Bien choisir sa protection dorsale - Guide d'achat
Guide d'achat explicatif pour bien choisir sa dorsale moto
Intégrée, à bretelle ou gilet ? Mousse souple ou coque rigide ? Quelle certification ? Nos conseils pour trouver la bonne dorsale
Aujourd'hui la plupart des blousons de moto sont dotés de protections aux coudes et aux épaules, mais pas forcément de dorsale, laissée au choix du motard, à mettre dans une poche toujours prévue à cet effet dans le dos. Pourtant, le port d'une protection dorsale est le moyen le plus simple de protéger sa colonne vertébrale des chocs, fractures et donc des risques de paralysie. Si les lésions dorsales ne sont pas les plus courantes, elles restent parmi les plus graves et se protéger est essentiel, même si ces éléments ne sont clairement pas les plus plébiscités par les motards. Il existe ensuite de nombreux types de dorsale, protégeant de façon plus ou moins complète le dos, du haut au lombaire.
L'offre s'est nettement élargie ces dernières années, pour offrir une meilleure protection ainsi que plus de confort et notamment de ventilation au sein des plus grandes marques : All One Bender, Allshot, Alpinestars Bioarmor, Bering, BMW Renfort Dorsale 2, Bowtex, Dainese Wave G1 ou G2, DXR, Forma, Furygan, Ixon, IXS, Klim, Rev'It, Safe max, Segura, Spidi Back Warrior Evo, Soubirac, Tryonic ou encore Vanucci et VQuattro...
Type, matériaux, forme, certification, taille... voici nos conseils pour choisir la bonne protection dorsale.
Norme EPI : tests d'impact, d'abrasion, de perforation, d'éclatement et de déchirement
Attention, le logo CE ne suffit pas à dire qu'une dorsale est homologuée !
Comme tous les autres éléments de sécurité nécessaires aux motards, les dorsales sont certifiées en tant qu'Équipements de Protection Individuelle (EPI) par le biais de la règlementation européenne. Ici, c'est la norme EN 1621-2 qui fait foi. Pour obtenir la précieuse certification, les dorsales passent des tests d'impact, d'abrasion, de perforation, d'éclatement et de déchirement.
Selon les résultats obtenus, elles sont classées selon deux catégories : niveau 1 lorsque la force résiduelle moyenne est inférieure à 18 kN et niveau 2 lorsqu'elle est inférieure à 9 kN, après qu'un poids de 5 Kgs soit tombé de 1 mètre sur la coque.
- La 1621-2 reçoit encore 18 Knewton
- La 1621-1 reçoit encore 35 Knewton soit 4 fois plus que la 1621-2, niveau 2
La protection « mousse » intégrée à de nombreux blousons reçoit, dans les mêmes conditions, 200 Knewton… Il suffit d'imaginer sans mousse du tout !
Quelles lettres ? B pour dos uniquement, ou L pour lombaires ou BL pour les deux ?
Ce niveau de classification ainsi que la norme sont impérativement inscrits sur l'étiquette EPI de la dorsale. Celle-ci doit également mentionner si la dorsale couvre uniquement le haut du dos avec la lettre B ou si elle protège aussi les lombaires L. Une dorsale notée BL de niveau 2 offrira ainsi la plus grande protection.
Indépendante ou intégrée ?
Il existe plusieurs types de dorsales, au-delà des formes dessinées par chaque fabricant, qui peuvent être soit directement intégrées au blouson, à la veste ou à la combinaison, soit être portée de manière indépendante grâce à un système de maintien dédié.
La dorsale intégrée représente la solution la plus pratique puisqu'il n'est pas nécessaire de l'enfiler avant de mettre son blouson. Elle est souvent un peu moins chère. Mais en dehors de ces deux points forts, elle présente plusieurs inconvénients. Tout d'abord elle est conçue pour une marque en particulier et ne pourra être utilisée que sur les blousons d'un même fabricant, il faudra également la changer de poche dès que l'on change de blouson. Mais surtout elle ne protège généralement pas le bas du dos; dommage, car c'est bien ce qu'on lui demande, de protéger l'ensemble du dos, de haut en bas. Mais c'est loin d'être le cas en fonction des modèles.
Au niveau des dorsales indépendantes, le modèle le plus répandu repose sur un système de bretelles et de sangle abdominale destiné à assurer un maintien parfait en cas de chute. Si l'on retrouve là aussi des protections de niveau 1 et de niveau 2 pouvant ne couvrir que le haut du dos, cette dorsale est souvent plus longue et donc plus protectrice. En contrepartie, elle nécessite un enfilage à part à chaque fois et se montre également plus onéreuse.
Enfin, on trouve également les gilets de protections ou des plastrons intégrant diverses protections, dont la dorsale. Né dans l'univers du tout-terrain, cet équipement s'est depuis adapté à la route. Le plus généralement, le gilet de protection repose sur un tissu, élastique ou très aéré, sur lequel est greffé une dorsale, voire même une protection thoracique et où l'on peut retrouver des rembourrages supplémentaires pour le confort. Plus protecteur, car mieux maintenu, le gilet de protection est aussi beaucoup plus contraignant à l'usage, devant être enfilé comme un vêtement et apportant une chaleur supplémentaire qui peut gêner l'été.
