Les voitures électriques ministérielles rechargées au gazole

La préfecture cède à la facilité face au défi de la recharge des véhicules électriques

Une délégation européenne pas si verte au sommet de la présidence française de l'UE

Un des chevaux de bataille des pouvoirs publics dans la lutte contre le réchauffement climatique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, principalement en s'attaquant au trafic routier. Les mesures pour inciter les particuliers à abandonner les moteurs à combustion sont ainsi nombreuses, que cela passe par l'incitation d'un bonus écologique et d'une prime à la conversion, ou par des mesures barrières telles que des malus, la taxation croissante des carburants ou les restrictions de circulation.

Et parce qu'il n'est pas facile de faire changer les gens d'avis sur une technologie encore relativement récente en proie à de nombreuses critiques, justifiées ou fantasmées, les officiels se doivent de montrer l'exemple, notamment en adoptant des flottes de véhicules électriques.

C'est d'ailleurs ce qui a été décidé au début de mois alors que la France accueillait les ministres des Affaires étrangères et de la Santé des différents États membres dans le cadre de sa présidence de l'Union Européenne. Après une journée inaugurale organisée à Lyon, la délégation européenne avait ensuite rendez-vous à Grenoble pour ce sommet européen. L'utilisation de véhicules électriques avait ainsi été imposée pour se rendre sur les différents sites.

Mais, on le sait, le développement des infrastructures de recharge accuse un gros retard sur les objectifs. Et cette situation a causé bien des ennuis aux équipes chargées de l'organisation, notamment parce que la préfecture ne compte que quatre bornes de recharge et que comme le bâtiment est classé il n'est pas possible d'en rajouter davantage.

Pour assurer la recharge de la cinquantaine de voitures électriques de la délégation, la Préfecture du Rhône a ainsi eu recours à des groupes électrogènes fonctionnant au... gazole... Un choix qui passe plutôt mal d'autant que les Peugeot e-Traveller utilisés pour l'occasion assurent environ 250 kilomètres normalement suffisants pour couvrir les 25 bornes qui séparent la gare ou l'aéroport du Palais des Congrès puis le trajet d'une centaine de kilomètres jusqu'à Grenoble. Une recharge partielle suffisant à s'assurer une autonomie suffisante pour l'ensemble des trajets.

Les ministres européens étant mobilisés plusieurs heures à chaque fois, les chauffeurs auraient également pu aller se charger sur des bornes publiques durant les réunions. D'autres alternatives sont également évoquées comme des bornes mobiles chargées sur des prises triphasées ou encore l'utilisation d'un chargeur nomade ou d'un van Drop'n Plug qui a déjà fait ses preuves sur le Tour de France pour ne citer qu'elles.

Dire ce qu'il faut faire est simple, par contre pour donner l'exemple c'est une tout autre histoire...

Plus d'infos sur les véhicules électriques

• Source : www.leprogres.fr
• Toutes les actualités electrique