L'Allemagne autorise l'interdiction des diesels
La justice donne raison aux interdictions de circulation
Constructeurs à la peine et gêne pour le gouvernement
Depuis l'été 2016, les automobilistes et motards français ont pu voir fleurir les Zones de Circulations Restreintes dans certaines grandes villes de France, des zones qui limitent l'accès aux véhicules jugés trop polluants, notamment lors des pics de pollution aux particules fines.
Et voilà que c'est l'Allemagne qui adopte à son tour un système similaire dans le fond, mais via une décision de justice et non pas par l'action du gouvernement. Au pays des grosses berlines, la pilule a du mal à passer...
Si les épisodes de pollution aux particules fines ont été nombreux dans l'hexagone en 2017, ce fut également le cas outre-Rhin où plus de 70 villes ont dépassé les seuils autorisés par l'UE. Face à cet enjeu de santé publique, les écologistes ont notamment fait pression pour interdire l'accès aux centres-villes. Düsseldorf et Stuttgart, qui abrite au passage le siège de Mercedes-Benz, avaient ainsi prononcé des interdictions.
Les autorités des deux länders concernés avaient alors saisi la Cour administrative fédérale de Leipzig pour contester ces interdictions. Hier, la justice a finalement donné raison aux municipalités et autorisé ces dernières à interdire la circulation des voitures polluantes. L'arrêt de la cour dresse ainsi un cadre complet qui permettra aux villes polluées d'agir sur ce levier.
Une décision reçue comme un nouveau coup dur par les constructeurs qui ont déjà dû redoubler d'efforts après l'affaire du Diesel Gate et qui ont vu leurs cours baisser à la bourse de Francfort, Volkswagen en tête. Seulement voilà, alors que l'interdiction pourra intervenir sur tous les diesels qui ne suivent pas la norme Euro6, ce sont plus de 12 millions de véhicules qui sont susceptibles d'être impactés. Autant dire que l'annonce est loin de faire l'unanimité auprès des usagers.
Face à cet épineux sujet qui oppose santé publique et le fleuron de l'industrie allemande, le gouvernement a tenté de minimiser l'impact de cette décision à l'image d'Angela Merkel qui rappelait que l'interdiction ne viserait pas tous les automobilistes. Même Barbara Hendricks, ministre de l'environnement, a précisé que son objectif était d'éviter ces interdictions.
Rappelons au passage que la Commission Européenne a menacé l'Allemagne de sanctions si la situation en matière de pollution ne s'améliorait pas.
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