Camping Paradis au circuit Bugatti
Des tentes proches des pistes du 24 heures du Mans
Rencontres du 3e motard
Une fumée noire envahie l’air, les barbecues improvisés et les feux de camps germent autour du circuit Bugatti. Les drapeaux des constructeurs sont hissés sur les toits, tels des trophées, mettant en valeur les convictions personnelles. Des scooters, des motos et des vélos se croisent au sein de cet endroit aux faux airs de colonie de vacance et où la bonne humeur se ressent fortement. Des rires éclatent dans une ambiance bon enfant amusante. Des canettes de bière s’entrechoquent.
Dans cet espace de vie, les motards me disent d’approcher, après m’avoir vu prendre une photo d’eux. Accueillants et animés, ils partagent leur vivacité avec entrain autour d’une table aménagée avec deux-trois planches de bois.
Vincent le Belinos
Vincent 43 ans, n’est pas le doyen du groupe mais semble tenir les rênes. Membre d’une association qui existe depuis 4 ans et porte le nom des Belinos, inspiré de la ville de Belin en Gironde d’où le groupe est originaire, il explique que cette dernière est adressée aux motards qui souhaitent vivre ensemble des aventures. Planifier des road trips, partir en balade ou juste organiser des sorties collectives et des soirées à thème, font partie de leurs fonctions. Vivant de dons qu’offrent les adhérents, le club regroupe des membres éclectiques aux âges très différents.
Assistant à l’événement des 24 heures du mans depuis 1998, il se sent plus proche de l’ambiance qui y règne ici plutôt que celle du Grand Prix moto, qui lui semble beaucoup moins propice à la décompression et à la rencontre de nouvelles personnes ayant en commun ce même centre d’intérêt.
Motard depuis plus de vingt ans, ce leader charismatique à l’humour communicatif, met en avant l’avantage de la moto qu’il perçoit comme le « meilleur moyen de s’évader ». « Puissance, domination et virilité » sont les trois adjectifs qu’il cita en premier pour décrire le rapport qu’il a avec la moto.
Peu de confort mais beaucoup de divertissements entre des personnes fantastiques, qui apportent fantaisie et gaieté à la rudesse de la course.
Un pilote au cœur du camping
Un peu plus loin, je retrouve Cédric 31 ans, l’homme au bonnet bleu. Il a fait partie des pilotes lors de cette saison des 24 heures moto et nous relate son expérience « vraiment exceptionnelle », selon ses propres termes.
Hébergeant dans sa tente de fortune à quelques mètres seulement de la piste depuis le vendredi 17 avril, il est venu avec sa femme et ses deux amis depuis Bordeaux, participant ainsi à la course pour la première fois. Son goût pour ce loisir se fit sentir très tôt. Ayant commencé le motocross à 14 ans, il fût contraint d’arrêter pour des problèmes financiers, attendant sa majorité pour reprendre enfin cette activité et rentrer par la même occasion dans la cour des grands. Arrivant 19ème lors de la compétition, il se félicita de cette performance, lui qui s’était fixé pour objectif d’atteindre la 20ème place. Une prestation admirable, dont la fierté se lit encore dans les yeux de sa conjointe. Ravi de cette épreuve, il en tire des conclusions très révélatrices de son état d’esprit. Totalement envouté par le « climat charmant » de l’accueil du public lors de son entrée en piste, de la considération qu’il reçut auprès des commissaires bénévoles et par la préparation de la fête qui eut lieu après la course, il retient de cette expérience énormément de bonnes choses et notamment la « gigantesque infrastructure » qui a fortement contribué à son appréciation de la course, qu’il appréhenda sans la moindre crainte du risque.
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