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Record de morts à moto sur le Tourist Trophy

5 morts coup sur coup en quelques jours sur l'île de Man

Plus de 150 morts sur le TT, plus de 260 morts en course sur l'île de Man

L'édition 2022 du Tourist Trophy a très mal commencé, avec un mort pendant les essais, alors que la course elle-même n'avait pas débuté. On se dit alors qu'un mort çà suffit et qu'il n'y en aura pas d'autre. C'était sans compter sur le destin. Et on a dû assister à la mort d'un sidecariste français. Et comme si cela ne suffisait pas, ce fut ensuite au tour du pilote pourtant expérimenté Davy Morgan... puis d'un père et son fils en side-car.

Record de morts à moto sur le Tourist Trophy
Record de morts à moto sur le Tourist Trophy

Il faut dire qu'avec des virages en épingle face aux murs de maisons, aux ponts qui voient les motos s'envoler dans les airs (au sens propre) et à une vitesse moyenne des meilleurs supérieure à 215 km/h, le Tourist Trophy cumule tous les ingrédients pour favoriser les morts.

On est même étonné qu'à une époque où on cherche la sécurité à tout prix, la course soit encore possible. Il faut dire que c'est justement pour sa dangerosité que le Tourist Trophy ne fait plus partie du championnat du monde de vitesse depuis 1976.

Ces cinq morts, sans oublier les accidentés de cette édition, porte à 263 le nombre de morts sur l'île de Man (toutes courses confondues). Depuis la première édition du Tourist Trophy en 1907, il n'y a eu qu'une seule année sans avoir à déplorer un mort : c'était en 1982. Et l'année 2005 a par contre été l'année la plus noire de l'épreuve avec 11 morts.

Et c'est bien cette régularité dans la tombe qui place le Tourist Trophy comme la plus meurtrière des courses sur route au monde.

Le Repaire des Motards renouvelle ses pensées et ses condoléances aux familles des victimes, à leurs proches et leurs amis.

Plus d'infos sur les morts au Tourist Trophy

Commentaires

waboo

Deux ans d'arrêt de ces courses peut être aussi ...? Donc une perte de repères pour certains, un retour en compétition trop rapide ?

Ce trophée est un extrême. Parfois sans décès. Parfois avec.

Macau est encore pire en terme de dangerosité d'après les pilotes.

13-06-2022 09:26 
inextenza

Macau... j'avais roulé avec Bruno Bonhuil en début d'été 2005... pas content

Ces courses sont folles, mais AMHA il faut qu'elles existent encore. Que ces pilotes soient LIBRES d'exprimer leur talent et leur passion.
Ce n'est pas parce que les crashs sont médiatiques surtout en cette année tristement record, que les autres sports et disciplines sont moins dangereuses (je pratique également l'équitation et le kitesurf; oui ça plombe un peu un dossier d'emprunt immobilier; et il n'existe pas de statistiques à ma connaissance sur l'accidentologie y compris en loisirs). Mais bon... le sensationnalisme...

13-06-2022 10:00 
inextenza

(et effectivement, j'ai également cette impression que ce "record" pile l'année de reprise post COVID ne semble pas être un hasard)

13-06-2022 10:34 
38GiB

Salut
Le(la) covid responsable des morts du TT question
En 2016, c'était 4, en 2017 : 3...
Pas sûr que le dé(confinement) ait quelque chose à y voir.
V

13-06-2022 10:56 
cajo

Je mettrais pas forcément un kopek sur la période covidaire, même si les 2 dernières éditions furent annulées. Le monde de la course, dans les conditions Manxoises, peut se révéler terriblement funeste, et pourtant cette discipline sportive perdure.

Pour rappel, le TT fut retiré du Continental Circus en 1976 ; ce qui signifie que depuis 76, ce sont encore des milliers de pilotes passionnés (et non de "tarés" comme on peut le lire dans un autre sujet...) qui y ont participé !

On a du mal à comprendre ça vu d'ici, en toute méconnaissance du contexte historique-culturel-social, et sans jamais y avoir trainé ses roues un peu partout dans l'île en y ressentant la dimension et le sens profond de l'évènement.
Et hélas, quand on ne veut ou ne peut comprendre, on a vite fait de dresser l'bûcher ... au bord des larmes

13-06-2022 11:53 
tsointsoin

J'ai le souvenir que pour intégrer le TT il faut déjà avoir fait le Manx. Est ce qu'il faut pas revoir le processus de sélection ? Après rien ne garantira jamais qu'il n'y ait pas d'accident. Ce qu'on peut dire c'est qu'avec des morts chaque années, ceux qui s'y inscrivent sont clairement conscient des risques

13-06-2022 11:53 
inextenza

J'ose croire que le common-motardus n'a pas l'idée de s'y pointer la fleur au fusil. D'autant qu'il y a pas mal de catégories de courses avant d'arriver à avoir la plaque porte-numéro de la catégorie d'un McGuiness ou d'un Dunlop clin d'oeil

13-06-2022 12:00 
Goupil62

Cette société nous asservit un maximum.

Il y a des morts sur la route, à cause du tabac, l'alcool, la mal-bouffe, etc.

