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3.190 morts sur les routes en 2024

Une mortalité en légère augmentation, surtout chez les motards et automobilistes

Reculs des nombres d'accidents corporels et de blessés graves

3.190 morts sur les routes en 2024 - Photo d'illustration, crédit : bialasiewicz/EnvatoAprès les deux années marquées par la crise sanitaire et les réductions des déplacements des Français qui s'étaient traduites par des niveaux historiquement bas en termes de mortalité routière, l'accidentalité avec repris sa hausse en 2022 avec de se caler sous la barre de 3.200 décès annuels pour la première fois en 2023.

Les différents baromètres publiés chaque mois par l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière ont d'abord permis de constater une dégradation des conditions sécurités sur la première partie de l'année écoulée, puis une amélioration. C'est désormais l'heure de faire un premier bilan, encore provisoire, sur l'accidentalité routière en 2024.

Contrairement à ce que l'on pouvait craindre initialement, le bilan provisoire est loin d'être négatif puisque la mortalité routière reste sous la barre des 3.200 décès pour la deuxième année consécutive. Avec 3.190 morts déplorés entre janvier et décembre, la mortalité enregistre toutefois une légère hausse de 0,7% sur un an.

À l'inverse, les autres indicateurs relevés par l'ONISR sont à la baisse, mais là encore, les évolutions restent modérées. Le nombre d'accidents corporels a ainsi réduit de 1,7 % avec 178.132 accidents estimés. Les 233.071 blessés estimés correspondent à un recul de 0,8%. 94 blessés graves de moins sont relevés, soit un recul de 0,6%.

François-Noël Buffet, ministre auprès du Ministre d'État, ministre de l'Intérieur :

Pour la seconde année consécutive, le nombre de personnes tuées sur les routes reste sous la barre des 3.200 morts. Ces résultats sont encourageants et témoignent des efforts continus déployés pour améliorer la sécurité routière. Chaque vie perdue sur nos routes reste néanmoins une tragédie, il est de notre responsabilité collective d'agir pour réduire ces drames humains. Nous devons tous, conducteurs, cyclistes, piétons et usagers de trottinettes, adopter un comportement responsable, respecter les règles de sécurité et prendre conscience des dangers que comportent nos trajets quotidiens. Cela inclut un respect strict des limitations de vitesse, l'utilisation obligatoire des équipements de sécurité et une vigilance accrue, notamment pour les usagers les plus vulnérables. La sécurité routière est l'affaire de tous.

Par usagers

Les automobilistes représentent toujours 48% de la mortalité routière et 31% des blessés graves. Ils ont été 1.535 à décéder l'an dernier, soit 23 de plus. Motards et scootéristes, ont également vu leur mortalité croitre avec 20 tués supplémentaires. Représentant 23% des tués et 32% des blessés graves, les motocyclistes enregistrent par ailleurs un recul du nombre de blessés graves de 6%.

Chez les usagers vulnérables, seuls les piétons ont enregistrés plus de morts avec 12 décès supplémentaires en un an. Pour autant, il n'y a pas d'amélioration chez les cyclistes (+1 mort, autant de blessés) ou chez les utilisateurs d'EDPm (stabilité mortalité, +16% de blessés).

La mortalité routière a progressé de 0,7 % en 2024
La mortalité routière a progressé de 0,7 % en 2024

Par réseaux routiers

L'évolution de l'accidentalité a été aussi assez hétérogène selon les différents réseaux empruntés. Hors agglomération, le réseau secondaire reste le plus fréquenté et, fatalement, le plus dangereux avec 60% des tués et 48% des blessés graves. Surtout, la mortalité y a progressé avec 51 morts supplémentaires, mais un léger recul (-1%) des blessés. En ville, la situation est stable pour la mortalité et en léger retrait pour le nombre de blessés (-1%). Les villes totalisent 45% des blessés graves. Sur autoroute, seules 242 personnes ont perdu la vie, soit 27 moins qu'en 2023.

Par profil

Ce qui ne change pas en revanche, c'est la surreprésentation des hommes dans la mortalité routière, la gent masculine comptabilisant 2.477 tués sur les 3.190 estimés, soit 78% des décès. Ils forment également 75 % des blessés graves et 84 % des présumés responsables d'accidents mortels. La tendance est identique à celle de 2023.

Les jeunes adultes de 18-24 ans (+34 tués) et les seniors de 75 ans et plus (+10 tués) ont connu la plus forte progression en termes de mortalité routière. Si les jeunes ont vu leur nombre de blessés reculer de 1%, celui des seniors explose avec +7%. Les 25-34 ans représentent toujours un sur risque d'accident, mais enregistrent malgré tous des baisses des nombres de blessés et de décès.

En outre-mer

Si la situation est globalement stable en métropole, les hausses sont plus clairement marquées en outre-mer. La mortalité est ainsi passée de 231 à 241 personnes (+4%) et le nombre de blessés a augmenté de 3% pour s'élever à 4.300 personnes. Les utilisateurs de deux roues motorisés représentent plus d'un tiers de la mortalité routière et sont presque au même niveau que les automobilistes avec respectivement 83 tués et 94 tués. Les hommes sont davantage représentés (83% des tués, 93% des responsables). Enfin, la catégorie des 18-34 ans a vu sa mortalité rebondir après la baisse record survenue en 2023.

Tous ces résultats demeurent provisoires. Les chiffres définitifs de l'accidentalité routière seront publiés fin mai par l'ONISR.

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