Privatisation des radars mobiles en 2017

440 voitures banalisées avec radars embarqués désormais gérées par des sociétés privées

Un choix motivé par la rentabilité et une annonce confirmée par le délégué à la sécurité routière

En octobre 2015, le premier ministre Manuel Valls annonçait une série de 55 mesures pour la sécurité routière parmi lesquelles figurait une proposition de privatisation des radars mobiles embarqués. Ce type de radar est installé dans des voitures banalisées qui sillonnent les routes et relèvent les infractions. Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, vient de confirmer le fait que cette mesure sera mise en application dès le 1er janvier 2017. Ce ne sera donc plus les forces de l'ordre, mais des sociétés privées qui relèveront les excès de vitesse des usages.

L'objectif avoué du délégué à la sécurité routière Emmanuel Barbe est de rentabiliser le matériel dans lequel l'Etat a investi :

La flotte de voitures banalisées composée de Renault Mégane, de Citroën Berlingo, de Peugeot 208 et 308 et de Dacia Sandero Stepway coûte 70 000 € pièce. Ce à quoi il faut rajouter 18 000 € d'entretien annuel. Or les statistiques démontrent que chaque véhicule ne circule que 1 h 13 par jour. Notre objectif est de multiplier par trois ou quatre les heures de sortie de ces véhicules qui circuleront sur nos routes nuit et jour.

En 2015, l'Etat a acquis 319 véhicules équipés de radars qui ont flashé plus de 1,5 millions de fois. D'ici à 2018, l'Etat devrait se porter acquéreur de 121 voitures supplémentaires. La flotte comptera donc alors 440 voitures banalisées.

Autre objectif de la sécurité routière, démobiliser les forces de l'ordre des véhicules banalisés afin de pouvoir mieux les déployer sur des missions de dépistage de l'alcoolémie ou de stupéfiants. Emmanuel Barbe a insisté sur l'idée d'une juste utilisation des moyens techniques et humains, tout en précisant que les prestataires externes resteront sous le contrôle des forces de l'ordre :

En lien avec les forces de l'ordre, nous allons dire aux prestataires quelles routes ils doivent parcourir, on contrôlera les missions pour être certains qu'ils sont allés là où on voulait qu'ils aillent et qu'ils ne sont pas sortis à des heures anormales. Les véhicules restent la propriété de l'Etat.

Mais si le délégué interministériel parle d'une optimisation des moyens, la grogne monte déjà du côté des usagers qui ne retiennent de cette externalisation des radars que le fait qu'ils seront déployés quatre fois plus souvent à partir du 1er janvier 2017. Le président de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, a réagi ainsi à l'annonce de cette mesure :

C'est admettre que les radars, c'est pour l'argent.

De son côté, Emmanuel Barbe a confirmé que les rémunérations des prestataires agréés seront fixes et non pas fonction du rendement. Il n'empêche que selon un sondage réalisé pour 40 millions d'automobilistes, 75% des usagers estiment que cette mesure vise avant tout à faire rentrer plus d'argent dans les caisses de l'état grâce aux radars. Il faut dire que les recettes issues des radars augmentent chaque année et dépassent désormais le milliard d'euros.

En 2015, la mortalité routière est repartie à la hausse (+2,4%) avec 3 464 tués sur les route de France. Une seconde année de hausse consécutive aux mauvais chiffres déjà affichés par le bilan routier de 2014. De 2002 à 2014, la mortalité routière s'était affichée à la baisse.

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• Site : www.securite-routiere.gouv.fr
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