2.944 tués sur les routes en 2021
La sécurité routière publie le bilan définitif de l'accidentalité
Plus 16% de tués, 19% d'accidents corporels et 20% de blessés
Comme chaque année, l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) a publié fin janvier le bilan provisoire de l'accidentalité routière pour l'année écoulée. Cinq mois plus tard, les chiffres sont désormais définitifs et confirment la tendance annoncée en début d'année.
Mieux qu'en 2019, bien pire qu'en 2020
Avec la crise du Covid, les déplacements des Français ont été très largement impactés, occasionnant une forte baisse du trafic en 2020 et donc forcément de l'accidentalité. Il y a deux ans, on a vu le nombre d'accidents, de blessés et de tués chuter de manière impressionnante. L'amélioration progressive de la situation sanitaire s'est donc accompagnée d'un rebond de l'accidentalité en 2021.
L'année dernière, ce sont 53.540 accidents corporels qui sont survenus sur les routes de France, occasionnant 67.057 blessés et 2.944 décès. Ces indicateurs sont respectivement en baisse de 4%, 5% et 9% par rapport à 2019, dernière année "normale" pour la circulation. Mais ils sont également en très forte hausse par rapport à 2020 avec respectivement 19%, 20% et 16% de hausse.
On note aussi que près de la moitié des décès ont lieu sans le moindre tiers impliqué. Au total 736 automobilistes se sont tués seuls sur la route, 248 usagers de deux-roues, 78 conducteurs d'utilitaires et 73 cyclistes.
Les usagers vulnérables portent bien leur nom
Les usagers vulnérables ont été particulièrement touchés l'année dernière, en particulier les cyclistes dont la mortalité a progressé de +21% par rapport à 2019 et de +28% par rapport à 2020. Mais alors que la pratique du vélo a bondi avec la pandémie (+31% en ville et +14% hors agglomération) il s'agit d'une évolution logique. Ces derniers ont été particulièrement touchés hors agglomération où le manque d'infrastructures adaptées se fait ressentir.
Les motocyclistes aussi ont connu une très mauvaise année 2021, passant de 479 tués en 2020 à 572 l'an dernier, soit presque au niveau des 615 décès de 2019. On dénombre également une légère hausse des décès chez les piétons, mais le niveau reste bien inférieur à celui de 2019.
Évolution inquiétante chez les enfants
Les restrictions appliquées en 2021 ont surtout pris la forme de couvre-feux. Et ce sont les 25 - 34 ans qui en ont le plus bénéficié sur la route, probablement avec l'impossibilité de sortir le soir. Il s'agit de la seule classe d'âge dont la mortalité n'a pas progressé (-1 tué) au cours de l'année.
À l'inverse, on peut légitimement s'inquiéter de l'évolution du nombre d'enfants tués sur les routes (piétons, cyclistes ou passagers). La mortalité des moins de 13 ans a bondi de 37% l'année dernière. De 61 enfants tués en 2019, on en dénombre aujourd'hui 85. Même constant, mais plus nuancé, chez 14-17 ans dont la mortalité est en hausse de 10% par rapport à il y a deux ans.
Confinés à domicile en 2020, les Seniors ont logiquement vu le nombre de leur décès croitre très fortement l'an dernier.
Les autoroutes perdent de leur superbe
Sans surprise, c'est toujours le réseau secondaire qui regroupe l'écrasante majorité des accidents mortels avec 1.733 de 2.944 décès. Ce chiffre est en hausse de 16% par rapport à 2020. En ville aussi la mortalité a progressé de 14% avec 963 tués. Si les autoroutes restent le réseau le plus sûr avec 248 décès, c'est sur ce réseau que la hausse de la mortalité a été la plus forte sur un an avec +23%.
D'ailleurs, on constate que les conditions de sécurité ne s'améliorent plus sur autoroute depuis 2010. En comparaison des villes où la mortalité a baissé de 15% en 11 ans et du réseau secondaire où elle a chuté de 33%, la mortalité autoroutière reste au même niveau, passant de 256 tués en 2010 à 248 en 2021.
Du changement dans les régions
Au niveau géographique, seules deux régions n'ont pas connu d'amélioration au niveau de la mortalité par rapport à 2019 : les Hauts-de-France avec le même nombre de tués et l'Île-de-France qui enregistre 9% de hausse.
Mais c'est désormais en Occitanie que la mortalité routière est la plus forte avec 356 en 2021. La région dépasse même l'Auvergne-Rhône-Alpes qui représentait jusqu'alors 15,3% de la mortalité française (11,9 % en 2021). Avec 347 tués, la Nouvelle-Aquitaine complète le podium des régions aux routes les plus dangereuses.
Année noire pour 2022 ?
