Vers une pénurie de pneus ?

Une demande trop forte, la Chine qui stocke, un caoutchouc pas assez rentable...

Des hausses de prix à prévoir à court terme

Actuellement, le secteur des transports, sans être le seul, doit faire face à de nombreux problèmes qui ralentissent les cadences de production et retarde les livraisons. Sauf qu'en plus de la pénurie de semi-conducteurs, du problème d'approvisionnement de certaines matières premières, des fermetures d'usines et de la crise du fret, une nouvelle menace se profile.

En effet, c'est maintenant le caoutchouc qui pourrait poser de gros soucis, ce qui est bien plus problématique puisque tous les véhicules en ont besoin et pas seulement les nouvelles productions.

Élément intervenant dans la fabrication d'un pneumatique, le caoutchouc est aujourd'hui essentiellement produit via les plantations d'hévéa de Thaïlande, de Chine, d'Indonésie et d'Afrique de l'Ouest. Depuis quelques années déjà, la demande n'a fait que croître et les prix ont baissé, poussant certains agriculteurs à se détourner de l'hévéa au profit d'une huile de palme plus rentable.

Mais voilà, la demande a d'abord diminué l'an dernier avant de repartir à la hausse en dépassant les prévisions, notamment pour la production de gants de protection durant la pandémie. Sauf que pour répondre à cette demande, il ne suffit pas de planter de nouveaux arbres, l'hévéa mettant environ 7 ans avant de devenir productif. Et comme l'industrie automobile travaille en flux tendu, les problèmes d'approvisionnements de pneus peuvent rapidement se montrer importants.

Pour ne rien arranger, la surexploitation des arbres les a fragilisés. Ceux-ci sont plus vulnérables aux maladies et les différents épisodes de sécheresse ne jouent pas non plus en faveur d'une amélioration de ces conditions. Par-dessus ça, la Chine a stocké d'importantes réserves alors que les prix étaient au plus bas.

La conséquence directe est une hausse des prix importante, le caoutchouc ayant pris 2 $ du kilo à la fin février, marquant son plus haut niveau en quatre ans. Selon les analystes, le prix de cette matière première devrait continuer de croître jusqu'à 5 $ ces prochaines années. Si la menace d'une pénurie n'est que peu probable, ce qui est sûr c'est qu'il faut s'attendre à voir une hausse des prix des pneumatiques à court terme.

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