Les graviers responsables de morts à moto mais pas coupables
Un panneau de route glissante suffit pour la justice pour signaler les graviers
La Nièvre dégagée de toute responsabilité dans un accident mortel sur la D20
Les graviers sont une plaie sur la route, encore plus pour les motos et les scooters puisque leur présence pour réparer rapidement la chaussée transforme cette dernière en véritable patinoire pour 2-roues l'espace de quelques jours, du moins quand l'excédent de gravillons est retiré à temps.
Ce problème, on doit y faire face chaque été depuis des années. Pourtant, les accidents se poursuivent et la législation n'évolue pas autour de la question du gravillonnage. En début d'année, une affaire traitée dans la Nièvre a encore montré que le traitement des cas d'accidents était problématique pour les usagers de deux-roues.
Le 31 juillet 2016, un groupe de 16 motos circulait sur la départementale 20 entre Quarré-les-Tombes et Dun-les-Places lorsqu'il a rencontré une zone gravillonnée quelques jours plus tôt. Aucun panneau n'annonçait précédemment les graviers, même si des panneaux temporaires de dangers étaient bien présents. La première moto du groupe a chuté et son passager est mort dans l'accident.
La famille du défunt et le motard ont alors saisi le tribunal administratif afin que la responsabilité du département de la Nièvre soit reconnue dans cet accident mortel.
Si la chute a bien été causée par l'excès de gravillons, la justice a donné raison au département, estimant que le panneau de chaussée glissante était suffisant et qu'il n'y a avait pas de manquement de sa part. Pourtant, après l'accident la collectivité avait bien procédé à renforcement de la signalisation.
Voilà encore un cas qui explique pourquoi une pétition a été lancée il y a quelques jours. L'objectif de cette dernière est notamment de renforcer l'encadrement de ces zones gravillonnées, mais aussi interdire l'utilisation des graviers à l'avenir.
Commentaires
Moins on entretien (ben oui, ça coute...) plus on gravillonne.
18-06-2021 08:12Les radars ne pourraient ils financer les travaux...?
D'un côté je comprends qu'il est difficile de légalement conclure à la culpabilité du département. Mais les différentes autorités responsables des infrastructures prendront-elles un jour conscience que la route ne se vit pas de la même façon à moto et en voiture ? Qu'à vouloir économiser 0,5 % de leur budget annuel ou négliger (peut être par ignorance car pas personnellement concernés) certains dangers, il y a des blessés, voir des morts.
18-06-2021 08:56Je ne dis pas qu'il faut 0 blessé/mort sur les routes, ce serait un objectif qui, même s'il était atteignable, serait par trop liberticide. Mais lorsque l'on peut, assez facilement, influer sur les risques, pourquoi s'en priver ?
Alors, oui, ça couterait plus cher de mieux faire. Mais bon, sauf à avoir hiberné les 2 dernières années, il me semble que nos chers gouvernants ne sont pas contre dépenser beaucoup d'argent en matière de santé publique, non ? Et/ou protéger les plus vulnérables : que sont les 2 roues et piétons sur la route.
Des pneus mixtes terre bitume améliorent ils la donne ?
18-06-2021 11:06Pour les pneus je confirme, mais pour un trail ou ressemblant.
18-06-2021 12:19On touche là toute la limite de notre administration, la non responsablité.
Raison déjà évoquée en cas de génocide, de sang frelaté ou de pandémie.
Les années passant c'est de pire en pire avec la dématérialisation.
Un été : descente du Mont Aigoual par le nord sur une route ENTIEREMENT gravillonée en belle épaisseur !
18-06-2021 15:58Bilan : 35mn de descente à 3km/h avec les deux pieds près du sol (en Duo chargé), doublé par les voitures et les camions, et à la même vitesse que les vélos !!!
Belle solidarité des deux roues sur ce coup !!
Merci la DDE !
N’oublions pas les cyclistes, on se tue rarement du fait des graviers mais on chute très souvent, c’est encore plus inconfortable qu’en moto.
18-06-2021 16:54Quarante ans de conduite moto, à vingt ans j’adorais aujourd’hui beaucoup moins.
C’est d’autant plus insupportable lorsque la route avant les graviers était en bon état. « Col des Auzines Vinça «
je viens de traverser la France d'Ouest en Est (A/R) et j'ai traversé des zones de gravillon particulièrement bien faites et récentes (Creuse). Elles étaient bien balayées, indiquées et non glissantes.
19-06-2021 14:07C'est la preuve que l'on peu concilier gravillons et sécurité sans les interdire. Cela doit passer par une bonne formation des techniciens et des contrôles strictes du travail réalisé. Cela pourrait concilier économies et sécurité.
Au retour je suis tombé sur une route gravillonnée totalement "liquide" avec la chaleur en Charente. C'est ce type de travail qui est inacceptable et nous met en danger.
Dans mon département, le Tarn, et sur les zones d’Aveyron que je traverse c’est la saison des gravillons. Toutes les petites routes y ont droit. Hier au total c’est 50km parcourus à faire gaffe. Sur les axes principaux le travail est plutôt bien fait et sur les voies annexes c’est la cata même si c’est bien annoncé. D’un côté en quinze jours la voie sera pratiquable, sur les plus petites il va falloir du temps car pas assez de passage. L’entretien des routes est un budget conséquent et il va devoir être pris au sérieux par les citoyens/électeurs qui s’abstiennent de plus en plus sur des scrutins départementaux alors que c’est là que se gèrent les budget de la vie de tous les jours. En attendant prudence...
20-06-2021 09:18Le pire : gravillons à la tombée de la nuit ... Surprise totale ...
20-06-2021 11:44