Fabio Quartararo : le petit prodige du pilotage
Un as de la moto à 16 ans seulement
Rencontre à l'occasion de la conférence de presse du Grand Prix de France moto à Issy les Moulineaux
Une frimousse enfantine, une voix au petit accent chantant et une petite carrure... Fabio Quartararo ne laisse pas deviner aux premiers abords la grande carrière qu’il est en train d’entreprendre. Des performances battant tous les records et un don qu’il a hérité de son papa, le Français semble bien parti pour entreprendre une grande et longue destinée professionnelle.
Une prédestination familiale : "je réalise un rêve"
Très jeune, son oncle avait pressenti un talent particulier en le voyant pratiquer de la trottinette avec une habilité surprenante. A 6 ans, Fabio Quartararo demanda à son père, également pilote, de lui offrir une moto. De fil en aiguille, Piwi 50 de Yamaha en main, il prit goût à ce loisir qui devint central dans sa vie. Montant en grade, il emménagea en Espagne pour se rapprocher du pays où il y a le plus de pilotes, ce qui lui a « permis d'accéder aujourd'hui à cette structure espagnole et à collaborer avec une très bonne équipe ». Sa famille, qui le soutient énormément depuis ses débuts, notamment lors de sa participation au Grand Prix du Quatar, ne l'a jamais obligé à emprunter cette voie. Prenant cette décision seul, il espère continuer les compétitions encore un bout de temps. Des étoiles dans les yeux, il s'extasie d'un "c'est fantastique ce qui m'arrive, je réalise un rêve que j'avais depuis tout petit".
Un compétiteur dans l’âme : « il me manque encore de l’expérience »
Un parcours exceptionnel pour ce jeune garçon de 16 ans, très souriant et abordable, qui perçoit sa différence de génération au sein de la compétition de manière positive :
c'est l'accomplissement d'un objectif d'avoir réussi à remporter des victoires à mes 3 premières courses alors que je ne connaissais pas les circuits, c'est une grande réussite pour moi.
Sur ses lèvres un sourire se dessine lorsqu’il avoue
Ce que j’aime dans les championnats c’est évidement de gagner, comme tous les pilotes, parce que quand on remporte une victoire on ressent beaucoup de satisfaction à se dire qu’on a été le meilleur sur la course .
Son amour de l’adrénaline et de la vitesse, il le vit avec passion et amusement. En toute simplicité, il déclare que le fait qu’il soit « le cadet de la compétition a l’avantage de ne pas avoir de pression ». Confiant son sentiment sur la piste, il affirme aimer « la sensibilité avec le sol que permet ce sport, lorsque le coude touche par terre, ou encore que le freinage est brusque ». Une concentration extrême sur la piste qu’il juge très importante et qui lui a valu sa participation au championnat du monde, qu’il décrit comme « une course magnifique ». A la question ‘’quel est le moment le plus marquant de ta jeune carrière’’, il répond avec enjouement qu’il s’agit du premier podium au championnat d’Espagne qu’il a gagné.
"sur la piste il n’y a aucun ami"
Revers de la médaille, cet adolescent mature et doué déclare tout en retenue « il me manque encore de l’expérience », des propos sincères mais difficiles à croire lorsqu’on s’intéresse de plus près à son parcours, singulier et admirable. Selon lui, des liens agréables se nouent au sein d’une ambiance de course « très bonne et similaire à une deuxième famille, outre sur la piste où il n’y a aucun ami ».
Fabio se projette dans l’avenir avec réalisme en espérant continuer les compétitions, tout en expliquant qu’ « à un moment donné il faudra arrêter les compétitions ». Visant timidement la carrière de Valentino Rossi, il est conscient que son désir « engage un travail conséquent qui lui permettrait de monter sa propre équipe ». Déterminé, ambitieux et gentil, trois adjectifs que sa famille utilise pour représenter et résumer à sa juste valeur ce personnage au grand cœur, qui rétorque avec humilité que ce sont des traits de caractère que possèdent tous les pilotes. « On verra comment ça va se dérouler par la suite », une phrase qui conclut l’état d’esprit du sportif, motivé et serein, qui vit au jour le jour cette opportunité rare qui se présente à lui.
Fabio, qui sera présent au Grand Prix de France du 15 au 17 mai disputera sa victoire. Et il faudra indéniablement garder l'oeil rivé sur ce pilote qui pourrait bien d'ici quelques années être sur la première marche d'un podium en catégorie reine. En tout cas, c'est tout ce qu'on lui souhaite.
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