, Qianjiang ne produit pas que des deux roues. Le groupe possède en effet des marques spécialisées dans le quad, les véhicules pour personnes à mobilité réduite, les outils de jardin, les compresseurs, les appareils électriques ou encore les pompes.

Côté deux roues, Qianjiang dispose d'une armada de scooters et de motos de petites cylindrées, de 50 à 250 cm2. Des modèles rudimentaires et basiques, dont le dessin est souvent copié sur les modèles européens à succès et qui se vendent comme des petits pains en Chine.

50 millions de motos par an

Usine Keeway au Venezuela Entreprise d'Etat lors de sa création, l'actionnaire majoritaire était à l'origine la municipalité de Wenling. Aujourd'hui, la compagnie malaise Gold Lion Steel est aussi actionnaire de Qianjiang, qui est coté à la bourse de Shenzhen.

Qianjiang s'est également lancé dans l'industrie automobile, en développant sa distribution à l'international dans une quarantaine de pays. Aujourd'hui, Qianjiang est classé parmi les 50 industries mécaniques les plus importantes au monde. Dans le secteur du deux roues, ses marques se nomment Lifan Motor, Qianjiang, Jialing ou Zongshen, entre autres. Aujourd'hui, le groupe Qianjiang écoule environ 50 millions de deux roues par an.

L'arrivée en Europe

Trente ans après sa création, les produits du groupe Qianjiang débarquent en France. On serait tenté de dire, seulement après trente longues années ! Car au vu de la puissance industrielle de ce groupe, la force de production était toute disposée à s'ouvrir à l'international. Oui, mais Qianjiang a pour cela pris le temps de préparer le terrain. D'ordinaire, les constructeurs chinois qui s'implantent en Europe se contentent de trouver de simples distributeurs ou revendeurs pour écouler les mêmes modèles qu'ils vendent en Chine. Mais Qianjiang a quant à lui tablé sur une stratégie plus sophistiquée. A commencer par la création de toutes pièces d'une marque de moto, dont le nom a spécifiquement été choisi pour être facilement prononçable en Europe : Keeway.

Après avoir installé en Hongrie le siège de Keeway Europe, la nouvelle marque du géant chinois s'est installée peu à peu sur l'ensemble des plus grands marchés européens tels que la France, l'Italie et l'Espagne. Viendra ensuite le temps d'ouvrir une filiale Keeway aux Etats-Unis. Sur chacun de ses marchés, Keeway s'applique à développer un véritable réseau de concessions propres, où les revendeurs de la marque peuvent s'appuyer sur les services essentiels de la filiale : service après-vente, distribution, recherche et développement ou encore communication.

Au niveau des produits, Qianjiang fait appel à un bureau de design italien pour rhabiller les scooters de la marque produits en Chine. Grâce à tous les ingrédients de cette recette, Keeway se taille en Europe de belles parts de marché sur le segment du scooter d'entrée de gamme. Et Qianjiang continue d'ouvrir des usines de production partout dans le monde y compris en Amérique du Sud.

Le rachat de Benelli

La future Benelli LeoncinoMais pour continuer son développement sur des marchés motos historiques, il manque à Qianjiang une vitrine. Et cette vitrine s'appelle Benelli. La marque de motos italienne centenaire possède tout ce que n'ont pas les motos du groupe Qianjiang, une crédibilité auprès des motards européens et surtout, une longue histoire. Mais Benelli, qui connaît de graves difficultés financières à la fin des années 1990, ne vend presque plus rien au début des années 2000. En France, Benelli représente moins de 100 motos vendues en un an. Mais pour Qianjiang, peu importe, l'occasion de s'offrir une marque historique est trop belle. En 2005, le groupe Qianjiang rachète donc Benelli et commence à renouveler la marque. La philosophie pratiquée par les investisseurs chinois est de conserver une gamme de motos performantes et exclusives comme la TNT, tout en développant des motos plus économiques et consensuelles telles que la BN 600.

Aujourd'hui, Qianjiang poursuit son développement international et tente de donner à la gamme Benelli une sorte de cohérence afin de gagner des parts de marché sur le segment des motos haut de gamme. Cette politique se fonde sur l'innovation et le développement de nouveaux modèles tels que la Benelli Leoncino.

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