L'attaque désespérée des associations contre les 80km/h

Le gouvernement rendra son verdict la semaine prochaine

Lettre ouverte, visite à Matignon, pétition à 2.000.000 de signatures

Rien ne semble pouvoir stopper la décision du gouvernement de réduire la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires à deux voies. Le comité interministériel, prévu à l'origine le 18 janvier, aura finalement lieu la semaine prochaine. Le Premier ministre Édouard Philippe présidera la réunion et il a déjà fait savoir qu'il était plus que favorable à la mesure, alors que l'on prédit que la décision est en fait déjà prise, le CISR n'étant qu'une simple formalité.

Malgré tout, les associations de défense des usagers ont décidé qu'elles ne se rendraient pas sans déposer les armes. La Ligue de Défense des Conducteurs vient ainsi de publier une lettre ouverte à Emmanuel Macron, "pour l'exhorter à ne pas renier ses principes en avalisant l'abaissement généralisé à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles". L'argument principal reste le même, une absence "de lien scientifique établi entre vitesse et accidents". La lettre s'appuie également sur une forte mobilisation des usagers de la route en ligne, avec près de deux millions de signatures à la pétition "Non à la baisse des limitations de vitesse". Enfin, l'association critique la baisse des moyens dédiés à l'entretien des routes.

Cette punition est d'autant plus insupportable qu'elle fait suite à un manque d’investissement public dans l’entretien et l’amélioration des routes. Avec plusieurs années de baisses de budget, les pouvoirs publics s’exonèrent de leur principale responsabilité en matière de sécurité : l’entretien et l’amélioration du réseau routier. Or il s’agit bien là, non pas de dépense vaine, mais d’investissement dans la sécurité et dans la fluidité des trajets qui sont aux sources du dynamisme économique et du lien social et familial.

L'exemple danois est souvent mis en avant, avec une hausse de la limitation de vitesse de 80 km/h à 90 km/h, tout en redirigeant les efforts financiers sur les routes du réseau secondaire. Une baisse de 11% des accidents a été constatée. La mortalité routière aurait également été baissée de 13%, selon des chiffres avancés par l'association 40 millions d'automobilistes. Daniel Quéro, son président assure que la baisse ne servirait pas forcément à grand-chose.

Ces bons résultats sont la preuve qu'une limitation de vitesse plus élevée n'engendre pas nécessairement plus d'accidents et qu'a contrario, une baisse de la limitation de vitesse n'entraînerait pas systématiquement une diminution de la mortalité sur les routes

Pour tenter de défendre ses idées, l'association 40 Millions d'automobilistes a même été reçue à Matignon dans le cadre de la préparation au CISR. Elle y a défendu le fait que "la mesure serait complètement inefficace pour lutter contre la mortalité routière, mais aussi qu'elle constituerait un frein important à la mobilité quotidienne de nombreux Français et un handicap pour l'économie des régions les plus enclavées."

Malgré tout, il y a peu de chance pour que le gouvernement change d'avis. Une note a déjà été transmise aux préfets pour préparer leur argumentaire le moment venu et l'avancement d'une semaine du Comité Interministériel de Sécurité Routière ne fera qu'avancer une décision qui désormais,semble inévitable.

Plus d'infos sur la limitation à 80 km/h

• Lien vers la lettre ouverte de la Ligue de Défense des Conducteurs
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