Certes, le TT est une course dangereuse mais elle est le Graal pour les pilotes, conscients des risques encourus.

Le tribut est lourd, très lourd mais cela reste leur volonté ...

13-06-2022 12:01 
38GiB

Salut
Agostini disait que c'était trop dangereux, qu'il fallait être fou...pour y courir.
Certainement qu'il ne ressentait pas le sens profond de l'événement...
V

13-06-2022 15:36 
Bee Loo

Et l'Everest, le K2, ... combien de morts pendant cette même période ? Et ça ne semble pas choquer grand monde. Alors qu'on envoie des équipes prendre des risques pour porter secours.

13-06-2022 15:47 
Bee Loo

David, je ne pense pas que les virages en épingle soient les plus dangereux !

13-06-2022 15:48 
cajo

38GiB > Agostini avait raison ... et donc les milliers de pilotes qui ont pratiqué ou pratiquent encore sont des doux dingues, c'est absolument évident, foi de GiB ??!

Clair et concis, c'est du brutal !

13-06-2022 16:17 
Meuldor

Toujours la limite entre passion, danger et risque extrême. Avec son nombre de mort le TT me rappelle le film Rollerball premier du nom avec James Caan, pas le remake. Jusqu’où aller dans le spectaculaire ? Pour moi clairement, suivre une épreuve où les pilotes se ramassent à la pelle, ça me fait pas kiffer.

13-06-2022 16:17 
Stélian

Combien de morts cette année de reprise après covid sur les pistes de ski ? Personne a envie de mourir en assouvissant sa passion et d'ailleurs ils se préparent dans le but de finir la course. Je suis triste pour ces pilotes, notamment César que j'avais rencontré sur une course de côte ainsi que son père, mais ils sont partis pour vivre leur rêve, atteindre leur Everest qui les poussait à avancer et à se dépasser. Qui sommes nous pour leur interdire ? A qui causent-ils du tort ?

13-06-2022 21:45 
cajo

Citation
Meuldor
Pour moi clairement, suivre une épreuve où les pilotes se ramassent à la pelle, ça me fait pas kiffer.
A la nuance près que nous le suivons tout de même, et par le côté sombre, ici même quand on évoque un "record de morts" ...

Mais c'est toute l'ambiguïté ; de tous temps, notre regard sur le péril imminent et la mort violente peut évoquer quelque chose d'acceptable-voire même fascinant, ou au contraire d'insupportable et révulsant. Certains y paraissent mêmes étonnamment indifférents, tellement la disparition de l'autre est banalisée-invisible.
Chacun trouvant la posture qui lui convient psychiquement le mieux, on peut alors par exemple gueuler sa souffrance, ou la nier, ou la taire.

Que des générations se transmettent à ce point une telle passion (assister, ou participer soi-même, à des épreuves de vitesse moto, sur des circuits routiers), renforce le "mystère", l'énigme, que représente pour nous ce genre d'évènement. D'où nous sommes, nous condamnons rapidement, alors que sur place l'histoire et l'institution du TT renforcent, année après année, les liens familiaux-sociaux-culturels.

Mais ta réflexion m'interpelle quelque part... j'aime à penser que mes séjours au TT ne m'ont pas fait spectateur de drames, mais cela aurait pu être le cas, et peut-être alors serais-je plus réservé sur le sujet ? No sé.

Nous sommes sensibilisés car il est question ici d'une pratique exercée dans des conditions très différentes, certes, mais dans laquelle nous avons cependant tous des points en commun : la moto et les dangers de la route, qu'ils nous arrivent très vite ou pas ... Il est vrai que les beloteurs (pardon à eux !) ou les adeptes de BFM sur canapé sont plus menacés par le cholestérol ou le diabète. Chacun ses choix... clin d'oeil

V

14-06-2022 06:47 
dante

La fascination pour ce genre d'épreuves, que ce soit pour les participants ou pour les spectateurs, vient aussi de la dimension potentiellement mortelle avérée.

Cela conjugue pour le spectateur la fascination pour ce qu'on ne saurait faire soi même, le frisson par projection du danger, et aussi celui plus morbide d'assister à la potentialité d'une mort en direct.

Et pour le pilote le fait de se distinguer du commun des mortels, d'accomplir un dépassement narcissique, et aussi de tutoyer la mort en pleine conscience je dirais, de la braver délibérément pour s'en affranchir tout en satisfaisant sa propre pulsion de mort.

Cette dimension morbide et son rôle cathartique socio psychologique dans les sociétés humaines ont été largement documentées par les études sociales, anthropologiques, cognitives et je ne pense pas que la question soit de se demander si cela est présent, tant c'est évident finalement.

Il reste la question de la balance entre soupape nécessaire pour des êtres fondamentalement soumis aux pulsions comme la violence et morale désireuse de la protection des individus. Débat sans doute jamais clos.

14-06-2022 09:26 
kick47

Souvenez vous de cette phrase de Mike Hailwood : sur le TT il faut rouler lentement le plus vite possible. Courage aux familles des défunts.

14-06-2022 21:26 
 

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