Crobard : le Phénix boiteux
Troisième faillite consécutive pour Buell / EBR
A quand le nouveau repreneur ?
A peine un an et demi. C'est le temps qu'aura duré la dernière aventure menée par Erik Buell, créateur de la marque de motos éponyme.
Depuis ses débuts, la marque a joué de malchance. Dans un premier temps, c'est Harley-Davidson, qui en était le propriétaire, qui a décidé de mettre un terme à l'activité de Buell pour se recentrer sur les customs à une époque où la moto était en crise. Mais la marque avait conservé les actifs de Buell, y compris son nom. Erik Buell lança alors une nouvelle marque avec EBR (Erik Buell Racing). Pendant plusieurs années, le constructeur se développa en douceur avec plusieurs modèles réalisés autour d'une base commune puis en s'installant peu à peu à l'international, notamment avec sa succursale européenne. Et cette fois-ci, c'est un investisseur ne tenant pas sa promesse qui laisse EBR sur le carreau avec une ardoise de quelques 20 millions de dollars. Pas de problème pour l'entrepreneur qui trouve un nouvel acquéreur en quelques mois à peine.
A force d'enchainer les rachats, on avait fini par se dire que Buell était un peu le phénix de la moto : un constructeur increvable qui, malgré les coups durs, parvenait toujours à refaire surface. Mais là, ça commence à faire beaucoup et surtout, le dernier chapitre de l'histoire EBR fut extrêmement court puisqu'il ne s'est écoulé que quelques mois entre l'annonce du rachat par Atlantic Metals Group et la décision de mettre fin à l'activité.
Pour preuve, Erik Buell Racing n'a même pas eu le temps de concevoir un nouveau modèle. La marque s'est contentée de relancer la production (très limitée) de la sportive 1190 RX et du roadster 1190 SX avant d'annoncer à l'automne dernier une série spéciale Black Lightning reposant sur son roadster.
Le constructeur américain saura-t-il, encore une fois, sortir la tête de l'eau en trouvant un énième repreneur ? C'est tout ce qu'on lui souhaite.
Commentaires