De manière générale, l'année 2021 a été assez contrastée sur le plan de la sécurité routière, avec des valeurs toujours inférieures aux seuils d'avant la pandémie, mais une tendance qui pointe à la hausse. D'ailleurs, depuis le début de l'année 2022 cette tendance se confirme très nettement et pourrait occasionner un bilan très négatif à fin décembre. C'est en tout cas la direction prise aujourd'hui par les usagers de la route.
Commentaires
C'est trois fois moins que le nombre de morts par suicide, six fois moins que le nombre de morts dus aux accidents domestiques, 50 fois moins que le nombre de morts par cancer...
06-06-2022 09:52Encore et toujours cette inflation de chiffre, ces statistiques qui se succèdent décennie après décennie. Traduire la réalité, celle des drames et des vies brisées, pour apporter à un techno-bureaucrate un sujet de réflexion. Sa conclusion tendra à plus de répression avec ces merveilleux radars et imposer un CT aux motards ?
06-06-2022 10:08Combien de pistes explorées dans de multiples commissions liées à la sécurité routière sont restées sur le papier ? Trop coûteuses, pas rentables.. A croire que le risque accidentogène est chose admise par notre société, presque utile pour son fonctionnement et renouvellement.
Education, prévention et malheureusement répression pour sauver l'essentiel, l'Humain.
[fr.wiktionary.org]
tom4, service 06-06-2022 11:30
Salut
...et donc ?V 06-06-2022 11:31
Gouniaf on pourrait ajouter, la famine en Ethiopie, la guerre en Ukraine, les noyades, le paludisme.
06-06-2022 11:44Ce genre de comparaison n'a aucun sens et en conclure quoi au juste?
A tout prendre je choisis de mourir du cancer ou d'un accident de la route, on m'ampute un pied à cause du diabète ou d'une chute à moto.
Je comprends qu'avec de tels raisonnements on n'avance pas vite.
Je développe : la communication gouvernementale autour du thème de la mortalité routière tend à faire passer celle-ci pour un fait sociétal majeur.
06-06-2022 12:55Outre le fait que celle-ci découle de très nombreux facteurs (place de l'alcool dans la société, comportements virilistes..) contre lesquels les actions gouvernementales sont anecdotiques, voire inexistantes, on peut estimer que le gouvernement cité plus haut devrait mettre l'accent sur d'autres causes que la sempiternelle mortalité routière.
Après, chacun son combat.
Gouniaf je n'ai pas attendu une injonction du gouvernement pour ne pas fumer ni boire d'alcool, c'est une démarche personnelle.
06-06-2022 14:02Il en va de même de la mortalité sur la route qu'aucune campagne publicitaire sur l'insécurité routière n'a enrayée.
C'est avant tout une prise de conscience individuelle depuis le plus jeune âge et des comportements que je ne voudrais pas qualifier d'asociaux que l'alcool et les stupéfiants amplifient.
Comme toujours on cherche une cause annexe à ces comportements, dopage, dépression, stress, à croire que la France entière est malade.
Augmentation spectaculaire par rapport à l'année 2020, où qu'on avait roulé beaucoup beaucoup moins ... Donc LA solution on la connaît : 6 mois de confinement par an et zou !
06-06-2022 15:54Ah oui, s'cusez, on compare pô les choux et les carottes, hein
Les solutions sont connues et appliquées dans beaucoup de secteurs :
06-06-2022 19:36- formation ;
- formation ;
- et surtout la formation.
Évidemment il y a plusieurs axes à travailler, évidemment ça coûte du temps et de l'argent. Bref, l'exact inverse de la verbalisation privatisée...
Par contre je ne comprends pas.
06-06-2022 21:31C'est toujours un 4 cylindre qui est cassé.
Il faut donc faire une sous catégorie : les 4 cylindres qui eux ont des accidents et les autres.
Quoi que vous pensiez de ces chiffres je vous souhaite de ne pas être un des presque 600 qui finissent dans une boîte. On peut pas toujours l’éviter mais ça vaut le coup d’y veiller. En ce qui me concerne je gère un peu mieux mon impatience, mon enthousiasme pour éviter certaines situations pourries. Bonne route à tous
07-06-2022 06:02Salut,
tu trouves par exemple que les morts causés par 2 options facultatives dans une vie que sont le tabac et l'alcool c'est moins grave que les morts sur les routes ???
Le tabac TUE 8 personnes PAR HEURE mon pote 8 PAR HEURE.. et l'alcool TUE 5 personnes PAR HEURE.. TU COMPRENDS la différence ?
Moi ma voiture/bécane j'en ai besoin pour aller travailler et autre, par contre jsuis pas du tout obligé de fumer ou de me droguer ok ?
Bonne route. 07-06-2022 11:40