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Ne tirez pas sur les motos-écoles

Le CNPA répond aux accusations faites aux professionnels de l'enseignement de la conduite

Tirez pas sur les motos-écolesSouvent montrées du doigt, les écoles de conduite sont régulièrement la cible de plusieurs critiques. "Uniquement intéressés par l'argent", "protégés par l'administration", "pratiquant des tarifs exorbitants", "ajoutant des heures supplémentaires"... bref les professionnels du secteur des autos et motos-écoles semblent passablement agacés de cette situation.

Le Conseil National des Professions de l'Automobile - Education Routière (CNPA) prend donc les choses en main et publie, par le biais de son président Patrice Bessone, une tribune qui rappelle les valeurs de l'enseignement de la conduite et avec laquelle il espère rétablir certaines vérités.

Non, nous ne sommes pas malhonnêtes !
Les écoles de conduite sont comme toutes les professions, il y a généralement de bons éléments et quelques fois des moins bons, mais penser que les professionnels ne sont motivés que par un esprit mercantile est faux. La formation au permis de conduire en France est une des moins chères d’Europe et notre profession est une des plus modestes de notre économie !
Pourtant, dès qu’une auto-école « dérape », un déferlement médiatique s’abat sur toute la profession pour en donner une image négative, dégradante et surtout injuste !

Non, nous ne sommes pas une profession protégée !
N’importe qui, dès lors qu’il remplit les conditions requises pour obtenir l’agrément préfectoral, peut ouvrir une école de conduite, ces conditions ayant été assouplies en 2011.
Nous sommes une profession règlementée pour protéger l’élève consommateur et futur conducteur, afin qu’il suive son apprentissage dans les meilleures conditions.

Non, nous ne sommes pas une profession riche, au contraire nous nous appauvrissons !
Bien que nous ayons été cités dans la liste publiée par le ministère de l’Economie et des Finances des 37 professions à monopoles, nous en réfutons l’appartenance et a contrario des annonces faites, notre bénéfice a diminué de 42% sur les huit dernières années pour se situer à 2,7% (Source Plimsol 2013).
Les écoles de conduite sont présentes sur l’ensemble du territoire. Elles sont un lien entre l’urbain et le rural. Leur existence et leur proximité avec la population sont un atout pour les jeunes, pour la sécurité de leurs déplacements, pour la garantie de leur bonne mobilité et pour l’activité économique et sociale de nos communes, surtout celles qui sont les plus isolées.

Un permis encore trop cher, à qui la faute ?
Ce qui alourdit le coût de la formation, c’est l’échec à l’épreuve de conduite et le délai pour être de nouveau présenté à l’examen. C’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui a exprimé cette affirmation le 13 juin dernier, dénonçant ainsi la responsabilité de l’Etat et proposant la mise en place d’une réforme du permis de conduire orientée vers les jeunes et visant à réduire les délais de présentation à un nouvel examen.
Nous soutenons cette réforme et espérons qu’elle sera rapidement et efficacement menée à son terme.

Nous nous modernisons en intégrant les nouvelles technologies
Les auto-écoles ne sont pas ringardes, elles sont réceptives aux nouvelles technologies. Le code en ligne et sur les Smartphones existe depuis de nombreuses années, il est utilisé par la grande majorité des écoles de conduite et le suivi des élèves est fait sur tablettes numériques.
D’ici la fin de l’année, nous allons mener une réflexion pour aller plus loin dans la modernisation de la profession. Dans le cadre de la réforme du permis de conduire, le ministre de l’Intérieur nous a fixé une feuille de route afin que le permis soit plus accessible et plus sûr, suite à une formation de qualité !

Nous avons une mission d’intérêt public : l’Education et la Sécurité Routière. N’est-ce pas important ?
Il ne faut pas réduire tout le temps la formation au permis de conduire au seul critère de coût ! La réussite à l’examen du permis de conduire n’est pas la finalité de la formation. La finalité, c’est la baisse de la mortalité routière. Les formations dispensées dans les écoles de conduite sont beaucoup plus pertinentes et portent leurs fruits, mais on parle rarement de la bonne influence d’une formation de qualité sur la baisse de la mortalité routière.

Avec cette intervention qui souhaite "rétablir la vérité" et qui établit au moins celle des professionnels de l'enseignement de la conduite, chacun peu désormais se faire une opinion un peu plus claire sur le sujet, avec ses expériences et ses à priori.

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Commentaires

seb-xx

Etrange cet article : on dirait de la pub, c'est comme si les garages automobiles disaient "ca fait longtemps qu'on fait plus de tarifs a la tete des clients"

L'éducation ne devrait pas etre privatisée, sinon autant faire durer l'apprentissage histoire de vendre plus d'heures complémentaires.

06-09-2014 22:26 
Alx-i

Ce n'est pas de la pub, simplement un relais des propos tenus par le CNPA. Chacun à son avis sur la question et tout le monde à le droit de s'exprimer librement. On peut écouter ces propos sans pour autant être d'accord avec.

D'un point de vue personnel c'est principalement le dernier point d'argumentation qui m'interpelle. De par mon expérience j'ai de sérieux doute quant au fait que le but final soit la sécurité et non pas l'obtention du permis (histoire de conserver de bonne stats d'obtention). Dans mon cas, l'auto-école nous apprenait à avoir le permis, pas à savoir conduire dans la "vraie" circulation.

09-09-2014 12:16 
 

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