Dakar : où en est l'enquête sur l'explosion ?
Silence radio des autorités face à la thèse de l'acte terroriste sur le rallye
La 44e édition du rallye Dakar touche à son terme alors que les concurrents s'affrontent en ce moment même sur la douzième et dernière étape de l'épreuve. Si cette troisième édition organisée en Arabie Saoudite nous a offert beaucoup de spectacle avec une compétition très disputée jusqu'au bout, le rallye n'a pas manqué de soulever la polémique avant même de débuter, sans attendre le pilote auto qui roule deux fois sur un motard.
Deux jours avant le départ de l'épreuve, le pilote français Philippe Boutron, son co-pilote Mayeul Barbet et quatre amis prenaient place à bord de la voiture pour se rendre aux vérifications techniques organisées dans le stade Roi-Abdallah de Jeddah. Mais sur la route, le véhicule explose, blessant gravement le pilote.
Alors que des soupçons d'attentat sont évoqués, les autorités saoudiennes assurent qu'il s'agit d'un accident alors que l'un des passagers assure avoir vu un engin explosif en tentant d'extirper Philippe Boutron du véhicule. Le copilote se montre lui aussi formel quant à la nature de l'explosion qui ne peut selon lui pas résulter d'un problème du moteur.
N'écartant pas la piste criminelle, le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". La DGSI, en charge lorsque des citoyens français sont impactés, est chargée de mener des expertises avec le soutien de la DGSE.
Sauf que depuis, silence radio de la part des autorités. Alors que l'enquête se poursuit côté saoudien, aucun enquêteur français n'aurait été en mesure de se rendre sur place. Les dossiers réclamés par la DGSI n'auraient d'ailleurs toujours pas été reçus. Les vidéos des caméras de surveillance de l'hôtel où résidait le pilote sont notamment au coeur des tractations, celles-ci montreraient en effet trois individus déposant une charge explosive contre la voiture selon les affirmations du journaliste Georges Malbrunot.
ASO, organisateur du Dakar, avait refusé de suspendre l'épreuve et préféré mettre en place une sécurité renforcée autour du rallye. Le spectre d'un attentat fait ressurgir les heures sombres du rallye qui avait déjà été contraint d'abandonner l'Algérie en 1993 puis d'annuler l'édition 2008 à cause des menaces d'Al-Quaida en Mauritanie. L'année suivante, l'épreuve s'était exportée en Amérique du Sud où elle a été organisée pendant une décennie. Depuis 2020, c'est l'Arabie Saoudite, désireuse de redorer son image, qui accueille le rallye raid.
Selon RMC Sport qui cite une source saoudienne, les autorités locales attendent que l'épreuve soit terminée pour faire la lumière sur cet explosion. Alors que le contrat liant le Dakar au Moyen-Orient portait sur cinq ans, l'avenir du rallye semble aujourd'hui en suspens.
Commentaires
Ce serait tout de même étonnant que ce soit la DGSI ou pire la DGSE qui communiquent directement sur une enquête
14-01-2022 11:30Les X-Files, tu crois ? 😃
14-01-2022 12:26Les saoudiens toujours très ombrageux quand leur image est mise à mal.Il suffit de s'intéresser un peu à l'affaire " Jamal Khashoggi " pour s'en convaincre ...
14-01-2022 13:34J'ai une idée pour ASO, faire le prochain Dakar dans le désert de Gobi coté Chinois.
14-01-2022 13:53Là bas pas de terroristes, c'est pas loin de Pékin et en plus l'hiver il fait -20 degrés, ça changerait de la canicule.
Le type qui se trompe dans la navigation, tu le retrouves 4 jours après congelé.
Ceux qui s'en sortent iront faire dans la foulée l'Enduropale au Touquet, ils auront l'impression d'être en été.
Rien de surprenant pour ceux qui ont une petite idée de ce qu'il se passe en Arabie Saoudite.
14-01-2022 20:43Même si la sécurité s'est nettement améliorée depuis quelques années.
Les saoudiens n'en n'ont rien à battre du Dakar. Ils prennent les pilotes, les mécanos et toute l'organisation pour des mécréants dont la seule utilité est de leur donner un semblant de virginité et une image de démocrature sur la scène internationale. Un peu comme la Chine avec ses JO d'hiver.
15-01-2022 21:53Picabia a raison : quitte à servir de passe-plat et de faire-valoir, autant aller dans le désert de Gobi