Le niveau de protection est également très variable d'une veste à l'autre, de la plus urbaine à la plus adaptée à l'enduro.
Coque rigide ou matériau souple ?
À première vue, on serait tenté de croire que plus la dorsale est dure et/ou épaisse, plus elle est efficace. C'est faux. Le seul élément qui permet de juger de son efficacité est son niveau de certification et les zones que la dorsale couvre et protège.
En revanche, une coque très rigide et très épaisse va immanquablement nuire au confort et c'est ce qu'il faut absolument éviter, celle-ci ne doit pas être contraignante à porter et surtout pas limiter les mouvements.
On trouve ici deux grandes familles : les dorsales souples et les rigides.
Les premières reposent principalement sur des mousses à mémoire de forme ou à partir de matériaux techniques tels que le D3O dont les molécules se rigidifient à l'impact pour absorber le choc. Celles-ci présentent l'avantage d'être plus souples et donc de ne pas gêner les mouvements, mais sont aussi régulièrement plus lourdes et moins aérées même avec les canaux de ventilation qui peuvent être creusés dedans. À l'inverse, une structure rigide permet de laisser un maillage plus important pour la ventilation par exemple avec les structures en nid d'abeille, mais la liberté de mouvement est moindre surtout si les panneaux qui la composent ne sont pas articulés.
Ventilation et souplesse
Comme nous l'avons déjà expliqué, il est très important de choisir une dorsale qui ne présente aucune gène pour le pilotage. Il faut donc en tenir compte au moment de faire son choix, à la fois au niveau forme mais aussi composition de sa dorsale, ainsi que sur les petits détails qui ne sautent pas forcément aux yeux.
On regardera donc bien la souplesse offerte par la protection en se penchant, en se tournant et en reproduisant les différents mouvements que l'on peut effectuer sur sa moto. Il faut également vérifier que la dorsale reste bien en place lors de ces mouvements, aidée par les sangles et attaches.
Enfin, privilégier le plus possible les modèles les plus ventilés, pas seulement au niveau de la structure, mais aussi des tissus. L'air doit passer au maximum pour éviter de transpirer de trop en dessous, notamment au printemps et a fortiori l'été.
Cette ventilation se voit assez facilement dans la conception mais aussi au niveau du matériau, une majorité de mousse de type 3DO ayant tendance à être plus chaude.
Des systèmes alvéolaires laissent par contre bien l'air passer, aussi bien pour la chaleur du corps que la possibilité d'en faire rentrer.
On trouve au sein d'une même marque, des dorsales différentes, non seulement au niveau de protection, que de confort et d'aérations.
Et a fortiori, entre les marques.
La taille, ça compte !
C'est l'autre critère principal : choisir une dorsale adaptée à sa taille. Beaucoup de modèles, les dorsales intégrées principalement, ne sont proposés qu'en taille unique. Or on comprend bien qu'une motarde de 1m60 et qu'un gaillard de 2m00 n'ont pas les mêmes besoins.
C'est pourquoi les fabricants proposent le plus souvent leurs dorsales dans deux ou trois tailles différentes, voire des modèles spécifiquement développés pour les femmes.
Ensuite, la plupart des dorsales d'origine des blousons ne couvre qu'une partie des vertèbres dorsales, mais remonte peu au niveau cervical et encore moins au niveau des lombaires.
Il faut ici se reporter aux conseils de chaque marque et encore une fois essayer la dorsale pour vérifier qu'elle épouse bien la courbure du dos sans provoquer de gêne.
Dernier point, une dorsale prend de la place, une fois enfilée sous le blouson, ce qui nécessite parfois d'avoir un blouson plus grand.
Budget
Pour une dorsale intégrée, comptez à partir d'une vingtaine d'euros pour le niveau 1 à insérer dans une poche dorsale de blouson et 30/40 € pour le niveau 2.
Pour une dorsale à bretelles et ceinture, les tarifs démarrent aux alentours de 70 euros, mais il faut compter au moins une centaine d'euros pour une dorsale de niveau 2. Le prix grimpe ensuite en fonction des marques et des fonctionnalités, mais ne dépasse généralement pas les 180 euros. Seuls les gilets et plastrons avec protections thoraciques et/ou protecteurs de hanches peuvent aller au-delà comme par exemple la Zandona Esatech Armour Pro X6 qui grimpe jusque 230 euros.
Conclusion
Et si vous voulez encore plus de protection, il est alors nécessaire de se tourner vers l'airbag. Ce sera l'objet de notre prochain gros dossier sur l'équipement du motard.
Commentaires
Pour les gilets airbag, seuls les AlpineStars gèrent le gonflage à l'arrêt (ex: voiture qui vous tamponne aux feux/stop/CLP).
Il existe 3 Airbags Alpi:
- Le RACE (réglable en STREET) à 1200¤ (dorsale dure) pour les cuirs Alpi Airtech uniquement
- Le STREET à 850¤ (dorsale dure) pour les textiles Alpi Airtech uniquement
- Le 5 à 650¤ (dorsale molle) compatible avec "tout".
Ces airbags protègent les épaules, contrairement à beaucoup...
Les pilotes eux ont même les hanches:
28-04-2021 12:56